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DU SAMEDI 2 JUILLET (19 H) AU SAMEDI 9 JUILLET (14 H) 2005



DESIGN ENTRE URGENCE ET ANTICIPATION


DIRECTION : Anne-Marie BOUTIN, Clément ROUSSEAU, Jean-René TALOPP

ARGUMENT :

A la croisée de la création et de la production industrielle, le design est un témoin précieux des évolutions sociétales contemporaines ainsi que des nouvelles façons de travailler et de produire ensemble qui tendent à se soumettre aux nécessités de l’urgence. Embrassant l’espace allant du concept à la production « en série », les designers ressentent quotidiennement cette pression de l’urgence qui affecte notre manière de vivre et de créer, en faisant advenir un nouveau type d’individus...

Mais, dans la mesure où dessein et dessin sont au cœur même de la mission du design, un travail d’anticipation est aussi essentiel au créateur.

L’invention de nouveaux produits et services que les consommateurs adopteront durablement passe par une nécessaire « maturation » où la durée devient valeur. Comment la création peut-elle sortir vainqueur de cette apparente contradiction? Quelles méthodes mettre au point pour réussir « l’impossible »? Ne faut-il pas alors requalifier le champ du design aujourd’hui? Quels apports éventuels des sciences sociales, des théories de la conception et de la prospective?

Voici quelques-unes des questions qui seront débattues, pendant cette semaine, entre professionnels du design, responsables d’entreprises et de collectivités, enseignants et chercheurs.

CALENDRIER DÉFINITIF :

Samedi 2 juillet
Après-midi:
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée:
Présentation du Centre, du colloque et des participants


Dimanche 3 juillet
Matin:
Les organisateurs précisent les enjeux et développent leurs attentes à partir de points de vue différents
- un directeur d'agence de communication par le design (Clément ROUSSEAU)
- un directeur d'école de design (Jean-René TALOPP)
- une responsable de promotion du design (Anne-Marie BOUTIN)

Après-midi:
Urgence: moteur ou handicap?
Pierre GUILLET DE MONTHOUX: L'entreprise d'art
Jean-Pierre BOUTINET: Les exigences du design et les requalifications des temporalités
Edith HEURGON: Vers une nouvelle carte des temps


Lundi 4 juillet
Matin:
L'urgence, une chance pour le design
Jocelyne LE BŒUF: Design entre urgence et anticipation au regard de l'histoire
Philippe LEMOINE: L'urgence, une chance pour le design
Clément ROUSSEAU: L'urgence ... une chance pour Plan créatif

Après-midi:
Atelier : La recherche dans tous ses états, animé et présenté par Brigitte BORJA DE MOZOTA, avec Carole BOUCHARD (La recherche en pratique: état de l'art des thèses et fonctionnement d'un laboratoire de recherche en design), Marie-Marguerite GABILLARD (La recherche sur le terrain: témoignage), Eliane DE VENDEUVRE (Design, transport, mobilité), Bernadette MADEUF (Que peut dire le chercheur en économie sur le design?), Véronique COVA (Problématiques et enjeux d'un design de l'expérience de service) et Françoise JOLLANT (La critique en design)

Soirée:
Atelier de créativité avec les participants, animé par Paul Hubert des MESNARDS


Mardi 5 juillet
Matin:
Le design entre culture et consommation
Georges AMAR: Qu'est-ce qu'un objet?
Yo KAMINAGAÏ & Eloi LE MOUËL: Design, culture, culture d'entreprise
Gérard et Guillaume DEMUTH: Micro-comportements et design, coproduire la forme

Après-midi:
Trois écoles inventent des futurs possibles
- Les Ateliers / Ecole nationale supérieure de création industrielle (Guillaume FOISSAC, Cécile HITIER, David JUILLARD)
- Strate College designers (Rodolphe BERTHON, Brice DURY, Hanhua HU)
- Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Saint-Etienne (Edern GUERY, Thi Phuong Nam NGUYEN)

Soirée:
Table Ronde : L'objet dans la ville: qui décide de l'urgence?, avec des élus locaux et animée par Clément ROUSSEAU, avec Lyne COHEN-SOLAL (maire-adjoint de Paris), Régine CHARVET PELLO (maire-adjoint de Tours) et François JAMOND (Communauté de Communes de Saint Etienne)


Mercredi 6 juillet
Matin:
Design, conception et design
Armand HATCHUEL: Concept et forme, le regard du designer et de l'ingénieur
Edith HEURGON & Josée LANDRIEU: Design et prospective: faire advenir des futurs souhaitables?

Après-midi:
REPOS


Jeudi 7 juillet
Matin:
Urgence ou anticipation: attente du consommateur, besoin de l'entreprise?
Danielle CHABAUD RYCHTER: L'innovation, l'usage et le temps des hommes et des femmes
Philippe PICAUD: Attente du consommateur ou besoin de l'entreprise

Après-midi:
Conception destruction: design et durabilité
Philippe TAUPIN: La piste de l'intemporalité
André MALSCH: L'Eco-responsabilité un enjeu majeur pour le déploiement du développement durable
Rodophe ROSIER: Quand les démarches d'anticipation peinent à penser le devenir d'objets techniques

Soirée:
Thierry GAUDIN: Préliminaire à une prospective du Design. Essai de contextualisation


Vendredi 8 juillet
Matin:
Quels futurs possibles?
Jean SCHNEIDER: Quel cadre et quelles conditions pour inventer des alternatives?
Stéphane GAUTHIER: Hier le produit, demain l'offre
Christophe REBOURS: Analyser les comportements d'aujourd'hui pour construire le futur

Après-midi:
Quels enjeux pour l'éducation et la recherche?
Alain FINDELI: Les enjeux pour l'éducation et la recherche en design
Jean-Baptiste TOUCHARD: Entre urgence et anticipation, le designer scénarise les futurs

Table Ronde de représentants d'écoles du design et d'écoles d'ingénieur, avec notamment Marine LECOINTE (Saint-Etienne) et Armand HATCHUEL

Soirée:
Atelier sur le Design de nuit
Catherine ESPINASSE: La nuit: un temps singulier pour le design


Samedi 9 juillet
Matin:
Conclusions du colloque
Le regard des étudiants designers
Conclusion générale

Après-midi:
DÉPART DES PARTICIPANTS

RÉSUMÉS :

Brigitte BORJA DE MOZOTA: La recherche entre urgence et anticipation
Faut–il adopter pour définir la recherche en design la typologie de Sir Christopher Frayling ou plutôt s’en tenir au modèle commun de la recherche fondamentale et de la recherche appliquée? Pourquoi est-il urgent d’organiser la recherche en design en France? A travers plusieurs exemples nous montrerons le paradoxe français:
- une recherche vivante mais sans notoriété internationale: comparaison du réseau Confère et du réseau de l’European Academy of Design ;
- une recherche utile mais ignorée de la profession ou des écoles de design: l’émergence d’un nouveau modèle et de nouveaux diplômes.
Une question en conclusion: certains pays admettent le design comme discipline universitaire, la France non. Peut-on ou doit-on changer cela?
En quoi les thèses sont fondamentales pour prendre pouvoir sur sa profession.

Références Bibliographiques :

Design research, Brenda Laurel (editor), MIT Press 2003.
Design management, Brigitte Borja de Mozota, Editions d’Organisation 2002, Allworth Press New York 2003.


Jean-Pierre BOUTINET: Les exigences du design et les requalifications des temporalités
Le design s’offre à nous comme démarche originale qui, historiquement, a fait ses preuves. Il constitue l’une des formes reconnues dans laquelle peut se mouler un acte de création. Cette démarche a été expérimentée à des époques où les temporalités qui l’organisaient étaient plus stables et s’apparentaient à la continuité, à la reprise, voire à l’anticipation. Qu’en est-il aujourd’hui du recours aux pratiques du design face à des temporalités dominées par l’immédiateté et l’urgence? Comment rendre possible l’acte de création en conciliant ces exigences contradictoires que sont, d’un côté, une démarche itérative propre au design, impliquant un horizon temporel suffisamment distendu, de l’autre, des contraintes environnementales et institutionnelles qui fonctionnent la plupart du temps en flux tendus? Ne sommes-nous pas obligés à devoir apprivoiser ces nouvelles temporalités post-modernes qui s’offrent à nous dans leur excès? Les apprivoiser, c’est chercher à les requalifier, c’est-à-dire se donner les moyens de transformer leur profil éphémère en un nouveau profil plus compatible avec l’acte de création, celui du transitoire, lui aussi si souvent cultivé, mais à meilleur escient, par nos environnements culturels actuels. Cette dernière affirmation nous servira d’hypothèse de travail à partir de laquelle s’organisera notre réflexion.

Véronique COVA: Problématiques et enjeux d'un design de l'expérience de service
Traditionnellement orienté vers les objets, vers la matière, comment envisager le design de l’immatériel  qu’est une expérience de service? Quels sont les problématiques et les enjeux, d’un point de vue managérial, d’un design capable de prendre en compte conjointement la situation de service, l’interface de service et la relation de service? Comment le design de l’expérience de service peut-il marier urgence et mission? Comment mettre en phase les ressources de l’entreprise d’un côté et les compétences des clients de l’autre, tout en intégrant les turbulences temporelles? Peut-on anticiper l’urgence?

Références Bibliographiques :

"Marchandisation et démarchandisation de la relation de service" (2004), Economies et Sociétés, série Economie et Gestion des Services, n°6, 10/2004, pp.1701-1724.
"Le design des services" (2004), Decisions Marketing, avril-juin, N°34, pp.29-40.
Alternatives Marketing: Réponses marketing aux évolutions récentes des consommateurs, (2001) avec B. Cova, Dunod, Paris.


Gérard et Guillaume DEMUTH: Micro-comportements et design, coproduire la forme
Il apparaît de plus en plus de micro-comportements qui adoptent certains design et cette adoption entraîne à se poser la question d'une double acculturation du design aux flux de gestes (et inversement). En ce sens, il semble que la coproduction design — vie quotidienne puisse être renforcée par une coproduction plus forte entre création et connaissance des micro-comportements chez les designers.
De Tetra Pak à Lancôme en passant par la RATP et France Telecom, les images peuvent permettre de faire parler les micro-comportements. Leur faire parler un langage qu'actuellement les designers cherchent à mieux décrypter plutôt que d'être contraints de le décréter par faute d'instrument d'observation.
Sous l'angle ethno, nous constatons qu'il apparaît des flux de gestes individuels qui se déclinent en micro comportements et sont la matière commune, le liant des flux de masses. Cette fluidité des gestes entraîne une fluidité des comportements. En conséquence, il apparaît des gestes-comportements-réflexes: des gestes qui impliquent dans leur pratique un comportement et qui se font par réflexe.
Pour tenir compte de cette modification des flux humains, le design doit instaurer des pratiques d'échange avec les instruments et les connaisseurs de l'évolution socioculturelle. Le monde du design doit s'extraire d'une relation d'asservissement au marketing, il a besoin d'apprendre à outiller les comportements plutôt qu'à représenter ou mimer les valeurs.
Le design ne crée pas de nouveaux gestes, il fait foisonner des besoins de mobilité, de geste, de faire. Un objet design pour être bon, devra de plus en plus être issu d'une coproduction entre la créativité et la connaissance (ou l'observation) des micro comportements qui lui donnent une raison d'être et le valident en l'intégrant à leur fluidité.

Catherine ESPINASSE: La nuit: un temps singulier pour le design
En tant que psychosociologue, chercheuse à la mission prospective de la RATP, je ne suis pas une spécialiste du design. Cependant la nuit est un de mes objets d’étude privilégié depuis plusieurs années, comme en témoignent ma codirection avec Edith Heurgon et Luc Gwiazdzinski de la décade sur « la nuit en questions » à Cerisy en juillet 2004, la publication d’une recherche menée avec Peggy Buhagiar sur les jeunes sortants nocturnes: « Les passagers de la nuit » (L'Harmattan, 2004) ainsi que mes recherches sur le réseau Noctambus de la RATP (Extérieur Nuit, Intérieur Bus), sur les différentes éditions de Nuit Blanche à Paris et enfin, sur la notion de station et de « pôle » de nuit.
Ces travaux permettent de mettre en exergue les caractéristiques et spécificités des représentations sociales de la nuit, des vécus de ce temps singulier au cours duquel s’instaurent d’autres pratiques et rapports à la ville et où se produit peut-être une inversion des valeurs par rapport au jour… D’où la difficulté et la nécessité d’enlever nos « lunettes diurnes » pour aborder et penser la nuit et, en particulier, le design de nuit. La nuit ne permet-elle pas à la fois une anticipation du jour voire de futurs souhaitables et d’échapper à la tyrannie diurne de l’urgence?
Pour la dernière soirée du colloque, je propose d'animer, de 21 heures à minuit, un atelier sur le design de nuit. Georges Amar, responsable de la prospective à la RATP, a posé la question: "qu’est-ce qu’un objet? ". Je vous suggère qu"au cours de cette séance de réflexion collective et d’échanges, nous nous interrogions sur ce qu’est un objet de nuit…, à partir des questionnements suivants:
- le design de nuit existe-t-il? Si oui, où? Et de quelle manière? A quoi renvoie-t-il? Par quoi se caractérise-t-il?
- quels sont les domaines et univers où s’exprime le design de nuit et quels sont en revanche ceux qu’il n’a pas investis? En quoi ce design se distingue-t-il du design diurne? Où se situent les frontières entre ces deux types de design?
- dans quelle mesure des objets conçus pour le jour peuvent-ils être utilisés de nuit? Quels aménagements ou métamorphoses les passages du jour à la nuit et de la nuit au jour impliquent-ils?
- qu’est-ce qu’un objet de nuit? Quels sont ces objets? Il conviendrait de recueillir auprès des participants à l’atelier des exemples concrets d’objets conçus pour la nuit et d'examiner les caractéristiques et fonctions qui leur sont attribuées?
- qu’induit la nuit, en termes de conception et de création ? Dans quelle mesure la nuit est-elle source d’inspiration pour des designers Quelle citoyenneté réinventer au travers des objets et paysages nocturnes? Quels usages de la ville et des objets suggérer la nuit?
- quels sont les sens sollicités la nuit, quels besoins sont ressentis voire exacerbés? A propos de la « fée électricité » qui met en danger la voûte céleste, quel est le rôle attribué à l’éclairement et à la luminance dans le design de nuit?
- comment penser et concevoir les objets (de) la nuit? A quels futurs souhaitables de la nuit doit contribuer le design de nuit?
Pour compléter cet atelier à l’attention de ceux qui seraient tentés de prolonger la soirée, il pourrait être envisagé une lecture de textes relatifs à des objets de nuit, tels par exemple, des extraits de l’œuvre de Witold Gombrowicz à propos de robe de chambre et de pyjama...

Alain FINDELI: Les enjeux pour l'éducation et la recherche en design
Les conséquences de la problématique de l’urgence et de l’anticipation en design sont considérables pour l’éducation des futurs designers et pour la recherche en design, un champ actuellement en pleine expansion. Esquissons-les brièvement dans ce résumé introductif.
On remarquera tout d’abord que c’est l’activité de recherche qui doit constituer la « locomotive » de la pédagogie du design et non l’inverse. En effet, les chercheurs sont tenus de construire, de justifier et de situer leurs problématiques de recherche dans un cadre théorique et conceptuel sans lequel toute argumentation scientifique valide et cohérente devient impossible et stérile. Un tel cadre est tout aussi indispensable pour ancrer l’enseignement et la pédagogie du design si l’on ne souhaite pas se contenter, comme c’est trop souvent le cas dans les écoles, d’une simple reproduction de gestes, de pratiques et de principes directement transférés depuis les milieux professionnels. Une telle reproduction non réflexive de cadres théoriques et conceptuels demeurés implicites maintient les enseignements à la remorque des diverses contingences (économiques, politiques, esthétiques, médiatiques, etc.) auxquelles le design est particulièrement sensible par nature.
Un examen circonstancié de l’évolution récente des modèles théoriques qui se proposent, de manière normative ou descriptive, de décrire et de modéliser l’acte de design révèle que leur centre d’intérêt s’est considérablement déplacé au cours des cinquante dernières années; longtemps orientés vers le produit final du projet, ils se sont intéressés ensuite, à partir des années 60, au processus de projet pour, très récemment, porter leur attention sur les acteurs du projet et le conflit des diverses valeurs et rationalités en présence. Cette « disparition de l’objet » au profit des acteurs a pour conséquence, en recherche, de mobiliser désormais massivement les paradigmes des sciences anthroposociales, reléguant ainsi au second plan les sciences pour la conception plus traditionnelles (ingénierie, technologie, esthétique, ergonomie, recherche opérationnelle, etc.).
Par ailleurs, la temporalité de l’urgence, d’une part, et le souci d’un développement plus durable, de l’autre, nous amènent à réorienter les efforts de recherche tant en amont de l’acte de design, là où se prend l’initiative de tout projet et que se mettent en œuvre les valeurs et les finalités souvent conflictuelles qui le justifient, qu’en aval de l’acte d’usage où le produit matériel ou logiciel issu du projet s’enracine dans l’expérience individuelle des usagers et dans la culture de la collectivité à laquelle ils et elles appartiennent.
On comprendra aisément les conséquences d’une telle inflexion sur la construction des modèles théoriques du design qui encadrent la recherche et sur l’appareillage méthodologique qui la supporte. On en conclut que le corpus des textes de la critique en design, inspirée de la critique artistique, qui tient le plus souvent lieu de cadre théorique au design, ne saurait constituer un cadre conceptuel et méthodologique adéquat pour une telle entreprise. C’est à des méthodes plus systématiques, mieux reconnues et partagées par la communauté scientifique internationale, qu’il convient de faire appel avec, croyons-nous, une préférence pour celles de la recherche qualitative et d’inspiration pragmatiste, avec le souci d’un équilibre pertinent et justifié entre les postures empirique et spéculative.
La conception même de l’éducation des futurs designers s’en trouvera interpellée. Très brièvement, il s’agira de revoir la signification de l’enseignement en atelier, là où se transmettent les compétences nécessaires à la conduite du projet. Davantage qu’un lieu de simulation « sur le tas » des situations professionnelles, il convient de l’envisager comme un lieu d’apprentissage, en situation pédagogique construite à cet effet, des diverses logiques projectuelles décrites par les modèles théoriques et comme un lieu de validation du déploiement d’un processus de modélisation de systèmes dynamiques complexes. Plus particulièrement, c’est à une réflexion approfondie sur le rapport théorie/pratique que nous sommes tous et toutes conviés. Or sans cadre théorique et conceptuel adéquat, cette nécessaire réflexion ne saurait être menée à bien.

Marie-Marguerite GABILLARD: La recherche sur le terrain: témoignage
Quelle peut être la contribution d'un centre de ressources pour les entreprises comme le Centre du Design Rhône-Alpes au développement de la recherche?
Cheminement — Actions phares des programmes et perspectives éventuelles ouvertes aux principaux acteurs.

Stéphane GAUTHIER: Hier le produit, demain l'offre
Par le passé et jusqu'à aujourd’hui, la logique de l’entreprise a placé durant de très nombreuses années le produit au cœur des réflexions de son développement: quel produit pour remplacer telle ou telle référence, quelles observations pour imaginer son successeur, quelle technologie va permettre de « tuer » la génération précédente? Cette démarche centrée sur le produit comme valeur matérielle et consommable a construit une logique de développement et de consommation que les anglo-saxons qualifient de « Product First ». Or si cette logique a longtemps satisfait une société de croissance et de développement (luxe / confort et équipements) qui a été qualifiée de logique de progrès, celle-ci se trouve aujourd’hui face à une autre réalité: un taux d’équipements très élevé des biens de consommations, un pouvoir d’achat stagnant, un taux d’échec des lancements de nouveaux produits d’environ 90%… La consommation est alors à la « traîne », le postulat du « Product First » ne fonctionne plus! Il est urgent de développer une autre logique, centrée sur la compréhension et l’identification des envies profondes de consommation d’un individu. Celle-ci ne doit pas se focaliser à mesurer son potentiel à « acquérir les produits d’un secteur », mais à comprendre comment il cherche à parfaire ses équipements ou sa situation, et par quels moyens il souhaite accéder à ses objectifs. Il s’agit de construire une logique centrée sur l’usager, que nous qualifions de « User First ». Cette approche de conception impose d’oublier le produit comme système marchand, pour se concentrer sur la pertinence de l’offre et sur son accès. Cette démarche n’est d’ailleurs pas si éloignée des préoccupation du « développement durable ». Comment être concepteur d’offre avant d’être concepteur de produit?

Pierre GUILLET DE MONTHOUX: L'entreprise d'art
Cette intervention se donne pour objectif d’identifier et d’examiner avec réalisme et fidélité les conditions dans lesquelles peut naître une entreprise d’art. Dans une EU-rope unie qui repose sur une longue pratique philosophique européenne, une politique artistique active et une économie artistique, une entreprise d‘art et un management esthétique pourraient devenir une compétence EU-ropéenne unique dans une perspective économique planétaire. A côté de l’industrie et du commerce, de la production de marchandises et de services, un business d’art EU-ropéen peut satisfaire notre besoin d’une qualité de vie esthétique.
Dans un travail préparatoire à la présente intervention, l’Esthétique du management, j’ai analysé comment l’esthétique théorique pure considérait le beau et le sublime: ce qui caractérise une œuvre d’art. Le lien qui rattache une philosophie des Lumières, laquelle pose en son centre un individu autonome capable de penser et d’agir et une philosophie de l’entreprise, ne sera évident que lorsque nous aurons compris que le substantif « entreprise » provient du verbe « entreprendre ».
Il s’agit à présent de passer d’une esthétique pure à une esthétique appliquée, basée sur une recherche empirique de l’action artistique pratique. Les exemples mêlés de réflexions sont empruntés aux activités d’entreprises théâtrales des deux derniers siècles dans trois pays européens : la France, l’Allemagne et la Suède. Une étude au Théâtre Royal Dramatique de Stockholm a été menée en 1973 en collaboration avec Alf Sjöberg. Grâce à l’aide de Frank Castorf de la Volksbühne de Berlin et de Peter Wahlqvist du Théâtre Municipal de Stockholm, j’ai pu illustrer les facteurs de changement actuels qui affectent l’entreprise d’art des années 1990.

Edith HEURGON & Josée LANDRIEU: Design et prospective du présent: faire advenir des futurs souhaitables?
Face à un contexte sociétal inédit, nos modes de penser, d’agir et de gouverner deviennent inadéquats. L’écart se creuse entre la vitalité des gens et la difficile réforme des institutions. À une logique d’adaptation, il convient d’opposer un devoir d’invention. Nous examinerons l’hypothèse suivante: le design et la prospective du présent sont deux démarches maïeutiques complémentaires, opérant sur la vie quotidienne des personnes, qui, à certaines conditions, peuvent être combinées pour faire advenir des futurs souhaitables liés à un mode de gouvernance démocratique.
Si l’on en reste à une acception classique de la Prospective (démarche éclairant les futurs possibles sur la base de tendances lourdes et de signaux faibles détectés par des experts) et du Design (art de la recherche de formes nouvelles, adaptées aux fonctions de l’objet), on peut souligner deux apports potentiels: d’une part, la prospective peut apporter au design, en amont de la création proprement dite, une capacité d’anticipation des évolutions sociétales ; d’autre part, le design peut apporter à la prospective une aptitude à concrétiser par des objets tangibles les scénarios qu’elle imagine et ainsi favoriser l’apprentissage et le changement. Mais, les finalités demeurent fixées, dans le cadre des futurs possibles, par le marketing et la stratégie des organisations. D’où des démarches séquentielles (la prospective en amont du design) et des programmes soumis à des urgences venues d’ailleurs.
Si l’on adopte, en revanche, une conception renouvelée de la Prospective, la Prospective du présent (démarche interactive, exercée en continu, qui prend appui sur les conduites innovantes afin d’élargir le champ des possibles) et du Design (art de produire des formes nouvelles associant à la fonctionnalité des objets leur dimension poétique), alors Prospective du présent et Design apparaissant comme deux façons complémentaires de donner à voir ce qui est en train d’émerger dans la société, d’anticiper les usages et les désirs. A partir de ces germes, les sujets collectifs sont en mesure d’articuler aux savoirs experts et aux connaissances du quotidien (ce que nous avons appelé intelligence collective ), les expériences sensibles incarnées dans des objets pour saisir le mouvement des êtres et des choses afin d’imaginer ensemble des futurs souhaitables.
Les conditions à satisfaire pour faire advenir des futurs souhaitables, outre le problème des finalités déjà évoquées, sont liées à des questions temporelles. Contre « la tyrannie de l’urgence », la prospective du présent invite à un présent duratif (καιροσ), moment de l’action, qui se nourrit de l’expérience du passé et construit l’avenir comme horizon de responsabilité. De même qu’au-delà des statistiques, elle s’efforce de percevoir l’infime, le subtil, l’entre-deux, par rapport aux catégories d’état, elle privilégie les analyses de processus: elle cherche à stimuler le mouvement, à accompagner les transformations à l’œuvre dans la société en se situant aux points de  passages entre deux ordres ou situations, en imprimant un tempo combinant temps forts (nécessaires pour le changement) et lenteurs (utiles à l’apprentissage). C’est dire qu’à la notion d’urgence, elle propose de substituer celle de « moment opportun » et, plutôt que d’anticipation, elle se plaît à imaginer une création continuée de sujets et d’objets, éphémères ou durables, aptes à faire advenir des futurs souhaitables.
Opérant sur des champs de tension, la Prospective du présent invite le Design à sortir du carcan que lui imposent le marketing et la communication, pour se développer en plein air au travers de processus participatifs de conception/expérimentation/apprentissage, afin d’appréhender finement et en dynamique les désirs et les comportements des personnes de tous âges (à la fois usagers et propriétaires, clients et citoyens, consommateurs et producteurs). Il convient en outre de  faire évoluer les concepts et les catégories à partir desquels le design se pense aujourd’hui (offre, demande, marchés, clientèles, commande, programme, urgence, anticipation…), mais aussi les objets qu’il produit (notamment au travers d’objets relationnels, éphémères, modifiables…) afin, au-delà de l’air du temps, d’investir résolument le futur.
Nous argumenterons notre propos à partir des résultats des colloques de Cerisy sur la Prospective du présent et l’illustrerons sur quelques exemples d’hier et d’aujourd’hui (le domaine de l’automobile, la démarche Bus attitude à la RATP).

Jocelyne LE BŒUF: Design entre urgence et anticipation au regard de l'histoire
Le thème de ce colloque suppose une réflexion:
- sur le design: parle t-on de profession (et sans doute faudrait-il en parler au pluriel si l’on voulait cerner les différents champs de compétences spécifiques qui y sont liés)? parle t-on de méthode de création, de projet de société? Faut-il penser, comme le philosophe Vilèm Flusser, que « tout est aujourd’hui affaire de design » ;
- sur les notions d’urgence (nécessité d’agir vite) et d’anticipation (prévoir, imaginer des événements futurs): quels sont les enjeux, sont-ils les mêmes pour tous?
En introduction à un colloque organisé en 2004 par l’Université libre de Bruxelles et France Culture (« Peut-on, doit-on changer le monde? »), était posée la question de l’unité face à l’ultra spécialisation des savoirs et à la désagrégation des liens sociaux et politiques. Peut-on envisager une unité des modes de connaissance qui répondrait à un sujet unique « au même homme qui réfléchit et qui rêve, qui cherche et qui souffre »? Celui-ci a t-il une réalité?
Il me semble que cette même réflexion est au cœur du débat envisagé par ce colloque sur le design:
- « y a t-il des méthodes pour réunir l’impossible? » ;
- Où sont les contradictions? Entre urgence et anticipation? ;
- Le design peut-il aider à penser une unité au profit de l’homme? ;
- Comment penser les échanges entre les différents champs de savoirs pour faire avancer ces questions?
L’histoire, discipline portant sur la connaissance du passé humain, est une réserve inépuisable de questions et leçons sur la manière dont les hommes ont mis en forme leur rapport au monde. Elle prendra des aspects différents selon la perspective que l’historien aura choisi pour interroger son objet d’étude. Peut-elle nous aider à penser la question de l’urgence et de l’anticipation dans le domaine du design?

Bernadette MADEUF: Que peut dire le chercheur en économie sur le design?
A priori, c’est plutôt vers la gestion, et la recherche en gestion, que l’on se tournerait pour lancer des analyses sur le design, sa définition, sa mesure, son rôle, son impact… En effet, le design, comme « investissement de forme », s’inscrit dans la stratégie des entreprises, depuis la  production (de la conception à la présentation du produit) jusqu’au marketing, en passant même par l’organisation des structures décisionnelles («design organisationnel »).
Néanmoins, dans une économie en voie de « dématérialisation » (croissance des activités de service, importance croissante de la connaissance et de l’information, contenu « intellectuel » des productions et accélération du cycle de vie des produits, rôle des technologies de l’information et de la communication…) on peut comprendre que l’économiste se trouve sollicité, et qu’on lui demande ce qu’il peut dire. Sa réaction première sera de définir, circonscrire et mesurer si possible l’objet (1. Le design: « cet obscur objet … ») avant de proposer quelques réflexions sur des voies de recherche (2. La recherche: au-delà des frontières).

André MALSCH: L'Eco-responsabilité un enjeu majeur pour le déploiement du développement durable
Steelcase, numéro 1 mondial du mobilier de bureau et de l’aménagement des espaces tertiaires, mise sur l’éco-conception en plaçant le produit au cœur des réflexions, et développe ainsi une stratégie environnementale globale.
Steelcase s'est engagé depuis plusieurs années dans une démarche volontaire d'éco-conception qui lui a permis de réduire de manière significative l’impact de ses produits sur l’environnement. L’éco-conception se caractérise par une vision globale et vise à intégrer les problématiques environnementales dans la conception des produits ou services de manière à limiter ses consommations de ressources naturelles, optimiser ses impacts sur l’environnement et sur la santé humaine tout au long de son cycle de vie. Aujourd'hui cet engagement éco-responsable de la part de toute l'organisation s’inscrit dans une approche globale de prise en compte des enjeux du développement durable.
Le développement durable vient rajouter une problématique majeure, celle de trouver le meilleur compromis, dans un lieu donné, à un moment donné, pour concilier les impératifs de précaution et de protection environnementale, d’optimisation des besoins sociaux, de confort, d’accessibilité et d’intégration collective, avec les constantes d’une bonne allocation des ressources.
André Malsch, responsable des Initiatives de Développement durable chez Steelcase, présentera la démarche d'éco-conception qui permet à Steelcase de créer des produits qui intègrent, outre les critères habituels de qualité, de fiabilité et de prix, deux paramètres décisionnels fondamentaux: la santé de l’homme et la préservation de l’environnement.

A propos de Steelcase
Steelcase aide ses clients à créer des environnements de travail plus performants. La différenciation de la marque vis-à-vis de ses concurrents a deux sources: l’importance accordée à l’utilisateur final dans la conception de nouveaux produits et la volonté de toujours mieux intégrer le mobilier avec l’architecture et la technologie.
Fondée en 1912 et basée à Grand Rapids (Michigan), l’entreprise est leader mondial du marché du mobilier du bureau chaque année depuis 1974. Son portefeuille produit inclue des produits architecturaux, des systèmes de mobiliers de bureau, des sièges, des rangements ainsi que des services financiers et de facilities management. Ils sont distribués à travers un réseau mondial de plus de 900 concessionnaires accrédités et indépendants et fabriqués dans 50 sites. 16 000 employés travaillent pour Steelcase dans le monde. Son chiffre d’affaire annuel 2005 s’est élevé à $2.6 milliards.
Le siège international de Steelcase, couvrant l’Europe, le Moyen Orient, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique Latine est basé à Strasbourg. Plus de 1500 personnes travaillent pour le groupe  en Alsace et en Lorraine.


Christophe REBOURS: Analyser les comportements d'aujourd'hui pour construire le futur
Se connaître aujourd’hui nous aide à nous projeter intelligemment vers demain. Cette approche, qui peut paraître laborieuse pour certains, nous intéresse à plusieurs titres. Tout d’abord, elle est notre glaise. Depuis le début du XXème siècle, via le mouvement Art & Industrie, le Bauhaus, l’Ecole d’Ulm, aujourd’hui les Ecoles d’Arts Appliqués, ce courant a toujours placé l’utilisateur au centre de la problématique de conception.
Ensuite, le raisonnement par le scénario permet de passer, couche après couche, de l’existant à l’amélioré, puis à l’innovant, puis au prospectif en retardant au maximum l’incarnation de l’objet. Pour son bien et pour notre bien, il est urgent de retarder l’apparition de l’image.
De ce point de vue, l’objet change de statut. Il devient l’élément d’un système cognitif où l’individu et son corps propre est en interaction avec une suite servicielle. L’objet est remis en question dans sa confrontation à l’expérience, ce qui perturbe certaines pensées sociologiques et marketing. Il n’est pas adapté au phénomène d’ubiquité. Il n’est pas le bon support des nouveaux langages...
Pourtant, cette mutation méthodologique est autant une opportunité qu’une nécessité pour reconsidérer le rapport au temps, dans les modes de vie aussi bien que dans la prestation du design.

Rodophe ROSIER: Quand les démarches d'anticipation peinent à penser le devenir d'objets techniques
Les innovations techniques s’accompagnent souvent de la constitution d’un imaginaire technique qui assure une fonction de médiation entre les concepteurs et les futurs usagers (Flichy, 1995). On retrouve aujourd’hui les manifestations d’un tel imaginaire autour de la technologie « pile à combustible à hydrogène » (PAC) qui serait à la fois un vecteur d’énergie non polluant et une énergie que chacun pourrait produire de manière décentralisée (Rifkin, 2002). Paradoxalement, face à l’urgence de développer cette énergie propre, on constate que décideurs politiques, innovateurs, ingénieurs et marketeurs s’échinent sans succès depuis plus de quarante ans à identifier des applications porteuses de valeur pour des PAC qui commencent à être industrialisées. Doit-on y voir l’échec des démarches traditionnelles d’anticipation concernant les PAC? La communication présentera une démarche de « design de la valeur » qui s’appuie sur la théorie C-K (Hatchuel et Weil, 1999, Hatchuel et Weil, 2002) pour faire émerger et évaluer des applications inédites pour les PAC.

Références Bibliographiques :

Flichy, P. L'innovation technique: récents développements en sciences sociales, vers une nouvelle théorie de l'innovation, La découverte, 1995.
Hatchuel, A., & Weil, B. « Pour une théorie unifiée de la conception, Axiomatiques et processus collectifs », 1-27, CGS Ecole des Mines / GIS cognition-CNRS, Paris, 1999.
Hatchuel, A., & Weil, B. « La théorie C-K: fondements et usages d'une théorie unifiée de la conception". Actes du Colloque sciences de la conception, Lyon, 15-16 mars 2002.
Rifkin, J., L’économie Hydrogène, La découverte, 2002.


Philippe TAUPIN: La piste de l’intemporalité
Face à un consommateur toujours en quête de nouveautés et une hyper segmentation des styles, le marketing design de l’intemporalité semble s’affirmer comme une stratégie bénéfique pour les entreprises qui cherchent à affirmer leur identité de marque et stylistique.
Notre contribution explore les pistes de l’intemporalité afin d’en dégager plus tard un modèle. Nous avons porté un regard de praticien sur l’intemporalité en analysant la production de sens et les codes d’un corpus de produits à forte valeur de consommation symbolique dont le design a résisté à l’usure du Temps. L’analyse des discours publicitaires sur l’intemporalité complétée par un questionnement d’étudiants designers suggère une première approche des représentations associées à l’intemporalité. L’approche sémiotique permet de dégager un pré – modèle des stratégies du marketing design de l’intemporalité et les différents systèmes de valeurs associés.

Jean-Baptiste TOUCHARD: Entre urgence et anticipation, le designer scénarise les futurs
L'angoisse de la société confrontée à l'innovation technologique, découvrant les vastes horizons dévoilés par la science, ébranlée dans ses convictions, ses croyances et ses valeurs est alimentée par les récits de ceux qui, à un titre ou à un autre,s'autorisent à prédire l'avenir, à le maudire par avance au nom d'une rigueur morale héritée de, ou du moins cautionnée par, la tradition ; à le vénérer au nom d'un modernisme tout aussi intransigeant.
Intégrant la compréhension des techniques dans une vision culturelle globale, rompu à l'usage des outils de communication, le designer est probablement l'un des acteurs sociaux le mieux à même de présenter les scénarios sur lesquels se feront les décisions, peut-être en partie les choix de société. L'Ecole est certainement le lieu dans lequel se pratique cette forme de recherche vigilante.

Eliane DE VENDEUVRE: Design, transport, mobilité
Urgence et anticipation sont deux notions qui s’appliquent particulièrement bien au domaine des transports pour lequel les designers ont un rôle important à jouer.
Le Predit, programme interministériel de recherche et d’innovation dans les transports terrestres, qui s’étend de 2002 à 2006 offre des opportunités pour les designers d’initier des recherches ou de s’associer à des recherches thématiques faisant l’objet d’appels d’offre.
Les premières recherches lancées portent sur le design d’anticipation à travers le lancement du concours Re-Bus ou concours européen de design pour la conception du bus du futur. Les nouveaux concepts proposés montrent qu’il est possible d’innover dans ce domaine.
En urgence, deux thèmes sont à l’ordre du jour : l’accessibilité et la sécurité des voyageurs sur lesquels les designers devraient s’exprimer.
Anticiper le futur, c’est aussi pour les designers s’inspirer de la prospective pour réaliser des scénarios d’usages. Un exemple est donné par la recherche prospective lancée par la DRAST — Centre de prospective et de veille scientifique — Ministère chargé des transports, à travers le programme AGORA 2020. Une mine d’informations pour  concevoir le futur...

BIBLIOGRAPHIE :

Nicole Aubert, Le culte de l’urgence, la société malade du temps, Champs Flammarion, 2004.
Jean-Pierre Boutinet, Anthropologie du projet, Paris PUF, 2004.
Danielle Chabaud Richter, L’engendrement des choses, Editions des archives contemporaines, 2004.
Pierre Guillet de Monthoux, The Art firm: aesthetic management and analytical marketing, Stanford university press, 2004.
Zaki Laïdi, Le sacre du présent, Champs Flammarion, 2002.
Zaki Laïdi, La tyrannie de l'urgence, Les grandes conférences, Editions Fides – Montreal, Musée de la civilisation – Québec - 1998.
Zaki Laïdi, L’urgence ou la dévalorisation culturelle de l’avenir, Esprit N° 240, P. 8-20.
Dominique Lestel, Les origines animales de la culture, Flammarion, 2001.
Colloque de Cerisy: Jean Eric Aubert et Josée Landrieu, Vers des civilisations mondialisées? De l’éthologie à la prospective, L’aube essai, 2004.
Colloque de Cerisy: François Ascher et Francis Godard, Modernité: la nouvelle carte du temps, L’aube Datar, 2003.


Avec le soutien de Plan Créatif, de la Poste et de la RATP



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