CCIC
Centre Culturel International de Cerisy

Association des Amis de Pontigny-Cerisy

Juin - Juillet 2017

MOT DE LA CONSEILLÈRE CULTURELLE DU CCIC

Pontigny avait "ses" sévriennes, élèves de Paul Desjardins conviées par le maître à suivre une Décade aux côtés de Lily, son épouse, de Gide et de la NRF. En ce début de saison 2017, c’est une jeunesse plus diverse et plus cosmopolite qui s’est égaillée entre les murs de Cerisy. En rangs serrés derrière Alain Supiot et Pierre Musso, du 4 au 11 juillet, quelque 17 doctorants venus de divers continents ont investi le château pour croiser leurs regards et leurs cultures sur la question d’un "régime de travail réellement humain" - écho de la décade pontignacienne de 1911 sur le travail. Tandis qu’ils devisaient, Suzy, 20 ans, amie de la 5e génération "Desjardins-Heurgon-Peyrou", promenait de salle en salle les visiteurs curieux de l’histoire de Cerisy, égrenant pour eux mille anecdotes exhumées des archives familiales ou soufflées par Dominique Peyrou, très présent cet été. Plus tard, à l’occasion d’une semaine dédiée aux Espaces et littératures des Amériques, on vit déambuler de la salle à manger à la bibliothèque aux cucurbitacées un couple aussi émouvant qu’insolite : deux femmes, l’une jeune et l’autre moins, aux traits amérindiens, l’écrivaine innue Naomi Fontaine et, ne quittant pas son bras, sa mère qui, pour la première fois, traversait l’océan...

À propos de famille, n’oublions pas celle qui s’est constituée au mois de juin, "ATD Quart Monde Cerisy". Pour célébrer le centenaire du père Wresinski, des militants - parmi lesquels des anciens du camp de Noisy -, des volontaires venus de Taïwan, New York, Berlin ou Paris, et de grands universitaires, ont ensemble tenté de "repenser la misère". 2017 étant décidément l'année de la jeunesse à Cerisy, la benjamine du groupe, une doctorante en philosophie tout exprès venue de Genève, fit honneur à son ancien professeur, Jean-Marc Ferry, par une intervention très remarquée. De séances plénières en ateliers, jour après jour, récits de vie et concepts, larmes et réflexion se sont fait écho, pour finir souvent en éclat de rire dans la salle à manger où ont éclos bien des amitiés - au son, parfois, de l’harmonica...

Mais foin de nostalgie : l’été ne fait que commencer. De Simone Weil à Peter Handke, en passant par l’annuel séminaire de textique et Jacques Prévert, août sera littéraire, comme à l’accoutumée. Et en septembre, Augustin Berque et la mésologie ouvriront le dernier temps de la saison où il sera question des cimetières de demain, des territoires résilients ainsi que du "commun", dont le premier volet inspira le film Cerisy ou les rumeurs du monde tourné l’été dernier...

Laurence DECRÉAU

TÉMOIGNAGES

Evelyne de MEVIUS
Rencontre avec Evelyne de Mevius

En thèse de doctorat sur les conflits identitaires (en cotutelle entre l’Université de Genève et l’Université Paris Nanterre), elle est intervenue au colloque Ce que la misère nous donne à repenser (avec Joseph Wresinski) sur les "limites du statut de victime". Elle nous livre ses impressions tant sur le contenu que sur le cadre cerisyen qu’elle découvrait à cette occasion
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Si vous deviez mettre en exergue des enseignements saillants du colloque, quels seraient-ils ?
S’il faut absolument choisir, je mettrais en avant l’importance d’assumer un "espace d’ignorance partagée". La formule est de François Jomini. Je la trouve très intéressante, car, d’ordinaire, on insiste sur le croisement des savoirs. Or, ce croisement ne peut produire quelque chose que si on est ouvert aux savoirs des autres et, donc, conscient de sa propre ignorance. Cette piste me paraît d’autant plus stimulante qu’elle résume bien au fond ce qu’aura été ce colloque pour moi et l’état d’esprit dans lequel j’étais en venant ici. Car, au risque de vous surprendre, avant que d’y être conviée, je connaissais très peu ATD Quart Monde. Naturellement, j’avais pris le temps de lire un certain nombre de choses à son sujet, mais avec le sentiment de ne pas en savoir assez. Loin d’avoir été inhibante, cette disposition d’esprit m’a inclinée à m’ouvrir d’autant plus aux autres et à être attentive à ce qu’ils disaient.

Au fond, vous avez été à l’image des organisateurs eux-mêmes, qui se sont risqués à confronter les savoirs d’ATD Quart Monde à ceux de chercheurs qui n’étaient pas forcément des familiers du mouvement...
Oui, exactement. Tant et si bien que loin de me sentir à l’écart, j’ai eu le sentiment d’y avoir eu au contraire toute ma place, tout comme n’importe quel autre participant. Et je trouve cela tout simplement très beau. Tous les registres du discours étaient autorisés, qu’il soit de l’ordre argumentatif, interprétatif, narratif ou autre. Les volontaires ou personnes en situation de grande pauvreté intervenaient au même titre que les chercheurs, les praticiens et professionnels, pour témoigner de leur propre expérience comme de leur savoir.

Et le cadre même de Cerisy, que vous a-t-il inspiré ?
Jusqu’alors, je ne connaissais Cerisy que par les actes des colloques, dont beaucoup ont eu un rôle décisif au cours de mes études. C’est dire si j’ai été très honorée d’être à mon tour invitée à y intervenir. Je pensais cependant me retrouver dans un lieu un peu reclus voire exclusif. En réalité, c’est tout le contraire : Cerisy est un lieu accueillant, qui permet à quiconque, intervenant ou simple auditeur, d’y trouver, encore une fois, sa place. Nul doute que les rites qui jalonnent le séjour (le verre de calva offert le premier soir, l’omelette norvégienne, ...), les repas qu’on prend ensemble, sans oublier les cloches, ont concouru à la singularité du colloque. Les échanges y ont été d’autant plus denses que nous avons le sentiment de vivre ensemble une expérience peu commune.

Désormais, Cerisy, c’est donc pour vous bien plus que des actes : un lieu incarné...
... avec aussi de très belles fleurs, des arbres magnifiques, des ciels et des lumières splendides !

Propos recueillis par Sylvain ALLEMAND
Secrétaire général de l'AAPC

Naomi FONTAINE & sa mère
Naomi Fontaine : « Au château de Cerisy »

Pour intervenir au colloque Espaces et Littératures des Amériques, la jeune écrivaine Naomi Fontaine a traversé l’Atlantique accompagnée de sa mère, Innue de la communauté d’Uashat. De retour au Québec, elle nous livre ce récit poétique de son aventure cerisyenne..
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[enregistrement audio de la conférence mise en ligne sur la Forge Numérique de la MRSH de l'Université de Caen Normandie : écouter]

Voyager avec elle, ma mère, qui jamais n’a traversé l’océan. Qui a peur des vols au-dessus de l’Atlantique. De tomber dans le vide. Elle n’a pas dormi.

Voyager avec elle, dans le train, décalées, en somnolence. A-t-elle vu les champs de blé. Les maisons en pierres. Les toits rouges que je lui pointais.

Voyager avec elle. Arriver au château, exténuées. L’accueil pressant d’une femme aux cheveux gris. Ordonnée. Presque sévère. Châtelaine de vocation. Que l’on appellera Édith avant le retour. Que l’on embrassera sur les joues pour dire merci.

Voyager avec elle, dans l’immense chambre, deux lits baldaquins. Des fenêtres immenses habillées de couleurs or et beige. Un foyer et dessus, une statue. La figure d’une jeune fille en marbre. Le bureau en bois. La rose blanche fraîchement cueillie. Il faudra quelques jours pour nous habituer à un tel décor. Et même après, on aura cette douce impression d’être passées de l’autre côté du miroir.

Voyager avec elle. Savourer sans réserve les repas, les uns après les autres. Sous le charme de la cuisine française. Jusqu’au poisson froid à la sauce blanche. Jusqu’au pain grillé du matin, le beurre généreux, la confiture sucrée. Les fromages, le vin doux, le cidre. Et les desserts. Surtout les desserts.

Voyager avec elle. Prendre place devant eux. Parler, comme si c’était la première fois, à ces chercheurs, ces professeurs. Tenter d’expliquer l’histoire qui jamais n’a été racontée. Décrire le visage de ma grand-mère, les mains de mon grand-père. Jeter un regard vers ma mère. Sa tête haute, les mains posées sur ses genoux. A-t-elle entendu, dans mes mots, ma reconnaissance. Ma fierté d’être sa fille à elle.

Voyager avec elle. Marcher sur les routes étroites. En bordure, des murs fleuris, des arbres immenses. Être si loin de chez soi. Et pourtant, n’avoir jamais été aussi près d’elle. Ma mère qui sourit. Calme. Reposée. Voyager avec elle.

Suzy Louvet
Suzy à Cerisy : « Suivez le guide ! »

Suzy Louvet, 20 ans, est stagiaire au château pendant le mois de juillet, en charge des visites. Après des études de littérature espagnole, elle vient d’intégrer Sciences-Po Grenoble pour un master sur l’Amérique latine
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Comment avez-vous connu Cerisy ?
En hypokhâgne, à Chaptal, j’ai fait la connaissance de Martin Peyrou, le petit-neveu d’Edith Heurgon, directrice du Centre. Il m’a emmenée au Château, hors saison, avec ses parents. En découvrant la galerie de photos dans le hall, je me suis sentie toute petite... Lorsque mes professeurs de khâgne ont su que j’étais allée à Cerisy, ils ont été émerveillés.

En tant que stagiaire, vous êtes surtout chargée des visites du château. Comment vivez-vous cette expérience de guide?
C’est un travail très créatif. Chaque visite est différente, selon les attentes des uns et des autres, et le château a tant d’histoires à raconter ! Certains visiteurs se passionnent pour le parc et le paysage. D’autres, pour l’histoire des débuts - le château a été construit en 1613, date gravée dans la pierre à l’entrée du château...
Ou pour celle de la famille Savary-Desjardins-Heurgon-Peyrou. Avec chez tous un point commun : le goût pour les anecdotes. Une belle occasion de m’immerger dans les archives, papier ou audio, et de poser mille questions à Dominique Peyrou ou à Edith Heurgon. Nous avons retrouvé un enregistrement audio de l’ancien jardinier racontant comment il volait les pommes de terre aux Escures, pendant l’Occupation allemande - le château abritait alors la Kommandantur.

Depuis trois semaines, vous voyez Cerisy de l’intérieur, en saison. Qu’en pensez-vous ?
Ce qui me frappe le plus est l’infinité de petites choses pratiques auxquelles il faut penser sans cesse, pour qu’un colloque se déroule bien et que les gens soient heureux. Les participants ne soupçonnent pas le travail de fourmi accompli par l’équipe. Mais Cerisy, ce sont aussi quelques habitués à forte personnalité qui marquent le château chaque saison : Pierrette Epzstein, par exemple, est déjà venue 28 fois à Cerisy...

Votre stage vous laisse le loisir d’assister à quelques colloques...
Là aussi, tous sont très différents. Au colloque sur le Travail, les doctorants travaillaient (!) jusqu’à 3h du matin, et même pendant les repas. Celui sur l’Algérie m’a frappée par sa chaleur immédiate - tutoiement, rires, et même une fois des youyous pendant le déjeuner... Dans tous les cas, c’est le temps de la discussion qui me paraît finalement le plus riche. Il se poursuit d’ailleurs hors de la salle, jusqu’à la table du déjeuner. Autre paradoxe: ce sont les domaines dont j’ignorais tout qui m’ont le plus passionnée.

Conseilleriez-vous à des étudiants de venir à Cerisy ?
Oui, sans hésiter ! Et pas seulement des doctorants. C’est dès la licence que les jeunes devraient venir. Même encore lycéenne, en terminale, j’aurais sûrement adoré passer une semaine à Cerisy. Il est vrai que je rêve de travailler plus tard dans la médiation culturelle...

Doctorants IEA de Nantes
17 doctorants au travail

Du 4 au 11 juillet, 17 doctorants ont participé au colloque Qu’est-ce qu’un régime de travail réellement humain ? dirigé par Pierre Musso et Alain Supiot. À la diversité des nationalités (Belgique, Chine, Côte d’Ivoire, France, Grande-Bretagne, Sénégal) répondait celle des disciplines (droit, histoire, sociologie, science politique, économie politique), conformément aux vœux de l’IEA (Institut des Études Avancées de Nantes), à l’origine de cette initiative qui a suscité quelque 80 candidatures.

L’enjeu n’était pas mince. Non content de "pitcher (ou exposer) sa thèse" en 7 minutes, chacun devait contribuer à la mission assignée au groupe par les directeurs : présenter en séance finale la synthèse du colloque, laquelle, dûment rédigée, sera ensuite remise à l’OIT (Organisation internationale du Travail) pour alimenter les conversations organisées en vue de son centenaire en 2019, puis publiée dans les Actes. C’est ainsi qu’à toute heure du jour et de la nuit, dans le hall ou dans le grenier, à table même parfois, en petits groupes ou en armada, on les a vus, ipad et blocs-notes au poing, murmurer à l’oreille des intervenants, disséquer et synthétiser les communications, élaborer des plans aussitôt démolis pour être reconstruits... "Un travail inhumain", commentaient les colloquants médusés. Aux dires des 17 intéressés, cette expérience exténuante ne pouvait guère porter ses fruits qu’à Cerisy. Marches dans les allées du parc, promenades autour de l’étang, chips et Orangina sous les vieilles poutres et le lustre de l’entrée jusqu’aux aurores... Il fallait bien la magie du château pour que le miracle s’accomplît : le 11 juillet, le colloque au complet applaudissait la synthèse magistrale présentée à plusieurs voix par 17 doctorants de 6 nationalités et 5 disciplines différentes.

Margaux Catalayoud
Margaux, 16 ans, premier colloque de Cerisy...

Benjamine des auditeurs, Margaux Catalayoud entrera en septembre en 1e L à l’Institut Saint-Lô d’Agneaux dans la Manche. Férue de poésie - notamment de Pablo Neruda -, boulimique de lecture, elle a choisi de consacrer une semaine de vacances au colloque
Littératures et arts du vide. Et elle n’en perd pas une miette.

Être lycéenne à Cerisy, n’est-ce pas un peu intimidant ?
Je me suis d’abord sentie illégitime, à la fois inquiète du regard que l'on poserait sur moi et consciente de la chance qui m'était offerte : pouvoir mettre un pied dans le cercle dont je rêve (je veux devenir commissaire-priseur et poète/comédienne). Tout de suite, les gens m’ont parlé comme à n’importe qui d’autre, sans faire de différence. Mon seul regret est de ne pas pouvoir apporter davantage aux conversations lors des déjeuners et de rester muette au moment des débats. Une fois, tout de même, j’ai pris mon courage à deux mains pour poser une question à la fin d’une conférence...

Pourquoi le choix de ce colloque ? Y trouvez-vous ce que vous espériez ?
La littérature, c’est ma vie : je lis tout le temps. La réalité ne me satisfait pas, je n’ai personne avec qui parler de ce qui me tient à cœur, hormis quelques professeurs. Ici, enfin, je suis dans mon univers ! Parfois, les conférences m’apparaissent un peu complexes, mais j’aime me confronter à la difficulté ; c’est stimulant. J’en profite pour tenter de combler mes lacunes en allant me documenter sur les auteurs que je ne connais pas. Certaines communications me touchent particulièrement : dans son intervention sur Paul Celan et Anselm Kiefer, Colette Guedj a parlé du "Je" en poésie
[enregistrement audio de la conférence mise en ligne sur la Forge Numérique de la MRSH de l'Université de Caen Normandie : écouter]. J’écris souvent des poèmes, c’est mon refuge lorsque je me sens mal, mais je n’arrive pas à échapper à la première personne. Et voilà que ce problème pour moi insoluble est abordé à Cerisy...

Que pensez-vous du lieu ?
Il est si inspirant... Les casseroles de cuivre dans la salle à manger me rappellent ma grand-mère. Et la façade Ouest du château m’évoque cet épisode du Rouge et le Noir de Stendhal où Julien Sorel pose son échelle sur la façade pour rejoindre Mme de Rênal. Un des conférenciers m’a dit : "Depuis 38 ans que je viens ici, c’est toujours le même crissement de pneus sur le gravier...". J’ai trouvé émouvant qu’un homme puisse faire attention à de tels petits détails. Ici, on rencontre des gens différents. C’est pour cette raison que je m’y sens si bien.

PARTENARIAT "CERISY - VILLE D'AVRANCHES"

Le 11 juillet dernier, en mairie d'Avranches, signature d’une convention de partenariat entre la ville et le Centre culturel international de Cerisy, avec :
- pour la ville, David NICOLAS (maire), Annie PARENT (adjointe chargée de la culture), Julie ROMAIN (directrice des musées et du patrimoine) et Stéphane LECOUTEUX (responsable de la bibliothèque patrimoniale),
- pour le CCIC, Edith HEURGON (directrice) et Claude HALBECQ (président de l’Association des maires de la Manche et membre du Conseil d’administration de l’Association des Amis de Pontigny-Cerisy).
Signature Convention Cerisy - Ville d'Avranches
Après des échanges sur les formes que va prendre désormais un partenariat engagé depuis une dizaine d’années, présentation du prochain colloque Que vont devenir les cimetières en Normandie et ailleurs ?.

Organisé du 30 août au 2 septembre 2017 par le CCIC à la demande du président de l’Association des maires de la Manche, avec le soutien de la DRAC et du Conseil départemental, il sera dirigé par Jacky BRIONNE (président de la fédération normande pour la sauvegarde des cimetières et du patrimoine funéraire), Gaëlle CLAVANDIER (sociologue) et François MICHAUD-NÉRARD (directeur des services funéraires de la Ville de Paris).
Un bon nombre de maires normands seront invités à Cerisy pour la soirée du 31 août, tandis qu’une séance publique se tiendra à la mairie d’Avranches le 1er septembre après-midi sur les enjeux patrimoniaux des cimetières.

HORS LES MURS

L'atelier de Tal Coat, 1983 © Michel Dieuzaide
L'atelier de Tal Coat, 1983 © Michel Dieuzaide
Tal Coat, Regard sans frontières

Exposition temporaire présentée du 3 juin au 17 septembre 2017
RDC et 1er étage - Entrée libre
Commissariat d'exposition : Jean-Pascal Léger


Musée Quesnel Morinière — Coutances
Ouvert tous les jours sauf le mardi, le dimanche matin et les jours fériés :
10h-12h et 14h-17h (14h-18h, en juillet et août)
Renseignements: (+33) 2 33 07 07 88 et musee@ville-coutances.fr
"Je vais dans le regard du monde [...] et rien n'est séparé et rien n'est limite" Tal Coat

Pendant l'été 2014, le Musée Quesnel-Morinière consacrait une exposition à La Triade : cette exposition présentait les liens qui unirent le poète André du Bouchet (1924-2001) et le philosophe Henri Maldiney (1912-2013) au peintre Pierre Tal Coat (1905-1985). La Ville de Coutances s'associe de nouveau à la réflexion engagée par le CCIC en proposant, du 3 juin au 17 septembre 2017, une exposition plus vaste qui porte le même titre que le colloque : Tal Coat, Regard sans frontières.
La peinture de Tal Coat fut représentée par les plus grandes galeries françaises (Galerie de France, Galerie Maeght) et elle représenta la France dans les grandes manifestations internationales (Biennale de Venise, Documenta de Kassel...).
Si déroutant que fût son itinéraire, à mesure que l'on en découvre les différentes périodes, l'œuvre prend sa place dans l'histoire de l'art : Tal Coat fut l'un des peintres majeurs de son siècle.
Au Musée Quesnel-Morinière, le plan des salles a suscité un parcours simple mais inhabituel. Au rez-de-chaussée, chacune des trois salles d'exposition temporaire accueille un ensemble homogène : trois petites expositions se succèdent ainsi en des temps bien distincts – pour ainsi dire début, milieu et fin : I - 1926-1928 II - 1955-1956 III - 1970-1985.

COLLOQUES 2017

S'agissant des inscriptions aux colloques 2017, elles sont ouvertes depuis le 15 mars.
Vous pouvez retrouver, au fur et à mesure de la mise à notre disposition des informations fournies par les directeurs, pour chaque colloque, une présentation détaillée (argument, calendrier provisoire, bibliographie, résumé et présentation des intervenants) et télécharger les flyers de 4 pages.
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Vous pouvez aussi télécharger le programme 2017 complet (au format PDF) en cliquant sur l'image ci-contre.
CCIC - Programme 2017
Rappel: L'Association des Amis de Pontigny-Cerisy est un organisme agréé pour la Formation professionnelle continue, enregistré sous le numéro: 25 50 00326 60.

PUBLICATIONS

W. G. Sebald W. G. Sebald
Littérature et éthique documentaire
Direction: Muriel Pic, Jürgen Ritte
Éditeur:
Presses Sorbonne Nouvelle — 2017
ISBN: 978-2-87854-712-2

Au cours de ces vingt dernières années, W. G. Sebald est devenu l’un des auteurs majeurs de la fin du XXe siècle, mondialement traduit. Outre un recueil de poèmes, son œuvre compte des essais et des récits reconnaissables à ses images et à sa tonalité très particulières, le fameux Sebald-Sound, selon le mot d’un critique. L’écriture obéit à une logique associative qui tisse des liens insoupçonnés entre moments et monuments de l’Histoire (avec sa grande hache, comme aurait dit Georges Perec); elle nous rend proches de lointaines mémoires en faisant remonter à la surface ce qui est profondément enfoui, oublié, refoulé.
La posture mélancolique de l’auteur face aux documents qu’il utilise, son rapport surdéterminé et généreux à l’archive, les implications politiques de cette poétique documentaire sont l'objet de ce livre. La littérature peut-elle s’emparer des documents de l’histoire sans les trahir ? Peut-on se remémorer l’expérience vécue sans imagination? La fiction peut-elle restituer le passé ? À ces questions, l’œuvre de Sebald aura répondu par une question éthique fondamentale: comment restituer ?
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La nuit en question(s) Réédition
La nuit en question(s)

Direction: Catherine Espinasse, Luc Gwiazdzinski, Edith Heurgon
Préfacier:
Luc Gwiazdzinski
Éditeur: Hermann Éditeurs — 2017
Collection: Cerisy / Archives
ISBN: 978-2-7056-9464-7

Longtemps ignorée, la nuit s’impose pour le meilleur et pour le pire dans les sociétés hypermodernes: entre liberté et insécurité, développement et protection, "nuit blanche" et "pollution lumineuse", aménagement et improvisation, événements festifs ou repli. Avec La nuit en question(s) (2004), Cerisy a joué une fois encore son rôle de précurseur. Croisant les regards d’artistes, de chercheurs, de philosophes, d’acteurs économiques ou politiques, les actes de cette décade ont posé les fondements d’une première approche de la nuit. En 2017, on est passé à la nuit en chantiers : plus une semaine ne se passe sans l’annonce d’un événement ou d’une controverse, sans le lancement de nouveaux champs de recherches.
À l’intention de tous ceux qui œuvrent sur ce phénomène ambivalent (à la fois
espace marchand pour les entreprises, espace de création et d’évasion pour les artistes, espace refuge de l’intime et de l’inappropriable), ce livre constitue une clé d’entrée essentielle et formule des connaissances pour nourrir l’action collective...
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Sciences de la vie, sciences de l'information Sciences de la vie, sciences de l'information
Direction: Thierry Gaudin, Dominique Lacroix, Marie-Christine Maurel, Jean-Charles Pomerol
Éditeur:
ISTE Éditions Ltd — 2017
Collection: Systèmes d'information, web et société
ISBN: 978-1-78405-287-4

Cet ouvrage, qui donne matière à penser, traite des rapports entre la vie, l’information et les machines, abordant cette problématique de différents points vue : biologique, informatique, mathématique, physique, éthique, philosophique, technologique, ou encore éthologique.
Une première partie, "Du gène à l’espèce", analyse le passage de l’ADN au phénotype et à ce qui caractérise l’espèce, tandis que la deuxième partie traite "Du programme à la vie" en passant par l’individuation, l’interaction et la philosophie.
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Que vont devenir les églises normandes ? Que vont devenir les églises normandes?
Sauvegarde et valorisation du patrimoine architectural de Normandie
Direction: Pierre Bouet
Éditeur:
Éditions Charles Corlet — 2017
ISBN: 978-2-84706665-4

Les églises normandes constituent un exceptionnel trésor architectural, qui ne cesse d’attirer de plus en plus de visiteurs et de touristes. Par-delà leur fonction religieuse, qui fut leur raison d’être, ces églises demeurent aujourd’hui encore des marqueurs symboliques de nos paysages, auxquels sont profondément attachés les habitants de nos villages et de nos villes, qu’ils soient croyants ou non.
Mais, à cause de l’évolution de nos sociétés et des pratiques religieuses, certaines églises restent fermées ou ne servent qu’épisodiquement à accueillir des fidèles. Il était donc urgent de faire le bilan de l’état actuel de ces monuments, qui exigent un entretien sans cesse plus coûteux, et surtout d’envisager leur devenir. Pour répondre à ces attentes, différents acteurs des cinq départements de la Normandie, impliqués dans leur préservation - représentants de l’Église, de l’État, des collectivités territoriales, de diverses associations, et même de simples citoyens - se sont réunis à Cerisy, en vue d’imaginer des solutions audacieuses pour assurer le maintien et la valorisation de ce patrimoine matériel et immatériel.
Le présent ouvrage reprend les points forts des sujets abordés : l’examen de la loi de 1905 et de sa jurisprudence, les règles propres à l’Église catholique, l’étude des évolutions et des changements qu’ont connus aussi bien la société civile que l’Église. Ce livre fait également le point sur la situation actuelle des églises rurales et urbaines et envisage les différentes solutions susceptibles d’assurer la valorisation de notre patrimoine.
Loin d’être un ouvrage technique, le lecteur retrouvera dans ce texte abondamment illustré, les expériences en cours et les projets à venir, en évoquant la situation des églises dans les pays étrangers, notamment en Angleterre et au Canada.
Télécharger le bulletin de souscription
I
M
M
I
N
E
N
T
E
S
Ecologie politique de l'eau Écologie politique de l'eau
Rationalités, usages et imaginaires
Direction: Jean-Philippe Pierron, avec la collaboration de Claire Harpet
Éditeur:
Hermann Éditeurs — 2017
Collection: Colloque de Cerisy
ISBN: 978-2-7056-9414-2

Comprise par la science, maîtrisée par la technique, l’eau serait "conquise". Cette conquête questionne, à l’heure de la transition écologique, le dialogue des rationalités et des représentations de l’eau entre sciences des ingénieurs et sciences humaines. Elle interroge les usages qui, de la rareté dans le stress hydrique jusqu’à la profusion, retrouvent l’eau comme milieu exigeant responsabilité et soin. Elle mobilise les imaginaires des cultures de l’eau qui, singulièrement, déploient le cadre herméneutique sur le fond duquel les hommes nouent une entente avec la Terre, planète bleue.
Plutôt qu’un dilemme, comment penser alors la tension entre l’explication objective de l’eau H2O et sa compréhension poétique, entre justice sociale et justice environnementale, entre l’eau maîtrisée et l’eau rêvée, entre intérêts économiques et attente de justice écologique et sociale ?
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NB: Vous pouvez accéder à l'ensemble des publications du CCIC ainsi qu'à une liste plus complète des prochaines parutions à la rubrique "Publications" de notre site internet.
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CONFÉRENCES EN LIGNE

Les enregistrements audio ou vidéo de certaines conférences, choisies pendant les colloques, sont mis en ligne sur la Forge Numérique de la MRSH de l'Université de Caen Normandie ainsi que sur le site France Culture.
Forge Numérique
France Culture
Anne de STAËL: Un trait de crayon maintenu hors du pinceau (entretien avec Thomas AUGAIS)
[Colloque "Tal Coat, Regard sans frontières"]
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Jacqueline LECLERCQ-MARX: Entre tradition classique et imaginaire germano-celtique. Les monstres anthropomorphes des mers septentrionales, au Moyen Âge et au début de l'époque moderne
[Colloque "Animaux aquatiques et monstres des mers septentrionales"]
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Jean-Marc FERRY: Face à l'injustice du cœur comme à celle des lois, quelle éthique de responsabilité?
[Colloque "Ce que la misère nous donne à repenser (avec Joseph Wresinski)"]
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Christian LE MOËNNE: Formes sociales et mutation anthropotechnique
[Colloque "Quelles communications, quelles organisations à l'ère du numérique?"]
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Patrick IMBERT: Causalité, temporalité et hasard dans les fictions des Amériques: fragments de révoltes narratives
[Colloque "Espaces et littératures des Amériques"]
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Naomi FONTAINE: Le regard neuf ou "Être né Innu aujourd’hui dans une société québécoise dominante" (Témoignage)
[Colloque "Espaces et littératures des Amériques"]
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Alain SUPIOT: La juste division du travail
[Colloque "Qu’est-ce qu’un régime de travail réellement humain ?"]
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Francis MAUPAIN: Quel avenir pour l’OIT et son rôle de régulation sociale de l’économie globalisée?
[Colloque "Qu’est-ce qu’un régime de travail réellement humain ?"]
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Catherine BRUN: Toucher l’ancien présent et le futur déjà là
[Colloque "L'Algérie, traversées"]
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Colette GUEDJ: L’espace tragique du vide dans la poésie de Paul Celan et les toiles d’Anselm Kiefer
[Colloque "Littératures et arts du vide"]
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