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DU SAMEDI 2 AOÛT (19 H) AU MARDI 12 AOÛT (14 H) 2008



TEXTIQUE : COMMENT ÉCRIRE (LA THÉORIE)


DIRECTION : Jean RICARDOU

ARGUMENT :

La textique? Une discipline nouvelle, inaugurée en 1985 au Collège International de Philosophie de Paris, visant à établir une théorie unifiée des structures de l’écrit, classique et moderne, dans ses divers modes (schémique, grammique, iconique, symbolique).

Ses avantages? Pour la théorie: une coordination conceptuelle de mécanismes jadis et naguère plus ou moins bien pensés, une reformulation critique de certaines notions trop admises, ainsi qu’une réévaluation concertée de phénomènes négligés, voire méconnus, et une classification réfléchie de toutes les erreurs possibles. Pour la pratique: sur la base de la cardinale notion de lieu scriptuel, une analyse inédite, attentive, notamment, aux prétendues broutilles, ainsi que la possibilité de programmes et métaprogrammes d’écriture raisonnés permettant la correction et la récriture à plusieurs. En général: une clarté et une rigueur neuves, dans l'ordre de l’écriture et des concepts, quant à l'invention et à l'enseignement.

Sa méthode? Explorer par niveaux l'ensemble des structures loisibles, leurs problèmes et leurs effets, selon des matrices exhaustives à stipulation croissante, réfutables à mesure, le cas échéant, par tout contre-exemple analysé comme tel.

Le thème? L'on examinera, cette année, si la déméconnaissance qu’obtient la textique quant aux structures de l’écrit soumet à de nouvelles exigences les façons d’écrire la théorie.

Le travail?
Sur la base des documents expédiés environ un mois à l’avance, l’on discutera toutes questions à tous égards soulevées.

Les participants?
Celles et ceux que le champ ainsi balisé et le travail du coup permis intéressent, et qui, sachant qu’une portion du séminaire sera consacrée à une initiation d’ensemble et à une information quant aux concepts majeurs, désirent venir à titre de participants actifs ou d'auditeurs curieux, mais, aussi, outre les texticiens résolus, certains chercheurs qui, sans s’inféoder le moins du monde à la textique, souhaitent néanmoins prendre ou reprendre contact en présentant, sur invitation à titre de compagnonnage, soit des objections, soit des travaux.

Les séances? En guise d’initiation ou de révision, un retour, pendant plusieurs séances, certaines étant des "cyclos", sur la méthode et les enjeux. Puis le traitement des questions annoncées. Et non moins, chaque fin d’après-midi, en vue d’unir, ainsi qu'il sied, la théorie et la pratique, un atelier d’écriture à partir d’un programme élémentaire.

L'inscription? Il est souhaitable de l'accomplir au plus tôt, pour bénéficier du précoce envoi des écrits préparatoires.

CALENDRIER DEFINITIF :

Samedi 2 août
Après-midi:
ACCUEIL

Soirée:
Présentation du Centre, du séminaire et des participants


Dimanche 3 août
Matin:
Gilles TRONCHET: Un aperçu de la textique (Initiation)

Après-midi:
Gilles TRONCHET: Un aperçu de la textique (Initiation)


Lundi 4 août
Matin:
Jean RICARDOU: Unification fondamentale (Initiation)

Après-midi:
Daniel BILOUS: Ecrit: schèmes, comparution (Révision 1)

Jean RICARDOU: Unification fondamentale (Initiation)


Mardi 5 août
Matin:
Jany BERRETTI-FOLLET: Contraintes d’une prose pour écrire la théorie, en textique (Invitation)

Après-midi:

Jany BERRETTI-FOLLET: Contraintes d’une prose pour écrire la théorie, en textique (Invitation)


Mercredi 6 août
Matin:
Jean-Christophe TOURNIÈRE: Problèmes d'écriture (Exploration)

Après-midi:
Jean-Christophe TOURNIÈRE: Problèmes d'écriture (Exploration)


Jeudi 7 août
Matin:
Jean-Claude RAILLON: Réflexion faite (Exploration)

Après-midi:
Daniel BILOUS: Modes: strictoschémique, grammique, iconique, symbolique (Révision 2)

Jean-Claude RAILLON: Réflexion faite (Exploration)


Vendredi 8 août

Matin:
Myriam LABADIE: Ecrire la théorie: une question de pratique (Exploration)

Après-midi:
Daniel BILOUS: Structures: morphisme, chorisme. Régimes: représentation, métareprésentation (Révision 3)

Myriam LABADIE: Ecrire la théorie: une question de pratique (Exploration)


Samedi 9 août
Matin:
Jean RICARDOU: Le style transparallélique (Exploration)

Après-midi:
Jean RICARDOU: Le style transparallélique (Exploration)


Dimanche 10 août
Matin:
Gilles TRONCHET: A l’école de la réflexion (comment lire un écrit théorique) (Exploration)

Après-midi:
Daniel BILOUS:
Effectuation: orthostructures, cacostructures. Pratique: écriture, récriture  (Révision 4)

Gilles TRONCHET: A l’école de la réflexion (comment lire un écrit théorique) (Exploration)


Lundi 11 août
Matin:
Daniel BILOUS: Réflexions sur l’écriture à effets de théorie (Exploration)

Après-midi:
Daniel BILOUS: Réflexions sur l’écriture à effets de théorie (Exploration)


Mardi 12 août
Matin:
Perspectives

Après-midi:
DÉPARTS

ATELIER D'ECRITURE: BESTIAIRE ENNÉALOGUE


EXPOSITION (pendant tout le séminaire):

Myriam LABADIE: Imajustages

RÉSUMÉS :
INITIATION

Sitôt, d'une part, que la textique vise à établir une théorie unifiée des structures de l'écrit dans ses divers modes (schémique, grammique, iconique, symbolique), ce qui la voue à une exhaustivité contrôlée sur un domaine immense, et sitôt, d'autre part, que ses premiers efforts, comme tels, datent du milieu des années quatre-vingt, nul doute qu'à l'orée du prochain séminaire, comme pour les années précédentes, se posent deux problèmes.

Celui de l'initiation, qui concerne les participants nouveaux qu'une curiosité intellectuelle aura porté à venir pour la première fois, car il est nécessaire pour bien saisir la pensée textique, voire pour y concourir, d'être mis en possession, aussi soigneusement que possible, de la méthode et des enjeux.

Celui de la révision, qui concerne les participants habitués, voire chevronnés, car il est opportun, avant ces journées de réflexion intensive, de se remettre en tête, soigneusement, les grandes lignes du travail.

Cette initiation et cette révision se feront en trois phases à partir, notamment, des fascicules remis à jour pour 2008 : Un aperçu de la textique par Gilles Tronchet, et Unification fondamentale de l'écrit par Jean Ricardou.

La première phase relève de la lecture: les deux fascicules étant expédiés, avec d'autres écrits, dans le courant de juin, les participants auront tout le loisir qu'ils s'accorderont pour en prendre connaissance à leur guise.

La deuxième phase ressortit à la discussion: les deux premières journées du séminaire étant réservées à de libres échanges oraux sur ces deux fascicules, les participants auront tout le loisir permis par les séances pour solliciter les éclaircissements éventuellement nécessaires, voire pour énoncer, très librement, de premières objections.

La troisième phase sollicite des cyclos: en prélude à la séance de certaines des après-midi, une heure sera réservée, sous la responsabilité de Daniel Bilous et Jean-Christophe Tournière, à une révision systématique des concepts majeurs (JR).

Jean RICARDOU: Unification fondamentale (évolution 2008)

Si la textique peut envisager, d'emblée, une exhaustion des structures de l'écrit quel soit-il, c'est qu'elle procède par niveaux, du plus général au très particulier, en offrant, pour chacun d'eux, une matrice d'établissement sans reste. Ce sont alors deux choses distinctes qui deviennent possibles. La première, c'est, à tel niveau déterminé, de ne point laisser la moindre zone d'ombre. La deuxième, puisqu'il suffit de montrer qu'une occurrence concevable n'est pas incluse dans les matrices pour objecter, c'est de programmer, à chaque niveau, une réfutation éventuelle. Le fascicule Unification fondamentale présente, notamment, les  deux plus générales matrices d'exhaustion textique, avec leurs divers concepts associés: la matrice modale et la matrice structurale.

+++

La matrice modale est d'allure arborescente.

D'abord un tronc commun, les schèmes, entendus comme "les zones déterminées, par au moins un différentiel, dans le champ qu'il implique".

Puis une première ramification, avec, d'une part, les grammes, ou "schèmes capables de représenter en ce que diversement liables aux sons d'au moins une langue selon certaines suites déterminées, ils permettent, par le relais d'une accréditation reçue, que s'ajoute, pour un récepteur donné, une autre idée à celles que l'on peut se faire d'eux-mêmes", et, d'autre part, les icônes ou "schèmes capables de représenter en ce que, sans devoir être liés aux sons d'une langue, ils comportent, pour un récepteur envisagé, au moins un caractère déterminant de tel objet, ou type d'objet, concret ou abstrait, réel ou fictif, vu sous quelque angle, et dont l'idée, ainsi, s'ajoute à celle que l'on peut se faire d'eux-mêmes".

Enfin, une deuxième ramification, avec les symboles ou "schèmes capables de représenter en ce qu'ils permettent, par le relais d'au moins une accréditation, reçue ou convenue,  que s'ajoute, pour un récepteur envisagé, une autre idée à celles que l'on peut se faire d'eux-mêmes", et qui, selon la base (schémique, grammique, iconique) sur laquelle ils s'appuient, forment trois types (les schémosymboles, les grammosymboles, les iconosymboles).

L'hypothèse de l'exhaustion des modes présume lors qu'un écrit, quel soit-il, ne saurait jamais comporter d'autres modes que le schémoscrit, le grammoscrit, l'iconoscrit et, sous ses trois variétés (le symbolo(schémo)scrit, le symbolo(grammo)scrit, le symbolo(icono)scrit), le symboloscrit.

+++

La matrice structurale (représentative) est d'allure tabulaire.

Elle porte un couple principal flanqué d'un couple associé.

Le couple principal est formé de l'orthoreprésentation, déclarée advenue "chaque fois que des schèmes permettent correctement que s'ajoute, pour un récepteur donné, une autre idée à celles que l'on peut se faire d'eux-mêmes, si celle-ci semble convenir à tel ou tel objet réel ou fictif, concret ou abstrait", et de l'orthométareprésentation, déclarée advenue "chaque fois que, de manière organique, transparaissent, au-delà du régime représentatif, les "moyens", matériels notamment, qu'en son ordinaire fonctionnement l'orthoreprésentation à la fois requiert et estompe".

Le couple associé est formé de la cacoreprésentation, déclarée advenue "chaque fois qu'un effet d'orthoreprésentation se trouve engagé et entravé", et de la cacométareprésentation "chaque fois qu'un effet d'orthométareprésentation se trouve engagé et entravé".

+++

L'hypothèse de l'exhaustion structurale (représentative) présume lors que l'écrit représentatif ne se présente jamais sous d'autres structures que celles de l'écrit orthoreprésentatif (ou orthoscript), de l'écrit cacoreprésentatif (ou cacoscript), de l'écrit orthométareprésentatif (ou orthotexte), de l'écrit cacométareprésentatif (ou cacotexte).

C'est à une explicitation de ces catégories que procède le fascicule Unification fondamentale de  l'écrit, et c'est à une élucidation de tous les écrits, quels soient-ils, et dans leurs moindres aspects, que, à partir des concepts plus pointus qu'impliquent ces deux matrices (la matrice modale et la matrice structurale) la textique a pour mission de procéder.

Gilles TRONCHET: Un aperçu de la textique (version 2007)

Proposant une simple présentation de la textique, ce fascicule est réactualisé chaque année, de façon à prendre en compte les acquis récents de la discipline ainsi que les remarques ou objections faites par les participants au séminaire antérieur. Il a une double visée: d'abord, fournir un historique succinct, pour montrer dans quelles conditions et selon quelles étapes la textique est apparue et s'est constituée en une discipline nouvelle ; puis, offrir un exposé des principaux concepts et outils d'analyse élaborés jusqu'à présent.

Tout d'abord, comme la textique s'efforce d'établir une théorie unifiée de l'écrit, il est indispensable d'expliquer la très large portée qu'elle donne à son objet, puis de préciser comment il trouve à se spécifier selon différents modes, permettant d'envisager, notamment, les particularités des caractères alphabétiques, des images et des symboles.

Ensuite, est retenu un domaine plus restreint et sans nul doute familier à tout lecteur, l'écrit représentatif relevant du mode grammique: cela correspond, quitte à simplifier un peu, aux écrits basés sur des séries de lettres, associables aux sonorités d'une langue et susceptibles, par équivalence avec d'autres séries, de faire surgir certaines idées (ainsi lorsqu'un terme s'échange avec sa définition). Il s'agit d'inventorier et d'expliciter les grandes catégories capables d'appréhender exhaustivement les structures possibles dans un écrit grammique: la textique prétend y parvenir, en l'attente d'une éventuelle démonstration contraire, susceptible de relancer la recherche.

Enfin, il a semblé utile de signaler quelques-uns des instruments analytiques servant à explorer en détail les dispositifs repérables dans un écrit représentatif, sachant que l'un des acquis majeurs de la textique consiste à distinguer, par rapport aux structures qui sont au service de la représentation, celles qui outrepassent un tel régime, en imposant leurs contraintes propres à la représentation, alors forcée de s'adapter. C'est le cas par exemple avec les rimes classiques, mais aussi avec beaucoup d'autres agencements irréductibles à la logique représentative, qui relèvent dès lors d'un régime métareprésentatif.

On admettra toutefois qu'un simple aperçu ne saurait dispenser à propos de la textique davantage qu'une information initiale: une approche théorique plus fouillée, débouchant sur une pratique effective de la discipline, exige de bien plus amples développements.

EXPLORATION :

Jean-Claude RAILLON: Réflexion faite

On annonce sous ce titre une contribution en deux parties.

La première s’efforcera d’accomplir l’analyse d’un énoncé remarquable* selon le protocole textique des écrits bizonés, lequel recommande de distinguer, les alternant avec rigueur au fil de l’étude, les observations rédigées dans le langage technique de la discipline et les développements en style ordinaire.

La seconde partie commentera certains aspects de la démarche.

*le dessinateur Phlippe Geluck prête à son personnage Le Chat la réflexion suivante:




Jean RICARDOU: Le style transparallélique

Cette contribution s'efforcera, notamment, aux quatre gestes que voici:

- premièrement
, interroger les problèmes, peut-être inaperçus, que pose la notion de parallélisme (telle qu'elle est définie ordinairement et telle qu'elle est désignée couramment);

- deuxièmement, approfondir le rôle du spécial couple relationnel concernant la forme et la position, dans ce qui sera nommé le transparallélisme;

- troisièmement, saisir les diverses propriétés de ce rôle selon qu'il s'applique, d'une part, aux effets représentatifs, et, d'autre part, que ceux-ci soient matériels ou idéels, aux "moyens" représentatifs;

- quatrièmement
, faire saillir, en leur opposition, la paradoxale stratégie de l'écrit à effets représentatifs dominants et la paradoxale stratégie de ce qui sera nommé l'écrit à effets représentatifs surdominants.

Jean-Christophe TOURNIÈRE: Problèmes d'écriture

La présente communication abordera, quant aux façons d'écrire la théorie, un couple de problèmes distincts.

D'une part, le problème suscité par ce qu'il est loisible de nommer intra-intitulation, à savoir celui qui se pose dès lors qu'on sectionne un écrit théorique en plusieurs portions et que l'on avise, conjointement, d'offrir à celles-ci un titre.

D'autre part, le problème suscité par le déploiement d'une terminologie spécifique, à savoir celui qui se pose dès lors que, dans un écrit théorique, lequel est fait, issus du langage commun, de vocables ordinaires, on insère, issus de règles spéciales, des vocables néologiques.

Pour ce faire, l'on tâchera, avec la textique, batterie conceptuelle opportune, d'un bord, de mobiliser, relatives à ces deux problèmes, des occurrences venues d'écrits théoriques différents, et, d'un autre bord, de les confronter afin de voir s'il n'y aurait point, lesquelles dégageraient lors une canonicité, des façons plus opératoires que d'autres.

Gilles TRONCHET: A l'école de la réflexion (comment lire un écrit théorique)

Un écrit théorique, étant donné que sa démarche vise à un maximum de rigueur, tend à suivre des règles d'agencement aussi conséquentes que possible. Il aide ainsi le lecteur à se repérer dans les analyses menées, tout en acquérant lui-même des capacités de réflexion accrues. Pour ce faire, la méthode intellectuelle se développe en intégrant des contraintes matérielles d'exposition qui offrent des points de repère à la lecture.

Cependant, la mise en œuvre de tels principes n'élimine pas tous les obstacles capables d'entraver la compréhension : la lecture se heurte à la complexité de l'objet étudié comme aux minuties du raisonnement, qui rendent l'accès d'autant plus ardu que l'on est novice dans la discipline et peu entraîné au maniement de données abstraites. Le déchiffrement s'avère plutôt ardu lorsqu'il exige des opérations multiples en presque simultanéité, surtout si des corrélations entre les concepts requis obligent à maîtriser plusieurs pans du domaine d'étude.

Il s'agira d'examiner quelques-uns de ces problèmes à partir d'un exemple, le fascicule de Jean Ricardou, "Unification Fondamentale", distribué aux participants du Séminaire de Textique (c'est la version 2007, ou la version 2008 si celle-ci est disponible à temps, qui sera prise en compte). Un tel choix se fonde sur trois raisons: d'abord, ce document, développant une théorie de l'écrit, manifeste un souci de concrétiser les acquis de la discipline dans les procédures qu'il mobilise ; ensuite, comme résultat d'une réélaboration assidue au fil des années, il témoigne au plus haut point d'un effort de cohérence et de précision dans l'écriture théorique ; enfin, il paraît susceptible de soulever à la lecture certaines difficultés que l'on croit pouvoir lier à la rigueur même de ses agencements.

INVITATION :

Jany BERRETTI-FOLLET: Contraintes d’une prose pour écrire la théorie, en TEXTIQUE

Ecrire la textique soumet le théoricien à des contraintes spécifiques.

Il ne s'agit pas en effet de rédiger un système théorique achevé dont seuls resteraient en suspens les détails d'application: il faut, armé de principes solides mais constamment offerts à la réfutation, arpenter un domaine considéré comme inconnu, délimité au fur et à mesure. Il faut aussi transmettre — à tous utopiquement — ce qui, aperçu par quelques-uns, les a conduits à forger entre eux un vocabulaire à part.

En outre ce qui, déjà, peut être considéré comme (au moins provisoirement) de l'acquis, régi par une opposition entre l'orthologique et le cacologique, établissant certaines lois du Bien structural, réclame une prose qui obéisse à ces lois.

A la lumière de ces réflexions, on observera à la loupe la prose de Jean Ricardou en textique.


RÉVISION:

Daniel BILOUS: Concepts majeurs

Au cours des séances prévues, l'on abordera, avec le souci de les faire bien saisir, et choisis dans le massif théorique Intelligibilité structurale de l'écrit, Évolution 2008, les concepts suivants.

Première séance: La textique - Ecrit (schème, comparution)

Textique: discipline animée d'un double souci: d'une part, celui de concourir à une théorie unifiée des structures de l'écrit, quel soit-il, sous ses divers aspects; d'autre part, celui d'établir, conjointement, une théorie unifiée de l'activité d'écriture, quelle soit-elle, sous ses divers aspects (ISE (08), UF-4.1).

Ecrit: ensemble des composants d'un champ rendu sensible au moins par un effet différentiel (ISE (08), UF-4.5).

Schèmes: zones différenciées qui comparaissent dans le champ qu'elles impliquent (ISE (08), UF-6.3).

Comparution: opération universelle par laquelle, selon la schémisation, un effet différentiel impliquant un champ y fait advenir toujours, sur sa totalité, au moins deux schèmes (ISE (08), UF-6.10).
   
Deuxième séance: Modes (strictoschémique, grammique, iconique, symbolique)

Strictoschèmes
: schèmes qui ne produisent pas un effet représentatif (ISE (08), UF-6.7).

Mode schémique: manière d'être d'un écrit quand il est fait de strictoschèmes (ISE (08), UF-6.9).

Grammes: schèmes permettant de produire un effet représentatif en ce que, diversement liables, par le relais d'une spéciale association reçue, aux sons d'au moins une langue selon certaines suites déterminées, ils contribuent à permettre que s'ajoute, pour un récepteur envisagé, au moins une autre idée à celles qu'on peut se faire d'eux-mêmes (ISE (08), UF-7.5).

Mode grammique: manière d'être d'un écrit quand il est fait de grammes (ISE (08), UF-7.9).

Icônes: schèmes permettant de produire un effet représentatif en ce que, sans devoir être liés aux sons d'une langue, ils comportent, pour un récepteur envisagé, au moins un caractère déterminant de tel objet ou type d'objet distinct, concret ou abstrait, réel ou fictif, vu sous un certain angle, dit objet concerné, et dont l'idée, ainsi, s'ajoute à celles que l'on peut se faire d'eux-mêmes (ISE (08), UF-7.11).

Mode iconique: manière d'être d'un écrit quand il est fait d'icônes (ISE (08), UF-7.15).

Symboles: schèmes permettant de produire un effet représentatif en ce qu'ils rendent possible que s'ajoute, pour un récepteur envisagé, directement ou indirectement, par le relais au moins d'une spéciale association, reçue ou convenue, au moins une autre idée à celles que l'on peut se faire d'eux-mêmes (ISE (08), UF-7.17).
Mode symbolique: manière d'être d'un écrit quand il est fait de symboles (ISE (08), UF-7.21).
   
Troisième séance: Structures (morphismes, chorismes) - Régimes (représentation, métareprésentation)

Structure
: relation ou famille de relations permettant une cohérence de certains éléments, laquelle se trouve liée, ainsi, à une opérativité capable de certains effets (ISE (08), UF-5.1).

Paramètre: aspect de l'écrit susceptible d'une détection et d'une structuration (ISE (08), UF-35.2).
paramètre phanique: apparence d'un schème sous ses divers aspects
hypoparamètre morphophanique: bordement d'un schème
paramètre chorique: situation d'un schème sous ses divers aspects

Orthoreprésentation: opération par laquelle des schèmes permettent correctement que s'ajoute, pour un récepteur envisagé, au moins une autre idée à celles qu'on peut se faire d'eux-mêmes (ISE (08), UF-8.5).

Ortho(méta)représentation: opération par laquelle un écrit porte à tendanciellement transparaître, organiquement, de façon directe ou indirecte, au-delà de l'ortho(baso)représentation, les "moyens", matériels notamment, qu'en son ordinaire procès celle-ci à la fois requiert et, en son conjoint effet occultatif, estompe (ISE (08), UF-12.5).
   
Quatrième séance: Effectuation (orthostructure, cacostructure) - Pratique (Ecriture, récriture)

Effectuations structurales: divers accomplissements par lesquels s'obtient une structure (ISE (08), UF-5.36).

Orthostructure: structure censée correcte en sa logique (ISE (08), UF-5.39).

Cacostructure: structure censée incorrecte en sa logique (ISE (08), UF-5.40).

Ecriture: enchaînement des opérations qui concourent à la venue d'un écrit dans ses diverses structures (ISE (08), UF-4.22).

Récriture: enchaînement des opérations qui concourent, à partir d'un écrit, à la venue d'un nouvel autre écrit dans ses diverses structures.


ATELIER D'ÉCRITURE :
Les règles du BESTIAIRE
Le travail quotidien en Atelier d'écriture se fera en deux phases sur la base d'un programme, lié à de précises considérations théoriques, mais qu'il est possible d'honorer d'une façon toute naïve, en suivant simplement, au mieux, les neuf prescriptions que voici :

Première règle: Chaque écrit, destiné à un perfectionnement collectif, et pouvant ultérieurement faire partie d'un corpus intitulé BESTIAIRE, sera établi de façon individuelle sous les relatives apparences d'un article encyclopédique ayant pour thème un animal fantastique.

Deuxième règle: Il débutera par le nom de l'animal, précédé d'un article défini, et se terminera par une mise en rapport de cet être avec un autre dont le nom, formant le dernier mot de l'ultime ligne, et l'article qui le précède seront mentionnés avec des points de suspension (en principe, dans le corpus, cette zone recevra le titre de l'écrit suivant).

Troisième règle: Il adoptera, en guise de titre, le nom de l'animal, exclusivement composé avec le plus grand nombre possible des lettres du mot BESTIAIRE.

Quatrième règle: Il choisira, pour ce nom, une combinaison de ces lettres capable de fournir approximativement un certain sens.

Cinquième règle: Il déterminera, à partir du sens ainsi produit, certains caractères majeurs de l'animal.

Sixième règle: Il se composera d'une série de neuf lignes, toutes faites de neuf mots.

Septième règle: Il manifestera au moins une fois, en les comportant à des places respectives notables, les lettres du mot de base, BESTIAIRE.

Huitième règle: Il présentera, si possible, au moins une mention capable d'assurer une désignation de certains des aspects matériels du mot de base, BESTIAIRE.

Neuvième règle: Il offrira, si possible, au moins une mention capable d'évoquer certain de ses propres aspects matériels hors ceux qu'il partage avec le mot de base, BESTIAIRE.

+++

La première phase sera consacrée, sur plusieurs séances, à la lecture et à la récriture collectives, selon une méthode stricte, d'un des écrits qu'auront composé, dans cette optique, au préalable, certains participants.

La deuxième phase, au fil des séances suivantes, et en vue de pratiquer et de théoriser, s'agissant de l'interscrit, une variante paradoxale (dite l'inter(arthro)scrit), sera vouée à un ré-examen et à un accroissement de l'articulation pouvant réunir deux écrits composés dans les années quatre-vingt: L'eresit et L'esare.

l'ERESIT
 
l'érésit est une
Bête altière aux ailes ligneuses;
bistre, sa couleur l'
Exige au loin du tibre;
comme elle développe une
Scripturale stratégie, ses rites hérétiques
sont hypocritement réticulaires: elle
Torture les êtres par son 
Bord Et Ses Textiles
Intersections. Avec Insistance, Rigueur, Elle
étire, de ses plumes
Acérées, en partant de la
gauche, neuf parallèles, qu'
Inévitablement recoupent, à angle droit,
de belles stries formant
Résille; souvent s'y abrite,
en bas, triste, capture
Extrême, autre bizarrerie, l... ...
(d'après E.H.)


l'ESARE

L'ésare type ressemble fort, apparemment, au risible Tab
Et le même air de bêtise semble leur caractéristique.
Symétrique partout, ne subsiste cependant qu'une des ailes.
A part cela le subtil volatile est vraiment parfait.
Rapport aux mœurs, il est bien le meilleur ami
Envisageable pour le très beau Satyre dont il sera
Toujours (bonheur des antithèses) un faire-valoir merveilleusement décati.
Inconvénient: il veut toujours, mais sans succès, vous imiter.
Bicolores, comme nonnes en messe, ils évoquent (l... ..e)

(d'après M.A.)


Myriam LABADIE: Imajustages
Inspirés des "remplissages périodiques du plan" de Mauritz Cornelius Escher et transposant à l'acrylique la technique du glacis (succession de couches très peu pigmentées), les imajustages de Myriam Labadie répondent à un programme d’exécution sous contraintes.

La principale de ces contraintes, appelée contrainte “d’ajustage”, nécessite que chaque figure soit représentée entière sous un certain angle, sans cacher aucune autre, et de telle sorte que l'espace investi soit totalement couvert.

Or, contestant plus que miette l'habituel rapport fond/forme, telle règle peut amener certains raffinements additionnels, suivant la représentation d'un volume d'ensemble (pour lors appelé imacintrage) ou selon la "superposition" d'une figure d'emblème (alors nommée imajoutage).



Tableaux exposés: Le drapeau pirate / Tableaux parisiens / A l’aise au Pays des Merveilles / Hippychorisme / La déméconnaissance du Monde /  Moyen-Âge à 3 / Schrödinger’s cats / ORIENTé /.

Pour une meilleure intellection des structures en jeu, retrouvez la présentation théorique réalisée par Jean Ricardou sur le site: http://labadie.myriam.neuf.fr/


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