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DU SAMEDI 19 SEPTEMBRE (19 H) AU SAMEDI 26 SEPTEMBRE (14 H) 2009



CHANGER POUR DURER


DIRECTION : Nils FERRAND, Diana MANGALAGIU, Eric VINDIMIAN

ARGUMENT :

Le concept de durabilité a envahi les espaces académiques et médiatiques sans qu'il existe de réel consensus sur les conditions et les critères à prendre en compte, sur l’orientation que nos sociétés souhaitent suivre ou sur les moyens à mobiliser. Comment intégrer les enjeux environnementaux et de justice sociale dans une analyse critique de nos modèles économiques et politiques? Comment concilier action privée et entrepreneuriale avec les régulations étatiques dans les transitions et les innovations requises?

Le thème de ce colloque est moins la durabilité en soi que les conditions et les trajectoires du changement. Toutefois, déterminer les changements requis ne suffit pas, encore faut-il définir, faire accepter, mettre en œuvre et évaluer des chemins vertueux... "Changer pour durer" amorce ainsi un programme pour une réflexion scientifique, sociale et politique ouverte, destinée à inscrire ses effets dans l’action et la gouvernance.

L’on débattra, dans ce colloque (qui associera scientifiques, acteurs politiques, gestionnaires publics et privés, représentants associatifs et artistes), autour de trois questions, devant conduire à des préconisations concrètes: pourquoi changer? que faut-il changer? quels sont les chemins du changement?

CALENDRIER DÉFINITIF :

Samedi 19 septembre
Après-midi:
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée:
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Dimanche 20 septembre
Durée et changement
Matin:
Julian HUNT: De nouvelles approches face aux défis environnementaux
Sophie MARTIN: Changer pour durer: problèmes de viabilité et de résilience
Dominique HERVÉ: Changer de paradigme pour conserver durablement les forêts à Madagascar. Contributions de la modélisation

Après-midi:
Bert de VRIES: Le rôle des visions du monde et des scénarios dans la marche vers un monde plus durable
Alan ATKISSON: Gagner la course contre le temps
Sander VAN DER LEEUW: Crises environnementales dans une perspective de longue durée

Soirée:
"Débattre pour changer": trois ateliers de débats innovants et rédaction conjointe d'une charte pragmatique (1ère partie) — Nils FERRAND, Philippe MAIRESSE et Diana MANGALAGIU


Lundi 21 septembre
Pratiques du changement
Matin:
Patrick VIVERET: Du bon usage de la crise systémique vers la "sobriété heureuse"
Mathieu TAUGOURDEAU: L'économie sociale et solidaire: les nouvelles voies du développement durable
Emmanuel SOULIAS: Assurance et développement durable: quels enjeux, quels engagements, quels actes?

Après-midi:
Sander VAN DER LEEUW: Crises environnementales dans une perspective de longue durée (suite)
Henri TARDIEU: S'adapter au changement global: nouveaux arbitrages Nord-Sud pour l'eau, l'alimentation et le développement
Miguel BENASAYAG: Continuité, discontinuité et transduction

Soirée:
Débat sur le changement dans la démocratie locale et les formes nouvelles du politique, avec Philippe AUGIER (Maire de Deauville) et Bruno REBELLE (Europe Ecologie), modéré par Eric VINDIMIAN (Directeur Régional, Cemagref Montpellier)


Mardi 22 septembre
Matin:
Penser le changement et son induction
Emmanuel IOANNIDIS: Devenir / Evolution, Métamorphose / Conversion: sur les formes du changement
Jean-Paul BAQUIAST: Evolution darwinienne et artificialisation
Gérard WEISBUCH: Modélisation environnement-société

Après-midi:
Pratiques du changement
Annabel-Mauve BONNEFOUS: Changement durable en entreprise
Rosa CASADO: L'art comme vecteur de changement

Soirée:
"Débattre pour changer": trois ateliers de débats innovants et rédaction conjointe d'une charte pragmatique (2ème partie) — Nils FERRAND, Philippe MAIRESSE et Diana MANGALAGIU


Mercredi 23 septembre
Matin:
Changement global, changement local
Pierre-Henri GOUYON: Changer pour durer: l'évolution, l'information, le progrès
Patrick D'AQUINO: La durabilité, une reconnaissance de l'incertitude qui défie nos façons de décider. Exemple des politiques publiques de régulation de l'accès aux ressources
Andrei TARANU: La pression du monde virtuel sur la démocratie représentative. Entre post-démocratie et e-démocratie

Après-midi:
DÉTENTE


Jeudi 24 septembre
Matin:
Changement global, changement local (suite)
Matthieu CALAME: Une gouvernance mondiale de l'alimentation
Amadou DIAW: Changement en Afrique Occidentale: l'initiative 100% Saint-Louis du Sénégal
Anne-Sophie BINNINGER & Isabelle ROBERT: Comment le marketing peut contribuer à générer des comportements réellement responsables?

Après-midi:
Projets étudiants "Planet-D", par Caline JACONO et Céline COURARDY
Antoine SEILLES: Interactions dans le cadre de débats publics

Soirée:
"Débattre pour changer": trois ateliers de débats innovants et rédaction conjointe d'une charte pragmatique (3ème partie) — Nils FERRAND, Philippe MAIRESSE et Diana MANGALAGIU


Vendredi 25 septembre
Politiques et gouvernance du changement
Matin:
Caline JACONO: Leadership et développement durable: quels acteurs pour changer?
Aliénor BERTRAND: Institutions politiques locales et résistance au changement

Après-midi:
Patrick DESTREMAU: Un regard "éthique" sur la guerre
Karim MEDJAD: Changement spontané, changement imposé: quelles normes pour le changement?


Samedi 26 septembre
Matin:
Discussion générale et conclusions

Après-midi:
DÉPART DES PARTICIPANTS

RÉSUMÉS :

Jean-Paul BAQUIAST: Evolution darwinienne et artificialisation
Nous laisserons à d’autres conférenciers le soin de rappeler la logique de l’évolution telle qu’observée au sens strict de la biologie: évolution génétique, épigénétique et environnementale. Rappelons seulement que dans ces trois cas, s’applique sans exclusive ce que l’on a nommé l’algorithme darwinien: mutation aléatoire/sélection/ampliation. Les transferts horizontaux de gènes (HGT) qui sont mis en évidence aujourd’hui n’y dérogent pas, car ils ne survivent que s’ils donnent des produits compétitifs. Le point qu’il convient  de souligner ici est que cet algorithme se retrouve dans tous les types d’évolutions marquant les processus naturels non biologiques ou non directement biologiques, notamment ceux intéressant les niches (ou éco-niches) que construisent les espèces vivantes en interagissant avec le milieu, c’est-à-dire en s’associant de façon symbiotiques avec des éléments du milieu physique. Ces niches, qu’il s’agisse des fourmilières ou des sociétés humaines, se construisent sur le mode dit des "essais et erreurs" qui expriment sous une autre forme l’algorithme darwinien. Dans l’évolution des sociétés de primates, dont font partie les sociétés humaines, il est facile de montrer que toutes les inventions permettant à ces sociétés de s’adapter à des changements du milieu ou d’entrer en compétition les unes avec les autres sont apparues à partir d’un événement aléatoire qui a produit des résultats favorables en termes d’adaptation. Elles ne survivent que si elles sont capables de résister à la compétition provenant d’autres inventions. On admet généralement que l’évolution adaptative des sociétés humaines est conditionnée par l’évolution des technologies qu’elles ont mises en œuvre depuis l’ère industrielle. On en déduit que, puisque ces technologies sont apparemment les produits d’un volontarisme économique ou politique qui différencierait les sociétés humaines des sociétés animales, elles peuvent être pilotées, soit pour en éliminer les retombées destructrices, soit pour les mettre au service d’un avenir répondant à des finalités morales. Dans ce cas, il ne s’agirait plus d’une évolution darwinienne sur le mode hasard et nécessité, mais d’une évolution finalisée ou téléologique.
Je pense qu’il n’en est rien. Dans un ouvrage en cours d’édition, où Miguel Benasayag et moi confrontons nos points de vue, j’essaye de montrer qu’en s’associant de façon symbiotique avec des objets du monde matériel, les premiers hominiens (sans doute des australopithèques, suivis par les erectus) ne se sont pas bornés à utiliser des outils. Ils ont jeté les fondements d’un nouveau type d’organisme ou plutôt de superorganisme que je nomme de façon un peu barbare mais utile, superorganisme ou complexe bioanthropotechnique. Au sein de ces complexes, les technologies représentent des composantes qui évoluent selon leurs logiques propres (darwiniennes évidemment) et qui entrent en conflit ou en symbiose avec les évolutions génétiques et épigénétiques biologiques. Aujourd’hui, l’évolution de nos sociétés, ou plutôt celle des multiples groupes bioanthropotechniques qui les constituent, est très largement déterminée par l’évolution des technologies participant à l’architecture et au fonctionnement de ces groupes. Les plus déterminantes de ces technologies, celles dites de l’artificialisation, sont en train de devenir autonomes, c’est-à-dire capables de se développer sur un mode, toujours darwinien, mais qui risque de distendre le lien les associant encore jusqu’à présent à leurs composantes bioanthropologiques. Autrement dit l’évolution globale de l’anthropocène, que j‘appelle pour ma part anthopotechnocène, risque de devenir plus que jamais imprévisible.

Miguel BENASAYAG: Continuité, discontinuité et transduction
Comment penser le changement dans la crise épistémologique et historique que nous vivons? La modernité, avec les différentes conceptions du progrès, plus ou moins téléologiques, donnait des sens aux mouvements, aux actions des hommes et des sociétés. On pouvait donc "évaluer", interpréter ces actions en termes de changement et d'événements. La temporalité postmoderne parait ne pas nous donner cette possibilité. En effet, qu'est ce qu'un changement une fois que nous ne sommes plus dans une conception du temps "progressive"?

Annabel-Mauve BONNEFOUS: Changement durable en entreprise
Le développement durable est souvent associé à un changement de paradigme; il faut repenser le système dans sa globalité, trouver de nouvelles voies de développement. Les ressources limitées de la Terre, la destruction de l’équilibre biologique et les risques systémiques liés aux inégalités sociales ont contribué à nous alarmer sur la non pérennité de notre modèle de développement occidental. L’abandon, la réorientation ou la régulation du modèle sont ainsi devenus l’objet de débats au sein de la communauté internationale. Depuis, de nombreuses institutions et organisations proposent des voies de changement. Recycler, trier les déchets, acheter équitable, manger bio sont autant d’actions préconisées pour durer. Durer, oui, mais pour faire quoi? Pour aller où? Actuellement, le paradigme de la croissance durable domine sur la scène internationale et nous donne cette réponse: changer, oui, pour être sûr de pouvoir faire comme avant. Tout va bien, nous disent les économistes, il faut juste faire quelques réglages et tout rentrera dans l’ordre.  En prenant les lunettes d’Argyris et Schön sur l’apprentissage organisationnel, on pourrait assimiler cette réponse à un apprentissage en simple boucle: les individus modifient leurs stratégies d’actions mais ne changent pas fondamentalement les valeurs maîtresses qui orientent leurs actions. Dans cette communication, nous voulons discuter des implications de ce choix d’orientation dans le développement durable. S’il est vrai que les alternatives proposées à ce modèle sont aujourd’hui peu crédibles, elles ont le mérite d’ouvrir le champ des possibles et d’appeler au débat sur le type de développement que nous voulons, et sur les moyens d’y parvenir.

Références Bibliographiques :

Argyris, C., & Schön, D. A. 1978. Organizational learning : a theory of action perspective. USA: Addison-Wesley Publishing Company.
Gladwin, T. N., Kennelly, J. J., & Krause, T.-S. 1995. "Shifting paradigms for sustainable development : implication for management theory and research". Academy of Management Review, 20 (n°4): p. 874-907.


Matthieu CALAME: Une gouvernance mondiale de l'alimentation
En matière d'agriculure et d'alimentation, la communauté des nations fait face à trois enjeux: la sécurité alimentaire, la misère rurale et la dégradation préoccupante de l'environnement et des ressources naturelles. Les échecs actuels sanctionnent deux erreurs fondamentales: l'erreur de la dérégulation des marchés et du mythe de l'auto-organistion des relations sociales, et une erreur tout aussi tragique dans la perception du vivant et des ressources naturelles. Si ces erreurs ne menacent pas peut-être l'humanité en tant qu'espèce — les plus forts et les plus cruels ou simplement les plus chanceux pourront certainement s'en sortir - elles menacent certainement l'humanisme ! Une sortie de crise humaniste demandera donc d'une part la constitution d'une gouvernance mondiale de l'alimentation qui pourra s'inspirer tant des exemples les plus anciens (la méditerranée antique, la chine impériale avaient des politiques alimentaires) que des exemples récents (la politique agricole commune), d'autre part une révolution dans la manière de percevoir l'aventure de la vie, et un intérêt accru pour les principes qui font qu'un écosystème est durable et prospère ou ne l'est pas.

Patrick D'AQUINO: La durabilité, une reconnaissance de l'incertitude qui défie nos façons de décider. Exemple des politiques publiques de régulation de l'accès aux ressources
La durabilité nous interpelle sur notre capacité à nous adapter à une situation d’incertitude créée par la complexité de notre environnement. Le véritable enjeu n’est pas de définir aujourd’hui une adaptation à un futur contexte qui serait déjà prévu, autrement dit de trouver la solution à un problème bien défini, mais plutôt d’améliorer nos capacités à trouver une nouvelle solution à chaque évolution future du contexte encore imprévisible. C’est cette capacité d’adaptation, de souplesse, qui doit être visée: l’adaptabilité plutôt que l’adaptation. Or, les différentes formes de régulation de l’accès aux ressources de nos politiques publiques ont été conçues pour répondre à des besoins de stabilisation, qu’elle soit spatiale, sociale ou économique, pour cadrer l’ensemble des pratiques possibles à celles considérées comme plus pertinentes pour atteindre une situation cible stationnaire. La plupart des mécanismes de régulation existants ont été conçus pour restreindre les pratiques, dans un souci de stabilisation et de sécurisation, tandis que le développement de l’adaptabilité demande au contraire de les laisser évoluer dans un ensemble de possibles que l’on définirait et réviserait régulièrement en fonction de normes sociales, environnementales et économiques construites collectivement. On se posera les questions suivantes:
- Quelles adaptations de la façon de penser et construire les politiques de régulation seront nécessaires pour viser l’adaptabilité des pratiques plutôt que leur limitation?
- Comment définir et respecter des normes de durabilité (incluant l’équité) compatibles avec des politiques souples visant l’adaptabilité des pratiques?
- Quels mécanismes de mise en œuvre seraient les plus pertinents pour favoriser l’adaptabilité constante des pratiques plutôt que de privilégier aujourd'hui des pratiques qui seraient hypothétiquement adaptées à la variabilité future?
L’enjeu est de réunir savoirs et perceptions différentes (multi acteurs) dans une réflexion collective d’une forme particulière. La communication présente une méthode, la modélisation d’Accompagnement, dont les principes correspondent à ces enjeux, sur un exemple de mise en œuvre dans un contexte caractérisé par sa forte incertitude: le Sahel.

Pierre-Henri GOUYON: Changer pour durer: l'évolution, l'information, le progrès
Progressivement au cours du XXème siècle, le biologie s'est mise à s'intéresser autant aux transferts d'information qu'aux transferts d'énergie et de matière. La génétique s'est ainsi imposée à côté de la traditionnelle physiologie. Ce changement d'optique s'est accompagné d'un renversement de certains a priori. Il est par exemple devenu évident que ce qui avait perduré au fil des générations de l'évolution des espèces était essentiellement de nature informationnelle, les organismes n'étant que les "véhicules" qui "passaient" l'information d'une génération à la suivante. La seule contribution des organismes n'étant pas de créer de l'information mais de la transmettre plus ou moins efficacement. De ce point de vue, c'est l'information qui est la cible de la sélection naturelle et c'est elle qui, transformée par les mutations et par cette sélection, s'est modifiée au cours des âges, produisant ainsi les différents êtres vivants ; si bien qu'on a pu dire que "les organismes sont des artifices inventés par les gènes pour se reproduire". Ce point de vue ne doit pas faire oublier que, dès le début, il a été clair que l'organisme était co-produit par son génome et par son environnement. Il faut ajouter que, depuis quelques années, un troisième brin de ce que Lewontin a appelé "la triple hélice" est devenu une préoccupation croissante. Il s'agit de l'information (appelée épigénétique) contenue dans l'ensemble de la machinerie qui "lit" le message génétique. En effet, aucun texte n'a de sens s'il n'est pas traduit par un lecteur. La lecture du message écrit sur l'ADN, aboutissant à la production d'un organisme est réalisée par des molécules, dans des cellules, dans un organisme... L'organisme est fonc le produit de l'interaction entre trois types d'information: génétique, épigénétique et environnementale. Paradoxalement toutes ces avancées conceptuelles se sont faites sans qu'une réflexion poussée sur ce qu'est l'information soit réalisée. On voit ainsi des auteurs qui proposent simplement l'abandon du concept ou au contraire son approfondissement. Comment l'information change-t-elle en restant similaire? Comment la sélection naturelle et les mutations ont-elles pu permettre à ces changements de produire l'adaptation des individus? Un chantier de recherche est à ouvrir sur ce concept.

Dominique HERVÉ: Changer de paradigme pour conserver durablement les forêts à Madagascar. Contributions de la modélisation
La conservation des forêts à Madagascar, centralisée dans des aires protégées ou contractualisée avec les villages riverains dans les couloirs qui relient ces aires protégées, est conçue comme une mise en défens et une affectation d’usages du sol à des espaces délimités. Parvient-elle et parviendra-t-elle à préserver un pourcentage minimum de forêt nécessaire au maintien des espèces à conserver tout en assurant la couverture alimentaire des paysans riverains?
Des règles sont appliquées à ces espaces par des institutions de conservation emboîtées, depuis les services des Eaux et Forêts jusqu’aux communautés d’usagers, qui constituent une chaîne de surveillance des infractions et d’application de sanctions, bornée par la justice, censée faire appliquer la loi in fine. Quelle est la couverture spatiale et la durée de vie des dispositifs locaux de conservation et des institutions qui les appuient? Le financement de ces dispositifs est-il assuré sur le long terme? La régénération forestière après abattis-brûlis, possible du fait de la résilience des forêts humides, est-elle effective quel que soit le taux de croissance démographique? En termes de système dynamique, la conservation des forêts est-elle contrôlable? Ou, si l’on renverse la proposition, l’exploitation des forêts est-elle contrôlable?
Le cas malgache est analysé à partir d’un échantillon de la forêt humide de l’Est, le corridor forestier du COFAV (Centre Est malgache, Fianarantsoa). Plusieurs disciplines sont convoquées, l’écologie sur la régénération forestière, l’agronomie sur les états post-forestiers, l’économie sur la rétribution des services environnementaux, la théorie de la viabilité sur le contrôle de systèmes dynamiques et d’autres outils mathématiques. L’évolution du couvert forestier en espace agricole et les possibilités de régénération sont évaluées par des chaînes de Markov ; les contraintes institutionnelles d’un développement économique financé par la conservation sont identifiées en formalisant le contrôle discret d’un phénomène continu. Des trajectoires viables, de régulation, de mise en place de normes, de repérage d’états traçables, pouvant aboutir à l’élaboration d’outils de contrôle et/ou de veille et/ou de prédiction, peuvent être proposées aux politiques afin qu’ils se placent dans une perspective de long terme et qu’ils évaluent les arbitrages nécessaires.
Plus généralement, la question posée est comment assurer un développement économique tout en restreignant l’accès, de manière plus ou moins négociée et acceptée grâce à des dispositifs de compensation, à certaines ressources naturelles  renouvelables, qui sont les moyens de vie des habitants depuis toujours.

Emmanuel IOANNIDIS: Devenir / Evolution, Métamorphose / Conversion: sur les formes du changement
Le changement, on peut le désirer, le prévoir ou le craindre sans pour autant se pencher sur sa véritable nature. En effet, en étudiant de près ses multiples formes, on constatera que l’idée d’un changement qui aurait des garanties d’amélioration n’est nullement incluse dans les formes du changement qui sont le devenir, l’évolution ou la métamorphose. L’amélioration comme exigence centrale se trouve néanmoins dans cette forme quasi paradoxale du changer qu’est la conversion, et c’est sur elle que l’on consacrera notre présentation. On étudiera l’importance des notions d’indétermination et de crise (car il n’y a pas de désir de changement sans le constat d’une crise) ainsi que celles de certitude et de décision liées à la nécessité de la rupture (à la fois au niveau individuel et transindividuel).
Le schéma classique de la conversion paraît d’abord identique, qu’il s’agisse de conversion philosophique, religieuse ou politique: un contexte hautement problématique suivi par l’ébranlement d’une crise, cause à son tour une quête et une rencontre avec un bien suprême déterminé (sagesse, Dieu, révolution). Cela, procurant une satisfaction aussi inoubliable que garantie, fonde une relation qui inspire l’engagement absolu et procure des conséquences salutaires concernant la totalité de la vie. Les deux orientations classiques que revêtira cette conversion sont l’epistrophe et la metanoia: soit un retour à l'origine, à soi ou à un modèle qui a valeur de loi ou alors, dans le cas de metanoia, une mutation motivée par le repentir global et promettant une renaissance. Il est particulièrement intéressant des lors d’étudier les diverses formes que la conversion revêt dans l’histoire et leurs similitudes profondes: la conversion traditionnelle, essentiellement contritive, qui impose de revenir à la tradition et à l’ordre, la conversion biblique qui exige de se tourner vers quelqu’un qui a déjà annoncé la vérité, celle rationnelle qui inaugure une rupture par rapport à la doxa et aux mythes, la gnostique, fondée sur l’évasion et finalement la conversion évangélique, fondée sur un renversement total et une nouvelle naissance clairement meta- ou anti-rationnels. L’étude de ces formes montrera toute une série des signes étonnamment communs dans les formes de conversion religieuse et politique. La liberté promise et la supposée réinterprétation du tout sont en effet des transformations obtenues grâce à une invasion du moi par des forces extérieures (qu’elle soit la grâce divine ou une contrainte psychosociale). Si l’on considère que toute doctrine qui exige une conversion se veut universelle et missionnaire il deviendra plausible que la conversion forcée soit un élément primordial des civilisations. Plus encore, on aura les éléments pour penser que, en réalité, la totalité de la violence résulte des méthodes de conversion forcée et de changement obligé (propagande, persécution, torture, guerre, croisades, lavage de cerveau) à tel point que l’opinion qui soutient que conquérir les âmes par tous les moyens est le propre de l’Occident paraîtra une évidence. En effet, la globalisation n’est autre que le récit d’un prosélytisme ultra-violent, à la fois linguistique, religieux et social (comme cela a été brillamment démontré par de récents travaux de Sloterdijk). Il s’agit de montrer par ailleurs en quoi les techniques utilisées ainsi que la logique structurelle entre la conversion religieuse et politique sont proches, au point qu’elles paraissent strictement identiques, cela n’étant point le propre de l’occident mais de toute civilisation. Dans le contexte actuel inédit qui met en confrontation l’homme et la nature — convertie elle aussi par ses actions —, même si les logiques et les œuvres de la conversion forcée restent extrêmement vivantes et néfastes, la question centrale semble devoir muter d’orientation elle aussi: en effet, non seulement un changement radical est nécessaire mais avant tout une nouvelle forme de changer qui, nécessairement globale, devra, pour une fois, opérer au-delà des méthodes de contrition, instaurant ainsi une autre qualité de consensus.

Caline JACONO: Leadership et développement durable: quels acteurs pour changer?
De profondes mutations écologiques et économiques se sont réalisées en l'espace de seulement un demi-siècle. Le niveau de vie d'une partie de l'humanité a plus évolué que pendant deux millénaires. Mais en contrepartie, les catastrophes industrielles et des dommages écologiques inquiétants se sont accrus.
Face à cette situation des questions fondamentales ont émergé: comment concilier progrès économique et social sans mettre en péril l'équilibre naturel de la planète? Comment répartir les richesses entre les pays riches et ceux moins développés? Comment réguler le prélèvement régulier et intense des ressources naturelles? Et surtout, comment faire en sorte de léguer une terre et une société viables à nos enfants? C'est pour apporter des réponses concrètes à ces questions qu'est né le concept de développement durableque l'on résume ainsi: "un développement qui répond au besoin du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs". Pour y parvenir, les entreprises, les pouvoirs publics et la société civile devront travailler main dans la main afin de réconcilier trois univers qui se sont longtemps ignorés : l'économie, l'écologie et le social. À long terme, il n'y aura pas de développement possible s'il n'est pas économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement tolérable. On voit que la notion est riche mais que sa mise en œuvre politique est particulièrement délicate: à quelles conditions et à jusqu’à quel point pourra-t-on vraiment concilier les objectifs économiques, les objectifs sociaux et culturels, et les objectifs environnementaux du développement? Toute la difficulté de cette mise en cohérence des objectifs est qu’elle repose sans doute moins sur une conciliation des anciens systèmes entre eux, avec leurs organisations et leurs logiques propres, leurs interactions spécifiques et leurs acteurs structurants que sur une nouvelle définition de ces systèmes, par une redéfinition de leurs modes de fonctionnement et de leurs objectifs. Cette certitude ne permet cependant nullement de dire comment se réalisera ce changement. Peut-être ne faut-il pas se poser cette question, mais se demander par qui se réalisera ce changement. En effet, s’interroger sur les moyens revient à poursuivre sur des processus établis, à ne pas porter de regard critique sur les logiques systémiques à l’œuvre pour résoudre les problèmes de développement durable. Or les questions urgentes posées par le développement durable exigent des remises en cause profonde, des ruptures véritables sur nos modes de compréhension et d’appréhension de nos sociétés. Ces remises en question doivent être conduites par des personnalités dont les valeurs ou les comportements sont extérieurs aux systèmes critiqués, à tout le moins cherchent pour partie à s’en abstraire. Mais elles doivent dans le même temps être capables de mettre en œuvre le changement. Comment ne pas alors s’interroger sur la figure du leader pour promouvoir un développement durable? Et surtout comment ne pas s’interroger sur  la manière de créer une nouvelle génération de leader ? De cette réflexion est née une association PLANET-D. C’est cette expérience de terrain corrélée à une réflexion sur le rôle des individus dans le développement durable qui sera mis en avant lors de cette intervention.

Sophie MARTIN: Changer pour durer: problèmes de viabilité et de résilience
Dans le contexte d'un système qui évolue et dont l'évolution peut être influencée par des actions humaines, se fixer l'objectif de durer peut signifier vouloir figer le système dans son état actuel, c'est la recherche de l'équilibre. Mais l'objectif de durer peut concerner plus largement certaines propriétés de ce système plutôt qu'un état particulier. Durer implique alors agir pour conserver ces propriétés dignes d'intérêt malgré changements et perturbations, ce qui pose des problèmes de viabilité et de résilience.
Le problème de viabilité s'énonce ainsi: étant donné un système dont l'évolution de l'état dépend en partie d'actions humaines, étant donné une propriété de ce système, quelles sont les suites d'actions qui garantissent la conservation de cette propriété?
Le problème de résilience concerne la capacité du système étudié à retrouver cette propriété malgré des bouleversements dus à des perturbations exogènes: quelles sont les suites d'actions qui permettent éventuellement de restaurer cette propriété?
Dans les deux cas, il s'agit de comment "changer pour durer" dans le sens de comment agir sur un système pour conserver (viabilité) ou restaurer à moindre coût (résilience) les propriétés qui nous intéressent.

Emmanuel SOULIAS: Assurance et développement durable: quels enjeux, quels engagements, quels actes
Cette contribution s’articulera autour de la Charte d'engagement pour le Développement Durable de la profession de l’assurance, qui a été rendue publique le 20 janvier 2009. On insistera en particulier sur la contribution des structures de l'économie sociale au changement vers le développement durable, avec une focalisation sur ce qui différencie les services d’assurance en matière de gouvernance et d'accessibilité.

Henri TARDIEU: S'adapter au changement global: nouveaux arbitrages Nord-Sud pour l'eau, l'alimentation et le développement
La population mondiale devrait se stabiliser autour de 9 milliards de personnes en 2050. D’ici là un doublement de la production alimentaire est nécessaire pour suivre la croissance démographique et accompagner la diversification de l’alimentation. En outre la production de biomasse, notamment agricole, est attendue pour remplacer un pétrole finissant. Commencée au Nord en 1950, la croissance agricole a été impressionnante: le paysan gascon produit 50 fois plus que son grand-père. Mais les scientifiques du Nord disent que cette croissance a modifié le climat et réduit la biodiversité en détruisant des habitats. L’opinion publique du Nord prend peur et, craignant pour sa richesse acquise, bascule dans le "conserver pour durer", met en doute la croissance.
La croissance agricole future est attendue au Sud, l’heure n’est plus à l’aumône alimentaire. Cette croissance exige de puiser encore dans les ressources naturelles, l’eau et la terre en particulier; elle exige aussi de revenir à des investissements massifs en agriculture: le paysan africain pauvre produit aujourd’hui 1000 fois moins que le paysan gascon. Il lui faut d’urgence se développer, "changer pour vivre". Mais pendant ce temps des traders fous se disputent des cargos de blé en papier, provoquant une hausse vertigineuse des prix; plus grave, ils disqualifient la nécessaire croissance des prix agricoles. En effet c’est bien une hausse raisonnable des prix, certes douloureuse pour les pauvres des villes, qui est indispensable pour financer la croissance dans les agricultures du Sud en respectant le climat et la biodiversité. Cette croissance-là, le Nord — la France en particulier — est il prêt à contribuer à l’inventer grâce à ses agro-écosystèmes bénis des dieux?
"Conserver pour durer" au Nord, "Changer pour vivre" au Sud, ces deux paradigmes peuvent-ils se marier, pour le plaisir de nos organisateurs, en un "changer pour durer", pourquoi pas? Les arguments du débat entre agriculture et environnement ont été mille fois échangés. Pourtant les adaptations au changement global nous conduisent à y revenir.

Sander VAN DER LEEUW: Crises environnementales dans une perspective de longue durée
Dans la perspective de longue durée de l'archéologue (que je suis), le mot "crise" a une charge émotionnelle bien moindre que pour ceux qui s'intéressent au présent. En effet, toute interaction entre une société humaine et son environnement naturel conduit, inéluctablement, à une "crise" dans le sens où, si la société ne s'adapte pas aux conséquences de sa propre intervention dans la nature, elle épuisera ses principales ressources et transformera le meilleur de son environnement de manière irreconnaissable. Les "crises" ne sont pas d'origine l'environnementale — il s'agit de phases récurrentes dans l'évolution de toutes les sociétés, quand elles sont incapables de comprendre, de gérer et de s'adapter aux dynamiques complexes auxquelles elles ont affaire suite à leurs propres interventions dans la nature. Puisque chaque intervention humaine dans l'environnement est à la fois fondée sur une perception partielle de cet environnement, et transforme ce dernier d'une manière qui n'est que partiellement prévisible, elle cause toujours ce qu'on appelle de manière enjolivée "les conséquences inattendues de l'intervention". Sur la longue durée, de telles conséquences cumulent et rendent la gestion de l'environnement de plus en plus difficile, jusqu'à causer une "crise environnementale". Nous explorerons, dans cette présentation, plusieurs des conséquences de cette perspective pour la gestion de la crise actuelle, tout en insistant sur le fait qu'il est impossible d'y remédier sans profondément transformer notre culture et notre mode de vie. La question principale à laquelle nous devrons trouver une réponse est: "quel futur, quelle nature et quelle société voulons-nous"? Car en ne réagissant qu'aux dangers perçus (insuffisance d'énergie, effet de serre, changement de climat), nous n'arriverons jamais à nous sortir de la "crise" — ce n'est qu'en adoptant de manière pro-active une vision radicalement différente de ce qui nous importe, de ce que nous voulons faire de notre société, qu'une solution semble possible.

Références Bibliographiques :

C. Lévèque et S.E. van der Leeuw, (dir.), 2003, Quelles natures voulons nous ? Pour une approche socio-écologique du champ de l'environnement. Paris: Elsevier.
C. Beck, Y. Luginbühl, T. Muxart, (dir.),  2006, Temps et espaces des crises de l'environnement. Paris: Editions Quae.
O. R. Young, F. Berkhout, G.C. Gallopin, M.A. Janssen, E. Ostrom, S.E. van der Leeuw, 2006, "The Globalization of socio-ecological systems: An agenda for scientific research", Global Environmental Change vol 16 (3), pp. 304-316.
R. Costanza, L.J. Graumlich, W. Steffen (dir.), 2007, Sustainability or Collapse ?, Cambridge, Mass: MIT Press (Dahlem Workshop Reports).


Patrick VIVERET: Du bon usage de la crise systémique vers la "sobriété heureuse"
La crise que nous vivons est systémique et appelle une réponse systémique. Le traitement distinct de la crise financière ignore les deux autres grandes crises concomitantes que sont la crise écologique (climat et risques sur la biodiversité) et la crise sociale mondiale (dont la crise alimentaire est, avec le non accès à l’eau potable et aux soins de base, l’une des formes dramatiques). Elle ne traite pas non plus la nouvelle donne géopolitique liée à l’affaiblissement de ce qu’il conviendrait d’appeler "l’ex hyperpuissance américaine" et la crise civilisationnelle qui résulte de l’écroulement brutal d’un système de croyances qui fut celui de la révolution conservatrice anglosaxonne devenu dominant des trente dernières années. Les pouvoirs politiques, imprégnés de cette "pensée TINA" (cf le there is no alternative de Margareth Thatcher) sont largement responsables de la dérégulation des dernières décennies. Pour une réponse systémique trois principes doivent être respectés:
-principe de cohérence pour traiter les crises conjointement;
b/ principe de réalité et de retour à la mesure car c’est la démesure qui est à l’origine aussi bien de la crise écologique (effets destructeurs d’un productivisme forcené), du décalage abyssal au cœur de la crise financière entre économie spéculative et économie réelle, et du creusement dramatique des inégalités sociales tant à l’échelle planétaire qu’au sein de chacune des sociétés;
c/ principe de justice car on ne peut garantir à tout être humain de ne pas basculer dans la pauvreté, voire la misère, à l’occasion de cette crise que si l’on cesse de vouloir garantir tous les avoirs d’une économie casino qui conduiraient alors tous les états, y compris les plus riches à la faillite. Ces trois principes peuvent être ordonnés dans la perspective positive de la "sobriété heureuse" proposée par Pierre Rahbi, car ce sont des politiques et des économies du mieux être qu’il faut bâtir face aux coûts et aux "coups" gigantesques du mal être et de la maltraitance. C’est ainsi que les seules dépenses annuelles en armement et stupéfiants représentent trente fois les sommes requises par les objectifs du millénaire des Nations Unies, tandis que  les dépenses de publicité les représentant dix fois alors qu’elles sont pour l’essentiel un détournement d’un désir dans l’ordre de l’être (aspiration au bonheur, à l’amour, à la sérénité) dans l’ordre du désir de consommation et de possession. Une nouvelle approche de la richesse (définition et mesure) et de la monnaie est indispensable pour réussir cette transformation profonde.

Bert de VRIES: Le rôle des visions du monde et des scénarios dans la marche vers un monde plus durable
Mon intervention introduira une méthodologie d’évaluation de la durabilité d’un système socio-écologique particulier, en partant du fait que "changer pour durer" se réfère à la capacité de poursuivre et de développer un mode de vie souhaitable vis-à-vis des générations futures et de la vie ailleurs sur la planète. La première étape consiste à analyser les valeurs des individus et la façon dont ils interprètent les problèmes de durabilité, c’est-à-dire leurs croyances. La seconde étape consiste à traduire leurs visions du monde en un modèle basé sur des récits, donc dans des scénarios. Les résultats qualitatifs et quantitatifs de ces deux étapes sont ensuite étudiés en termes de risques et opportunités associés et de robustesse des options politiques. Cette approche a été appliquée aux Pays-Bas à l’Agence Néerlandaise d’Evaluation Environnementale.

Gérard WEISBUCH: Modélisation environnement-société
Depuis l'origine de l'humanité, l'homme façonne son environnement. Décrire, prédire, contrôler le système homme/environnement est une formidable gageure. Il s'agirait de modèles qui prendraient en compte des composantes environnementales, socio-économiques et cognitives. Une bonne partie de la communauté scientifique s'est engagée dans la construction de modèles ambitieux de type "usines à gaz", par exemple le GIEC ou les modèles multi-agents, mais certains se demandent si les difficultés rencontrées dans la mise au point des modèles et l'interprétation de leurs résultats n'est pas d'une nature essentielle, c'est-à-dire liée au caractère complexe des systèmes réels. Il en est ainsi de notre impuissance à réduire l'écart des prédictions de températures entre les différents modèles pour le même degré d'augmentation du gaz carbonique. D'où la tentation des modèles simples de type KISS dont j'exposerai quelques principes et résultats.

Débat sur le changement dans la démocratie locale et les formes nouvelles du politique, avec Philippe AUGIER (Maire de Deauville) et Bruno REBELLE (Europe Ecologie)
Le débat portera sur les questions suivantes:
1. Que faut-il changer à votre avis dans les pratiques politiques actuelles au niveau des collectivités locales et dans la démocratie de proximité? Qu'en attendre?
2. Comment ces changements peuvent-ils être initiés et soutenus? Quels acteurs et processus clés?
3. Quels sont les facteurs externes, économiques, environnementaux, sociaux, qui peuvent déclencher, faciliter ou empêcher ces changements?


Avec le soutien du MEEDDM, du Conseil régional de Basse-Normandie,
de Planet-D, du Cemagref, de Reims Management School et d’Aménagement et Nature




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