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DU SAMEDI 2 AOÛT (19 H) AU MARDI 12 AOÛT
(14 H) 2008
FEMMES, CRÉATION, POLITIQUE
DIRECTION : Brigitte CHALLANDE, Martine DELVAUX
ARGUMENT :
Ce colloque a pour objectif d’explorer le lien entre
la création des femmes et le politique.
On le sait: la création a été,
depuis les premiers balbutiements du féminisme,
un moyen d’en exprimer les enjeux, et d’en explorer
les effets possibles. Depuis la seconde moitié
du XXème siècle, certaines femmes ont incarné
ce rapport tout comme certains événements
politiques et culturels importants ont eu un impact
sur la façon dont il a été ou non
rendu visible.
L'on posera donc les questions suivantes:
- comment s’articulent les rapports entre les femmes-créatrices
et le politique? De quelle façon
la création des femmes est-elle un lieu
du politique, un enjeu politique, ou encore un ailleurs
par rapport au politique?
- quelles sont les formes et les contenus que la
création au féminin explore comme
lieux possibles du politique?
- la création artistique au féminin
peut-elle être, aujourd’hui, le lieu d’un
type de mobilisation politique, ou le lieu d’une
chose autre que la mobilisation politique?
CALENDRIER DÉFINITIF :
Samedi 2 août
Après-midi:
ACCUEIL DES PARTICIPANTS
Soirée:
Présentation du Centre, du colloque
et des participants
Dimanche 3 août
Matin:
Ouverture, par Brigitte CHALLANDE & Martine DELVAUX
Catherine GONNARD: L'union des
femmes peintres et sculpteurs
Elisabeth LEBOVICI: Tatiana
Trouvé, Elisabeth Ballet, Monica Bonvicini
en "sculpteurs"
Après-midi:
Thierry JANDROK: Ecriture
féminine de l'imaginaire et écriture
du corps dans la littérature de SF
et la Fantasy
Maria Dolores
VIVERO GARCIA: Anne Garréta ou les
(en)jeux de l'écriture
Soirée:
Philippe
TANCELIN: Créer-résister en compagnie
de Geneviève Clancy
Lundi 4 août
Matin:
Lynne HUFFER:
Devenir Despentes
Marie-Jo BONNET:
La reconnaissance des femmes artistes
Après-midi:
Vernissage de l'exposition "Paroles
de Femmes" de Jean-Pierre GUÉNO
Jean-Pierre GUÉNO: Féminin paradiso
Sandra BONFIGLIOLI: Le temps dans la pratique
politique des femmes
Soirée:
Les femmes dirigeantes
en entreprises, table ronde animée
par Louise BOISSONNAT, avec notamment Dominique
BLANCHECOTTE (La Poste) et Maria HARTI (SNCF)
Mardi 5 août
Matin:
Françoise
WILDER: Ce que les femmes ont fait à la psychanalyse
Blandine
PONET: Le "e" muet: la tentation de l'écriture
Après-midi:
Frieda EKOTTO:
L'histoire clandestine des femmes ou le crime prémédité
Nicole BARRIÈRE:
L'autre et le même dans les correspondances de poètes
Soirée:
Projection du film "Une Passeuse"
de Claire RUPPLI, autour et avec la participation de Jackie
BUET, fondatrice du festival du film de femmes de Créteil,
suivie d'un débat
Mercredi 6 août
Matin:
Manon MOREAU:
Le fil d'Hagar
Catherine
MAVRIKAKIS: Saintes et sataniques colères:
la rage des femmes dans l'art et la cité
Après-midi:
Les écrivaines
québécoises et françaises:
échange de pratiques, table ronde
animée par Nicole BARRIÈRE, Martine DELVAUX
& Dominique ROBERT avec Claudine BERTRAND, Frieda
EKOTTO, Catherine MAVRIKAKIS,
Manon MOREAU, Blandine PONET, Michèle
RAMOND, Thanh-Vân TON-THAT et Françoise
WILDER
Lecture d'œuvres
Soirée:
Lecture par Claire
RUPPLI et Aglaia ROMANOVSKAÏA de Correspondances
de femmes, choisie par Jacinthe DUPUIS et Jonathan HOPE
Jeudi 7 août
Matin:
Frédérik
DETUE: Noter le futur: témoignage
et politique suivant Svetlana Alexievitch
Aglaia ROMANOVSKAÏA:
Le théâtre documentaire en Russie — mouvement vers l'Individu
Avec présentation de deux pièces sur les
femmes détenues: "LES POMMES DE LA TERRE" et "EN
AVANT LA FLEUR AU FUSIL"
Après-midi:
Michèle RAMOND: La grande
fille
Soirée:
Concert de cristal, par Catherine
BRISSET
Vendredi 8 août
REPOS
Samedi 9 août
Matin:
Frédérique
DEVAUX: Femmes: au cœur ou en marge
du cinéma expérimental...
Après-midi:
Dominique ROBERT: Défaire
son trou
Lecture de la pièce "La meilleure
fin" de Catherine ESPINASSE par Edith HEURGON, Marie-France
IONESCO, Claire RUPPLI et Aglaia ROMANOVSKAÏA
Soirée:
Claire SIMON: Projection du film
"Les bureaux de Dieu", suivie d'un débat
Dimanche 10 août
Matin:
Gérard MAYEN: Des seins féminins,
comme enjeu chorégraphique
Après-midi:
Catherine ESPINASSE: Place
et représentations du féminin
dans la danse et en particulier dans le flamenco
Hélène
MARQUIÉ: Engagements chorégraphiques:
danse, féminisme et politique
Soirée
Lecture de "Lettres d'une religieuse portugaise",
par Claire RUPPLI
Lundi 11 août
Matin:
Thérèse
SAINT-GELAIS: Le politique et l'hypersexualisation
dans la production de femmes artistes
Après-midi:
Fabienne DUMONT: Prendre
conscience de sa capacité d'agir par le
travail symbolique en art: l'exemple des créatrices
des années 1970 en France
Isabelle
SORARU: Déconstruire le présent:
langue(s) et pouvoir dans l'œuvre d'Elfriede
Jelinek
Mardi 12 août
Matin:
Bilan
Clôture du colloque
Après-midi:
DÉPART DES PARTICIPANTS
RÉSUMÉS :
Nicole BARRIÈRE: L'autre
et le même dans les correspondances de poètes
Les correspondances entre poètes
sont le lieu de leur vraie rencontre, rencontres de territoires
intérieurs, le lieu privilégié,
unique en intensité et confiance, l'approfondissement mutuel
et commun de la mémoire, des souffrances et des joies;
dans les silences des drames individuels ou de l'humain,
dans l'exigence des voies stellaires de l'âme. Il convient
de se demander si l'autre n'est pas une partie du même
dans ces lettres de femmes et d'hommes qui nous convient dans leur
hauteur à découvrir l'essence de leur art et de
leur vie.
Marie-Jo
BONNET: La reconnaissance des femmes artistes
La difficulté de base pour
reconnaître les femmes artistes est le doute posé
par la culture judéo-chrétienne sur la capacité
créatrice des femmes. Nous sommes toujours immergés
dans un monde politico-symbolique qui a dissocié la procréation
de la création pour justifier la division sexuelle des rôles
dans la société. Aux hommes, la création (religieuse,
artistique, politique) aux femmes la procréation de l’espèce.
La vie artistique s’est structurée à partir d’une
double conception du don artistique; le don qui se transmet par les
gènes, il vient du père et s’exerce dans le carcan de
l’atelier familial, base du système des corporations. La filiation
féminine est complètement occultée. Le don qui vient
de Dieu "sans égard à la différence des sexes".
C’est la monarchie de droit divin qui admet les femmes à l’Académie
royale, tout en limitant leur nombre. Le romantisme a mis en place
une nouvelle conception de la muse inspiratrice qui entérine
l’opposition masculin-féminin et relègue les femmes créatrices
dans l’imitation du masculin. Différentes stratégies
ont été développées au XXème
siècle pour surmonter ce doute: les politiques d’égalité
de formation, les recherches sur la contribution des femmes à
l’histoire de l’art, la dénonciation de la discrimination
sexuelle. Malgré tout, le doute subsiste. Il faut donc penser
la reconnaissance des femmes en termes d’étayage symbolique,
qui dépasse le principe d’autorité pour ancrer l’art
des femmes dans une "fonction transcendante", "sacrée", ou
pour reprendre le concept de Longin, "sublime", c’est-à-dire de
ce qui se tient au-dessus de la frontière. Nous analyserons les
conditions d’une identité possible de la femme artiste à
travers la notion de "reconnaissance réciproque" inspirée
des travaux du philosophe Paul Ricœur.
Références
Bibliographiques :
Livres
Les femmes artistes dans les avant-gardes,
Ed. Odile Jacob, 2008.
Les femmes dans l’art, Ed. de La
Martinière, 2004.
Les Deux amies, essai sur le couple de
femmes dans l’art, Ed. Blanche, 2000.
Articles
"La Gallo-Romaine aux pinceaux", L’Histoire,
n°329, mars 2008.
"Camille Claudel, “suicidée de la société“?
Persée et la Méduse ou les conséquences
dramatiques du clivage femme - artiste", Actes du colloque de
Cerisy: Regards croisés sur Camille Claudel, juillet
2006, Ed. L’Harmattan, 2008.
"Art, utopies et féminismes sous le
règne des avant-gardes", Colloque: Utopies féministes
et expérimentations sociales urbaines, Tours, 8-9
mars 2006 (en ligne sur le site sisyphe).
"La séduction chez Anne Garréta
où la négation des différences", Cahiers
de l’imaginaire, Montpellier, 2005.
"Ars femina, entretien avec Isabelle Gaulon",
et "Claude Cahun, C.C. et M.M.", Arearevue)s(, n°10,
été 2005.
"Charlotte Calmis, Mémoire présente
d’un langage futur", Actes du Colloque: Les écrits
d’artistes depuis 1940, Ed. IMEC, 2004.
"Autoportrait de Berthe Morisot", Clio,
« Femmes et Images », n°19, printemps 2004.
"De l’ombre aux Lumières - La révolution
identitaire des femmes peintres du XVIIIe siècle",
Les Femmes dans la Révolution française,
éd. Autrement, 2003.
"De la libération des femmes à
l’institutionnalisation d’un féminisme bon chic bon genre"
et "Voir au-delà de la loi phallique", Actes du colloque:
Sexe et Genres, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse,
2003.
"Femmes peintres à leur travail : un
art du manifeste (XVIII-XIXe siècle)?", Revue d’Histoire
Moderne et Contemporaine, n°3, juillet-août 2002.
Frédérik DETUE:
Noter le futur: témoignage et politique suivant
Svetlana Alexievitch
La bonne réception internationale de La
Supplication, de Svetlana Alexievitch, est
trompeuse. Dans ce "roman documentaire", l’auteur mène
une enquête sur une catastrophe, l’explosion
d’un réacteur nucléaire à Tchernobyl,
et sur le monde issu de cette catastrophe ; or, à
l’échelle internationale tout entière, on
ne veut rien savoir de ce "monde de Tchernobyl" ; on ne veut
pas entendre que nous sommes en présence d’"une réalité
totalement nouvelle", d’"une catastrophe qui se déploie
dans le présent pour construire et déterminer
l'avenir". Nous considérerons la démarche littéraire
de Svetlana Alexievitch de façon à en saisir
la portée politique. En énonçant qu’il
témoignait pour ceux qui avaient été engloutis
à Auschwitz, Primo Levi formulait de façon
exemplaire qu’il n’est pas possible de penser la
construction du genre testimonial indépendamment
de la destruction du genre humain entreprise dans
les camps ; en témoignant pour celles et ceux qui
souffrent et se meurent dans le monde de Tchernobyl, Svetlana
Alexievitch nous rappelle que, désormais, "nous
appartenons à un genre qui, en tant que tel, est mortel",
et nous place face à nos responsabilités:
soit, à l’écoute du peuple de Tchernobyl, nous développons
une pensée et une action à hauteur de la
catastrophe, soit nous continuons inexorablement d’avancer,
dans une "société du risque", vers notre suicide collectif.
Références Bibliographiques
:
Alexievitch, Svetlana. La Supplication: Tchernobyl,
chronique du monde après l’apocalypse:
Document. Trad. du russe par Galia Ackerman
et Pierre Lorrain [Paris: Editions Jean-Claude Lattès,
1998]. Paris: Editions J’ai lu, 2006. 253 p.
Ackerman Galia, Grandazzi, Guillaume, Lemarchand,
Frédérick (dir.). Les Silences
de Tchernobyl: L'avenir contaminé.
Paris: Éditions Autrement, 2006 [2004]. 306
p. Coll. Frontières.
Grandazzi, Guillaume. "Tchernobyl, 20 ans après:
l’avenir d’une catastrophe". Cahiers de
la Chaire de responsabilité sociale et de développement
durable (ESG, UQAM), n°2, avril 2006. Format PDF,
p.1-21. Disponible sur: http://www.crsdd.uqam.ca/pdf/pdfCahiersRecherche/2006/02-2006.pdf.
Anders, Günther. Le Temps de la fin [Trad.
de l’allemand.] Paris: Editions de L’Herne, 2007.
118 p. Coll. Carnets de L’Herne.
Frédérique DEVAUX:
Femmes: au cœur ou en marge du cinéma
expérimental...
Dans la lignée
de Germaine Dulac en France dans les années
20, Maya Deren, en pleine seconde guerre mondiale à
New-York, propose un statut et une identité au cinéma
expérimental. A partir de cette expérience
pionnière, nous tentons de cerner l’identité
des réalisatrices de ce cinéma de recherche
en tenant compte des exclusions — volontaires ou non — qui seraient
parties prenantes de sa définition. Nous parlerons plus
particulièrement des travaux de Germaine Dulac, Maya
Deren,Valie Export, Barbara Hammer, Barbara Meter, Laurence
Rebouillon. Ce que nous dénommons la double exclusion ou
double marge (s’inscrire dans une pratique en marge politiquement,
esthétiquement, économiquement, en ayant une identité
sociale, sexuelle, hors normes) s’est-elle muée en
triple exclusion pour les femmes, ou a-t-elle au contraire aguerri
leur expression? L’évolution du cinéma expérimental
montre que l’on compte aujourd’hui dans ce champ autant de réalisatrices
que de réalisateurs. Qu’a-t-il fallu sacrifier, qu’avons
nous enrichi, pour en arriver là?
Fabienne DUMONT: Prendre
conscience de sa capacité d'agir par
le travail symbolique en art: l'exemple des créatrices
des années 1970 en France
Les années 1970 sont une période de
visibilité politique forte pour les femmes — avec l’éclosion
de la seconde vague féministe. Si une rencontre
fructueuse entre plasticiennes et politique devait avoir
lieu, c’est bien à ce moment-là. De fait, il y eut
un mouvement féministe en arts plastiques dont les
théories sous-tendant les groupes de plasticiennes
reflètent des courants de pensée politique
différents. Les champs nouveaux qu’elles ont alors investi
sont triple: l’insertion de techniques et habitus culturels
issus de l’héritage féminin dans des œuvres contemporaines
(notamment les travaux de fils), l’investissement
de médias nouveaux avec un contenu plus critique
(vidéos, performances) et la création à
visée militante précise (les affiches du mouvement).
Les artistes se situent entre deux pôles: inscrire
leur expérience dans les œuvres et critiquer ouvertement
les rôles et représentations imposés
par la société. La création est ainsi
un enjeu politique (dans le sens où toute représentation
influence sur la manière de penser son rapport
au monde) et le lieu d’une prise de pouvoir symbolique par
les femmes (qui permet de penser autrement l’organisation de la
société). L’expression plastique ne se contente
pas là d’exprimer les enjeux des mots d’ordre féministes,
mais propose d’autres manières de réfléchir
ou de lutter et d’autres lieux d’inscription de la mémoire.
Frieda EKOTTO:
L'histoire clandestine des femmes ou le crime prémédité
Je ne regrette point la mort de mon frère,
est la première phrase du roman de Tsitsi Dangarembga,
Nervous Conditions. Je la lis à haute voix en imitant
des accents différents. Des jours durant, je relis la même
phrase plusieurs fois. Finalement, je décide de comprendre
les raisons pour lesquelles le personnage principal de ce livre dit
à haute voix ce qu’on dit tout bas, ce que le silence étouffe?
Son histoire est l’histoire des milliers de jeunes filles dans le
monde. Le frère représente tout pour la famille. C’est
lui qui, porte le nom du père, c’est lui qui, ressemble au
père, c’est lui parle à la place du père, c’est
lui assure la survie du clan quand le père est absent, c’est
lui que l’on désire et c’est lui qui désire sa mère
à la place du père. En lisant ce récit, les bribes
de souvenirs remontent à la surface, éclatent dans
des mots qui rompent avec le silence, qui refusent de tuer un tel événement
par un silence qui explose les veines.
Histoire cachée raconte une enfance, celle
de mon enfance dont la mémoire jaillit des ténèbres.
Chut ! ne parle pas, une fille doit écouter. Une fille bavarde
ne trouve pas de mari dit-on.
Catherine ESPINASSE: Place
et représentations du féminin dans
la danse et en particulier dans le flamenco
La danse est un art
vivant, traditionnellement associé à une pratique
féminine. Cependant, au-delà de la prégnance
de cette représentation sociale, il semble intéressant
de s’interroger sur la place que les femmes ont aujourd’hui,
en tant non seulement qu’interprètes ou enseignantes,
mais aussi en tant que chorégraphes, créatrices,
dans les différents styles de danse, et en particulier
dans le flamenco... Cette intervention permettra de mettre
en exergue la diversité des figures du féminin
que véhiculent les spectacles chorégraphiques
et de s’interroger sur la question du genre, en fonction des styles
de danse, et en particulier au travers du flamenco, cet art
de la rage et de la grâce qui allie le masculin et le
féminin, dans la rencontre entre la musique et la danse,
le rythme et le chant, qui produit et repose sur le "duende" que
Frédérico Garcia Lorca définit comme "un
pouvoir et non un agir", un "lutter plutôt que penser"...
Lynne HUFFER: Devenir Despentes
Une lecture
de la création artistique de Virginie Despentes
(romans, films) à la lumière de son manifeste
féministe, King Kong Théorie
(2006). Je mettrai Despentes dans un contexte socio-historique
par rapport aux mouvements féministes français
et américains.
Thierry JANDROK: Ecriture
féminine de l'imaginaire et écriture
du corps dans la littérature de SF
et la Fantasy
Dans le cadre de cette intervention nous explorerons,
à travers l'œuvre de femmes écrivains,
le rapport hyperréaliste, surréaliste
et parfois déréaliste du sujet à
son corps. Comment ces auteures explorent-elles le corps
de leurs personnages? Qu'en disent-elles? Comment
le mettent-elles en scène? Par ailleurs, serait-il
possible de penser leur écriture du corps comme
"féminine" ou même féministe?
ou devrions-nous plus simplement nous détacher
de la question de la sexuation pour n'interroger que l'auteure,
traversée qu'elle est par le langage et les tropes
du genre littéraire qu'elle utilise?
Références Bibliographiques
:
Hobb (Robin), Assassin's Apprentice ; Royal
Assassin ; Assassin's Quest ; Fool's Errand
; Golden Fool ; Fool's fate ; Shaman's
Crossing ; Forest Mage ; Renagade's
Magic.
Jandrok (Thierry), "Le Deuil c’est de l’Amour avec
un « Aime » comme Moi", dans Etudes sur la
Mort, 127, "Le Deuil après le Suicide",
L’Esprit du Temps, Octobre 2005, pp.173-181, 188 p.
Jandrok (Thierry), "La Création au Bout de
l’Eprouvette: Essai Dystopique de Psychanalyse
Appliquée", dans Entre’Actes: Regards
Croisés en Sciences Humaines, Réalités
et Représentations: Les Pistes de
la Recherche, pp. 171-180, Strasbourg, 2005, 320 p.
Jandrok (Thierry), "La réalité Virtuelle est-elle
une Machine désirante?", dans Colloque de Cerisy:
Science-fiction et Imaginaires Contemporains,
pp.67-85, Présentés par Francis Berthelot
et Philippe Clermont, Bragelonne, Collection Essais,
Paris, 2007, 467 p.
Jandrok (Thierry), "Des anneaux du désir au
désir de l'Anneau: les avatars de la relation
d'objet", dans /Actes du colloque du CRELID: Fantasy:
Le merveilleux Médiéval Aujourd'hui,
Sous la dirtection de Anne Besson et Myriam White-Le Goff,
pp. 59-71, Bragelone, Collection Essais, Paris, 2007, 257
p.
Lacan (Jacques), Ecrits, Le Champ Freudien,
Seuil, Paris, 1966, 924 p.
Lacan (Jacques), Autre écrits, Le Champ
Freudien, Seuil, Paris, 2001, 617 p.
Lacan (Jacques), Le Séminaire, Livre XX,
Encore, 1972-1973, Le Champ Freudien, Seuil,
Paris, 1975, 137 p.
Lacan (Jacques), Le Séminaire, Livre XXII,
R.S.I., 1974-1975, inédit.
Lacan (Jacques), Le Séminaire, Livre XXIII,
Le Synthôme, 1975-1976, Seuil, Paris,
2005, 245 p.
Le Guin (Ursula), La main gauche de la nuit,
Robert Laffont.
Le Guin (Ursula), Le nom du monde est forêt,
Robert Laffont.
Robson (Justina), Natural History, Spectra Books
Cadigan Pat: Tea from an empty cup...
Hélène
MARQUIÉ: Engagements chorégraphiques:
danse, féminisme et politique
"Comme mon art lui-même était
vain, s'il ne pouvait rien contre tout cela", Isadora Duncan,
1905
Dans le domaine chorégraphique,
faire acte de création pour une femme, c'est-à-dire
maîtriser le corps, ses représentations, la mise
en scène des rapports sociaux de sexe, l'espace scénique
public, la production, imposer une esthétique nouvelle
... fut d'emblée aussi un acte politique. A la fin du XIXème
et au début du XXème siècle, l'apparition
de la danse moderne, portée presque exclusivement par des
femmes qui s'imposent alors comme créatrices et théoriciennes,
correspond à l'accession de la danse au statut d'art autonome,
et à son implication dans la vie sociale. J'exposerai tout
d'abord les liens que les premières générations
(de Loïe Fuller et Isadora Duncan à Martha Graham et Katherine
Dunham) ont entretenu, explicitement ou implicitement, avec
le féminisme et avec d'autres mouvements politiques. Puis
j'examinerai la façon dont l'histoire de la danse a retenu,
occulté ou réécrit ces engagements, dans le
contexte culturel spécifiquement français. Enfin,
je m'interrogerai sur la production chorégraphique actuelle,
en France, autour des questions de genre et sexualité,
pour rechercher la place des questionnements féministes et
la façon dont les rapports sociaux de sexe sont abordés
dans les représentations actuelles et les discours qui
les soutiennent.
Catherine MAVRIKAKIS: Saintes
et sataniques colères: la rage des
femmes dans l'art et la cité
J’aimerais
penser la place de la rage et de la colère,
du pathos féminin dans la "polis". Si l’on peut
avancer que les affects violents sont exclus de la cité
et discréditent toute participation civile
de l’individu, l’artiste a, dans les limites de la représentation
et dans une certaine mesure, le droit de faire œuvre
de violence et de faire entendre des voix enragées.
L’artiste peut faire même signe à la vengeance,
totalement bannie de nos conceptions du "vivre ensemble"
au profit de la justice exercée par l’Etat. A l’heure
actuelle, où l’on voudrait circonscrire les textes de femmes
à l’expression d’un moi plaintif, revendicateur et
souvent amer, il me semble important de réhabiliter la force
de la fureur féminine dans la cité et dans l’art,
ce que font les artistes femmes, bien qu’on le leur reproche
ou que l’on le leur dénie. Certains écrits de femmes
politiquement bannies ou assassinées revendiquent cette
colère. Je pense ici immédiatement aux textes
Douloureuse Russie: Journal d'une femme en colère de
Anna Politkovskaia assassinée à Moscou en 2006, à
Une jeune femme en colère: Chroniques de Taslima Nasreen
menacée de mort et exilée du Bengladesh, ou encore
à Audre Lorde, militante noire féministe et à
son texte The Uses of Anger: Women Responding to Racism.
Prenant
appui sur la mythologie grecque qui condamne les femmes
faisant preuve de violence, capables de crimes (Clytemnestre,
Médée), et qui voit dans la figure des
Erinyes vengeresses l’obstacle au bon fonctionnement
de la cité (cf. Les Euménides d’Eschyle), j’essaierai
de montrer comment le récit civique occidental s’est
construit sur la domestication de la fureur féminine
et de l’excès émotif (cf. Loraux, Les
Mères en deuil et, plus largement, toute l’œuvre
de Loraux). Mais je tenterai surtout de trouver, à travers
des œuvres actuelles de femmes où la colère s’exprime
de façon manifeste et même cruelle, comment il
est nécessaire dans notre contemporanéité de repenser
la place de la colère dans la cité. Je travaillerai
principalement avec quelques textes de l’autrichienne
Elfriede Jelinek, de la québécoise Josée
Yvon, de la française Chloé De Laume ou encore
de l’américaine Kathy Acker pour penser la furie
féminine, parfois meutrière, et sa place dans
une politique de l’art. Je poserai aussi quelques hypothèses
qui me permettront de comprendre le rôle de la colère
dans l’acte de création féministe (littérature,
art visuels, musique) et je me permettrai ainsi quelques réflexions
sur ma propre pratique d’écriture.
Manon MOREAU: Le fil d'Hagar
Poursuivant
une réflexion sur la haine identitaire et
sur l’exclusion génératrice de honte,
je propose une communication sur la figure de l’esclave.
Les anecdotes, l’illustration de la cruauté,
la contestation de la barbarie ne seront pas tant l’objet
de mon propos, que le seront l’amnésie de la société,
et la légitimation du phénomène,
sa justification. Ni plaidoyer, ni prêche, le
travail que je poursuis depuis quelques années se
construit en relation étroite avec l’altérité,
comme en attestera mon adresse sur l’intimité et sur
le féminin, où guerres des peuples et violences
faites au quotidien s’enchâssent, où le privé
et le public s’emboîtent. Je parlerai un peu de ma
propre écriture, de ma poélitique,
pour reprendre le terme de Madeleine Gagnon, où mutisme
et parole, dans un malentendu perpétuel, disent les conséquences
d’une alphabétisation tardive et de la pauvreté.
Témoigner, avec peu de mots, agir, désobéir.
Le corpus que j’étudierai n’est pas complet,
mais je pense pour l’instant aux écrivaines palestiniennes
Liana Badr et Sahar Khalifa, ainsi qu’à Marguerite
Duras, Anne Hébert et Marie-Claire Blais.
Références Bibliographiques
:
Badr,
Liana, Une boussole pour un soleil, Genève,
Métropolis, 1992.
Badr,
Liana, Étoiles sur Jéricho,
Paris, L’esprit des péninsules, 2001.
Blais,
Marie-Claire, Une saison dans la vie d’Emmanuel,
Montréal, Boréal, 1991, 164 p.
Blais,
Marie-Claire, Soifs, Montréal, Boréal,
1995, 313 p.
Blais,
Marie-Claire, Dans la foudre et la lumière,
Montréal, Boréal, 2001, 250
p.
Blais,
Marie-Claire, Augustino et le chœur de la destruction,
Montréal, Boréal, 2005, 301p.
Delvaux,
Martine et Catherine Mavrikakis, Ventriloquies,
Montréal, Leméac, « Ici, l’ailleurs
», 2003,189 p.
Delvaux,
Martine, Histoires de fantômes, Montréal,
Les Presses de l’Université de Montréal,
2005, 227 p.
Derrida,
Jacques, Genèse, généalogie,
genres et le génie, Paris, Galilée,
2003, 102 p.
Duras,
Marguerite, Un barrage contre le Pacifique,
Paris, Gallimard, «Folio plus», 1997,
389 p.
Duras,
Marguerite, L’Amant, Paris, Éditions
de Minuit, 1984, 141 p.
Duras,
Marguerite, Hiroshima mon amour, Paris,
Gallimard, 1960, 140 p.
Duras,
Marguerite, Écrire, Paris, Gallimard,
« Folio », 1993, 124 p.
Duras,
Marguerite, La vie matérielle, Paris,
Gallimard, « Folio », 1987, 180 p.
Ernaux,
Annie, La place, Paris, Gallimard, 1983,
113 p.
Ernaux,
Annie, La honte, Paris, Gallimard, 1997,
132 p.
Ernaux,
Annie, L’écriture comme un couteau,
Paris, Stock, 2003, 156 p.
Gagnon,
Madeleine, Poélitique, Les herbes rouges,
n°26, 1975.
Gagnon,
Madeleine, Le deuil du soleil, Montréal,
VLB éditeur, 1998, 179 p.
Gagnon,
Madeleine, Les femmes et la guerre, Montréal,
VLB éditeur, 2000, 306 p.
Hébert,
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Blandine PONET: Le "e" muet: la
tentation de l'écriture
La création,
tout autant que le politique et ce que je pourrais
appeler de manière très incertaine l'"être-femme",
me semblent extérieurs, séparés
de moi-même et pour tout dire, échappant totalement
à une mise en mots.
De l'acte
créatif en lui-même, on ne sait rien.
Créer
est un acte plein de lui-même qui ne sait rien
de lui-même. En cela, il est total.
Peut-être
que la création se reconnaît à
ceci: on n'en sait rien, elle nous traverse.
L'acte
de créer contient toujours une violence parce
qu'il ouvre son espace propre. Il est ainsi inscription
dans le politique.
La société
a horreur de l'acte (d'une certaine manière,
par définition, il est ce qui lui échappe).
Où
sont femme et homme là-dedans? Ce sont des
actes créatifs qui rejoignent et répondent
de l'inconnu d'être-femme.
Cette
extériorité (de l'acte, du politique, de la
femme) me semble échapper à l'auto-fiction,
justement (l'auto-fiction serait construite pour
la masquer ou la réduire).
L'identité
de genre n'est pas plus saisissable dans ces actes
qu'autrement, mais au moins ces actes sont-ils des
points d'appui pour survivre à l'étrangeté
où nous sommes et qui nous rejette dans l'exil de nous-même.
La question
que je me poserais n'est pas la question du visible,
mais celle-ci: ces actes sont-ils irréductibles?
ont-ils une autonomie propre comme celle que peut
avoir une œuvre (ce qui ne l'empêche pas pour
autant d'être récupérée, interprétée)?
Dominique ROBERT: Défaire
son trou
Ma conférence a pour titre « Défaire son trou ».
Elle se veut une réflexion autour de la symbolique du trou dans
quelques œuvres « à trou »: l’allégorie de la
caverne chez Platon ; L’origine du monde de Gustave Courbet ; Le
trou de Jacques Becker ; La femme des sables, d’Abé Kôbô.
Inspirée à la fois de Theodor Adorno (la dialectique négative,
les modèles) et de Gilles Deleuze (la territorialisation, les personnages
conceptuels), cette enquête sur le trou permet d’élaborer,
au fil de l’écriture, une théorie de la création qui
questionne le rôle du créateur dans la cité tel que
l’a défini Platon dans La république. À la lumière
des constats établis à l’examen de chaque œuvre, le créateur
retrouve peu à peu son « droit de cité ». La
réintégration du créateur à la cité
résulte d’une critique de la « peur du trou » — de la
Nature, de la sexualité, de la femme — qui sous-tend le rapport à
la création, dans une idéologie dominante masculine qui évacue
le débat politique sur la différence sexuelle, et ce, au détriment
de la cité. Une attention particulière est accordée
au roman du Japonais Abé. En effet, La femme des sables constitue
un modèle de mise en fiction de ce qui résiste de féminin,
au moyen de la figure du trou, tant dans le corps privé que dans
le politique. La chute dans le trou, si elle est d’abord perçue par
le protagoniste principal comme une régression de son humanité
vers une animalité — c’est-à-dire comme manque — lui apparaît
peu à peu comme l’occasion d’une réconciliation tant avec
son corps que le politique — c’est-à-dire comme ouverture sur l’autre.
Seulement dans une assomption semblable du manque en ouverture me paraît
plausible une écologie du réel, et résolubles les forces
réactionnaires qui sommeillent en tous.
Aglaia ROMANOVSKAÏA:
Le théâtre documentaire en Russie — mouvement vers l'Individu
Avec présentation de deux pièces sur les
femmes détenues: "LES POMMES DE LA TERRE" et
"EN AVANT LA FLEUR AU FUSIL"
L'intervention contient un exposé sur un mouvement
important du théâtre contemporain en Russie d'aujourd'hui:
le théâtre documentaire (teatr.doc) qui, depuis 2002,
possède un lieu de création en plein centre de Moscou
(http://www.teatrdoc.ru/) et une présentation interactive de
deux pièces LES POMMES DE LA TERRE et EN AVANT LA FLEUR
AU FUSIL. Les deux pièces ont pour personnages principales
des femmes qui sont, ou qui ont été, détenues dans
une colonie de détention. Nous allons exposer les origines, l'idée
et l'impact de ce mouvement sur la conscience des artistes (acteurs,
écrivains, metteurs en scène) et le public russe. Ensuite
nous allons faire un travail sur le texte des deux pièces avec les
personnes présentes. Ecouter, faire entendre, discuter et plonger
dans un vif du sujet du théâtre de la Russie actuelle.
Et nos porte paroles sont les femmes.
Thérèse SAINT-GELAIS:
Le politique et l'hypersexualisation dans
la production de femmes artistes
Depuis les moments forts du féminisme, où
l’on a insisté sur une représentation affirmée
et explicite d’un sujet féminin en
contrôle de son corps et de sa sexualité,
de nombreuses productions ont repensé cette représentation
en faisant valoir de nouveaux enjeux politiques. Apparemment
liées aux problématiques côtoyant
l’hypersexualisation, des œuvres actuelles, telles celles
de Ghada Amer, de Tracey Emin ou de Maria Marshall,
proposent des regards critiques autres qui ne vont pas
sans fragiliser les attentes concertées d’une
mobilisation politique convenue. De ces propositions, nous
tenterons une lecture qui dégagera les liens implicites
— ou distanciés — entre le politique et la mise
en visibilité d’une image sexuelle.
Isabelle SORARU: Déconstruire
le présent: langue(s) et pouvoir
dans l'œuvre d'Elfriede Jelinek
On
pourrait lire l’ensemble de l’œuvre d’Elfriede Jelinek
sous le triple signe du féminisme, de la politique,
et d’une recherche esthétique permanente. Œuvre
controversée et volontairement inconfortable pour
le lecteur qui s’y affronte, elle semble marquée
profondément par une forme d'"art de la guerre"
littéraire qui démonte à la fois
les systèmes discursifs, les systèmes sociaux
à travers les rapports entre les sexes, et les systèmes
de lecture historique au niveau du passé autrichien.
En ce sens, son travail paraît parfois proche du
Roland Barthes des Mythologies, qui visait à
un travail de "sémioclastie" et de déconstruction
des signes et à la mise en question de la doxa,
perspective dans laquelle elle relit d’ailleurs les contes
et les mythes contemporains comme celui de Jackie Kennedy
dans Drames de princesses. Nous souhaiterions aborder
principalement l’œuvre de Jelinek sous l’angle de la question
esthétique: d’abord parce que l’auteur elle-même le
revendique, mais aussi car les enjeux féministes ou politiques
sont intimement liés au rapport que Jelinek entretient
avec sa propre langue. Ainsi, en considérant l’ensemble
de l’œuvre d’Elfriede Jelinek, nous essayerons de montrer à
quel point cette œuvre, dans son travail permanent sur la forme et
sur la langue, peut être définie comme iconoclaste,
voire "logoclaste", s’ancrant dans le présent le plus contemporain,
dans les discours et les images qu’il véhicule, y compris
dans la culture la plus populaire. D’autre part, en mettant en
scène un retour du refoulé sous la forme d’une scène
historique, qui ne cesse de hanter et de revenir (le spectre du fascisme
en Autriche), Jelinek met à nu, en passant par une
écriture du "trop", de l’excès, du montage ou du
déchet, les mécanismes idéologiques sous-jacents
aux rapports sociaux, aux rapports entre les sexes, et au
langage, tout en conférant au passé toute sa profondeur
historique.
Philippe
TANCELIN: Créer-résister en compagnie
de Geneviève Clancy
Geneviève Clancy, poète-philosophe
engagée pendant un demi siècle dans la lutte
des opprimés pour leurs droits et leur dignité
(sans papiers, gens du quart-monde, peuples occupés) n'a
cessé de rappeler l'inséparabilité de sa création
poétique, de sa réflexion philosophique avec
ses engagements politiques. Pour avoir cheminé avec Geneviève
Clancy pendant trente sept ans tant au plan de la création
qu'à celui de la résistance contre toutes les formes
d'exploitation dont elle fit son combat, nous entendons témoigner
de ce parcours à la fois par l'évocation des grandes périodes
et fronts de son engagement, mais également par la citation de
son œuvre poétique et philosophique. A cet égard le concept
de témoin revêt une importance emblématique dans
la démarche intellectuelle politique et de création de
Geneviève Clancy.
Références Bibliographiques
:
Esthétique de l'ombre,
G. Clancy / P. Tancelin, Ed. L'Harmattan, 1997.
Ecrire ELLE, P. Tancelin, Ed.
L'Harmattan, 1998.
Ces horizons qui nous précèdent,
P. Tancelin, Ed. L'Harmattan, 2003.
Quand le chemin se remet à
battre, P. Tancelin, Ed. L'Harmattan, 2005.
Maria Dolores VIVERO GARCIA: Anne
Garréta ou les (en)jeux de l'écriture
Depuis son
premier roman Sphinx, où le questionnement
autour du genre nous confronte aux conventions culturelles
et sociales, l'œuvre d'Anne Garreta allie les jeux de
la création littéraire à la contestation
de l'ordre dominant. Nous voudrions analyser ces jeux scripturaux
et mettre en évidence les enjeux de cette écriture
qui vise à engendrer la réflexion tout d'abord
sur elle-même et sur les limites entre fiction et réalité.
Car le jeu formel de la création et les réseaux
intertextuels opacifient une prose qui, tout en construisant
une fiction, en dénonce l'artifice et met à nu
le tissu textuel. Or cette réflexion critique concerne
aussi le monde et les valeurs dominantes. Nous soulignerons
en particulier comment Pour en finir avec le genre humain
dénonce par un rire corrosif et décapant l'ordre social
et politique post-moderne.
Françoise
WILDER: Ce que les femmes ont fait à la psychanalyse
Qu’est-ce que les femmes ont à
faire avec une pratique qu’elles n’ont pas inventée,
avec une négociation de l’inconscient qui ne concerne
pas leur position subjective mais qui, par contre, les concerne
en tant qu’elles en sont la matière, l’étoffe qui
tisse le désir entre hommes?
Table Ronde : Les femmes dirigeantes
en entreprises, animée par
Louise BOISSONNAT
Un peu à
l'écart de la politique, enjeu dans la cité,
l'entreprise est aussi lieu de pouvoir, lieu politique.
En partant de
l'expérience, des interrogations personnelles
sur le sujet, je propose ces pistes en ouverture d'une
"table ronde": quelles seraient, sur ces aspects, les spécificités
à être femme et cadre dirigeant? quelle est l'influence
de l'histoire collective des femmes, de ses luttes et conquêtes
qui, intégrées dans l'inconscient, insuffleraient
une spécificité du genre? quand les femmes et
hommes se trouvent au même niveau de l'échelle
du pouvoir, de la hiérarchie, le ressenti de la parité
est-il masqué par l'acceptation de règles du jeu
"masculines"? Ou n'est-ce pas plutôt le lieu, le contexte,
la construction de la personne, qui définissent
ce politique? y a-t-il vraiment un impact du genre dans la recherche
du pouvoir, sa défense, son exercice, les tactiques mises
en œuvre en entreprise?
Table
Ronde : Les écrivaines québécoises
et françaises: échange de pratiques,
table ronde animée par Nicole BARRIÈRE,
Martine DELVAUX & Dominique ROBERT
Écrivaines québécoises
et françaises seront appelées à échanger
sur leurs pratiques créatrices afin de réfléchir
sur la relation entre le féminin, la création
et le politique. Des interventions individuelles de 5 minutes
(durant lesquelles les écrivaines exposeront leur point de
vue sur cette relation) seront suivies d’une discussion libre. Il
pourra être question de dimensions esthétiques, d’expériences
concrètes (travail d’édition, revues, pratique
clinique…), de réflexions critiques sur la littérature
des femmes en France et au Québec. Dans cette perspective,
le rapport au pays et entre les deux pays concernés pourra
être abordé: quelle est la part du pays dans la création
des femmes, et dans le rapport création-politique? Y a-t-il
des rapports d’influence entre la France et le Québec? Peut-on
parler de filiation?
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Avec le soutien de la Fondation de la Poste et du Conseil
régional de Basse-Normandie
(dans le cadre de
la participation bas-normande aux manifestations du
400ème anniversaire du Québec)