RÉSUMÉS :
PRÉSENTATION
Jean RICARDOU
Sitôt, d'une
part, que la
textique
vise à établir
une
théorie
unifiante des structures de l'écrit
dans ses divers modes
(dits schémique, grammique,
iconique, symbolique), ce qui
la voue à une exhaustivité contrôlée
sur un domaine
immense, et sitôt, d'autre
part, que ses premiers efforts, comme
tels, datent du milieu des années
quatre-vingt, nul doute que, à
l'orée du prochain séminaire,
comme pour les années précédentes,
se posent, quant à la mise à
jour, l'un étant celui de l'
initiation et l'autre celui
de la
révision,
deux problèmes distincts.
Le problème de l'
initiation
concerne les participants nouveaux
qu'une curiosité intellectuelle
aura porté à venir pour la première
fois, car il est nécessaire,
pour bien saisir la pensée
textique,
voire pour y concourir, d'être
mis en possession, aussi
soigneusement que possible, de la méthode
et des enjeux.
Le problème de la
révision
concerne les participants habitués,
voire chevronnés,
car il est opportun, avant ces
journées de réflexion
intensive, de se remettre en
tête, soigneusement,
les grandes perspectives du travail.
Cette
initiation et cette
révision
se feront en trois phases à partir,
notamment, des fascicules remis
à jour pour
2011:
Un aperçu de la textique par
Gilles Tronchet, et
Unification
fondamentale de l'écrit
par Jean Ricardou.
La première phase relève
de la
préparation: les deux fascicules
étant expédiés,
avec d'autres écrits,
un mois environ avant le début du séminaire, les
participants auront tout le
loisir qu'ils s'accorderont pour
en prendre connaissance à leur guise.
La deuxième phase ressortit
à la
discussion: les deux premières
journées
étant réservées
à de libres échanges oraux
sur ces deux fascicules, les participants
auront tout le loisir permis par
les séances pour solliciter
les éclaircissements éventuellement
nécessaires,
voire pour énoncer, très
librement, d'éventuelles
objections.
La troisième phase sollicite des
révisions:
en prélude à la séance de
certaines des après-midi,
une heure sera réservée, sous
la responsabilité de Daniel Bilous, à une
révision systématique
des concepts majeurs.
INITIATION
Jean RICARDOU:
Unification fondamentale (évolution
2011)
Si la
textique peut envisager,
d'ores et déjà,
une
exhaustion des structures
de l'écrit, c'est qu'elle accomplit deux
gestes: celui d'œuvrer par niveaux, du plus général
au très particulier,
en offrant, pour chacun d'eux, une
matrice d'établissement
sans reste; celui d'élargir
entièrement l'envergure de ses investigations.
I. Matrices
Dès lors que s'établissent,
à chaque niveau, des
matrices d'établissement
sans reste, ce sont deux choses distinctes
qui deviennent possibles.
La première,
c'est, à tel niveau déterminé,
de ne point laisser la moindre zone
d'ombre.
La deuxième,
puisqu'il suffit, pour objecter, de
montrer qu'une occurrence concevable
n'est pas incluse dans les matrices,
c'est de programmer, à chaque niveau,
le loisir d'une réfutation éventuelle.
Les deux plus générales
matrices d'exhaustion textique,
avec leurs divers concepts associés:
la
matrice modale et
la
matrice structurale, sont
présentées, entre autres choses, par
le fascicule
Unification fondamentale.
+++
La
matrice modale est d'allure arborescente.
D'abord un
tronc commun, à
savoir les
schèmes,
entendus, au plus général, comme
"les zones déterminées, par
au moins un différentiel, dans le champ
qu'il implique".
Puis une
première ramification,
comportant, d'une part,
les
grammes, ou "
schèmes
capables de représenter en
ce que, diversement liables
aux sons d'au moins une langue selon certaines
suites déterminées,
ils permettent, par le relais
d'une accréditation reçue,
que s'ajoute, pour un récepteur
donné, une autre idée
à celles que l'on peut se faire
d'eux-mêmes", et, d'autre part,
les
icônes ou "
schèmes
capables de représenter
en ce que, sans devoir être
liés aux sons d'une langue, ils
comportent, pour un récepteur
envisagé, au moins un
caractère déterminant
de tel objet, ou type d'objet, concret
ou abstrait, réel ou fictif, vu
sous quelque angle, et dont l'idée,
ainsi, s'ajoute à celle que l'on peut
se faire d'eux-mêmes".
Enfin, une
deuxième ramification,
ajoutant les
symboles ou "
schèmes capables
de représenter en ce qu'ils permettent,
par le relais d'au
moins une accréditation, reçue
ou convenue, que s'ajoute, pour
un récepteur envisagé,
une autre idée à celles
que l'on peut se faire d'eux-mêmes",
et qui, selon la base (
schémique,
grammique, iconique) sur laquelle
ils s'appuient, forment trois types (les
schémosymboles,
les
grammosymboles, les
iconosymboles).
L'
hypothèse de l'exhaustion
des modes présume lors
qu'un
écrit, quel
soit-il, ne saurait jamais comporter
d'autres modes que le
schémoscrit
(
l'écrit là où il est fait
de
schèmes stricts),
le
grammoscrit (
l'écrit là
où il est fait de
grammes), l'
iconoscrit
(
l'écrit là
où il est fait d'
icônes) et, sous
ses trois variétés (le
symbolo(schémo)scrit,
le
symbolo(grammo)scrit, le
symbolo(icono)scrit),
le
symboloscrit.
+++
La
matrice structurale est spécialement développée
ici, quant à sa
portion représentative.
Quant à cette
portion, elle
est faite d'un couple principal flanqué
d'un couple associé.
Le
couple principal est formé de
l'
orthoreprésentation,
déclarée advenue
"chaque fois que des
schèmes
permettent
correctement que s'ajoute,
pour un récepteur donné, une autre
idée à celles que l'on peut se faire
d'eux-mêmes,
si celle-ci semble convenir à
tel ou tel objet réel ou fictif,
concret ou abstrait", et de l'
orthométareprésentation,
déclarée advenue
"chaque fois que, de manière
organique, transparaissent,
au-delà du régime
représentatif, les "moyens",
matériels notamment,
qu'en son ordinaire fonctionnement
l'
orthoreprésentation à la fois
requiert et estompe".
Le
couple associé est formé
de la
dysorthoreprésentation,
déclarée
advenue "chaque fois qu'un
effet
d'
orthoreprésentation se trouve engagé
et entravé", et de la
dysorthométareprésentation
"chaque fois qu'un
effet d'orthométareprésentation
se trouve engagé
et entravé".
L'
hypothèse de l'exhaustion
structurale (représentative)
présume lors que l'
écrit
représentatif ne survient
jamais sous d'autres
structures que celles de
l'
écrit
orthoreprésentatif (ou
orthoscript), de l'
écrit dysorthoreprésentatif
(ou
dysorthoscript), de
l'
écrit orthométareprésentatif
(ou
orthotexte), de l'écrit
dysorthométareprésentatif
(ou
dysorthotexte).
C'est à une explicitation de telles
catégories que
procède le fascicule
Unification fondamentale
de l'écrit, et c'est à une
élucidation de
tous les écrits,
quels soient-ils, et dans leurs moindres
aspects, que, à partir des concepts
plus pointus qu'impliquent ces deux
matrices (la
matrice modale
et la
matrice structurale)
la
textique a pour mission
de procéder.
II. Envergure
Dès lors qu'il s'agit d'élargir
entièrement l'envergure de ses investigations, la
textique
établit d'ores et déjà, avec le fascicule "
Unification
fondamentale" les communes structures qui se trouvent
régir les modes
grammique et
iconique.
Gilles TRONCHET:
Un aperçu de la textique (version
2011)
Proposant une simple présentation de
la
textique, ce fascicule
est réactualisé chaque année,
de façon à prendre en compte
les acquis récents
de la discipline ainsi que les remarques
ou objections faites par les participants
au séminaire antérieur.
Il a une double visée: d'abord, fournir
un historique succinct, pour montrer dans
quelles conditions et selon quelles étapes
la
textique est apparue et s'est
constituée en une discipline
nouvelle ; puis, offrir un exposé des principaux
concepts et outils d'analyse élaborés
jusqu'à présent.
Tout d'abord, comme la
textique s'efforce
d'établir une théorie
unifiante de l'écrit,
il est indispensable d'expliquer la
très large portée
qu'elle donne à son objet, puis de
préciser comment il trouve à
se spécifier selon différents
modes, permettant d'envisager,
notamment, les particularités
des caractères alphabétiques,
des images et des symboles.
Ensuite, est retenu un domaine plus restreint
et sans nul doute familier à
tout lecteur, l'
écrit représentatif
relevant du
mode grammique: cela
correspond, quitte à simplifier un
peu, aux écrits basés sur
des séries de lettres, associables
aux sonorités d'une langue et
susceptibles, par équivalence
avec d'autres séries, de faire
surgir certaines idées (ainsi lorsqu'un
terme s'échange avec sa définition).
Il s'agit d'inventorier et d'expliciter
les grandes catégories capables d'appréhender
exhaustivement les structures possibles
dans un
écrit grammique:
la
textique prétend y parvenir,
en l'attente d'une éventuelle démonstration
contraire, susceptible de relancer la recherche.
Enfin, il a
semblé utile de signaler quelques-uns
des instruments analytiques
servant à explorer en détail
les dispositifs repérables
dans un
écrit représentatif,
sachant que l'un des acquis majeurs de la
textique
consiste à distinguer, par rapport aux structures
qui sont au service de la représentation,
celles qui outrepassent un tel
régime,
en imposant leurs contraintes propres
à la représentation, alors forcée
de s'adapter. C'est le cas par exemple avec les
rimes classiques, mais aussi avec beaucoup d'autres
agencements irréductibles à
la logique représentative, qui relèvent
dès lors d'un
régime
métareprésentatif.
On admettra toutefois qu'un simple
aperçu ne saurait dispenser
à propos de la textique davantage
qu'une information initiale:
une approche théorique plus
fouillée, débouchant sur une
pratique effective de la discipline,
exige de bien plus amples développements.
EXPLORATION
Jean-Claude RAILLON: L'emprise du milieu
La présente contribution vise à fournir l’analyse
textique d’une planche de bande dessinée choisie pour nombre
de ses qualités comme telle, la première, en l’occurrence,
du volume des aventures de Philémon intitulé «
La Mémémoire » que signe le dessinateur Fred chez
Dargaud (Illustration 1). A peine un lecteur ouvre-t-il, en effet,
cet album qu’il s’interroge devant le singulier contraste qu’affichent
en ce début, d’un côté, un spectaculaire agencement
de formes, et, de l’autre côté, l’apparente minceur
d’un récit que rien ne semble relancer. L’examen partira de
cette impression pour établir à mesure qu’un ensemble complexe
de correspondances se trouve agir ici de manière à produire
une sorte de tableau à double vue, l’une qui accompagne les personnages
dans le cours de leurs aventures, l’autre qui accompagne les dessins
et les mots dans le jeu de leurs structures.
(Illustration 1)
Jean RICARDOU: Intelligibilité structurale
de la page
Cette contribution clarifie et approfondit le
propos, intitulé "
Page", présenté au séminaire
2007.
Qu'un
écrit puisse être
tributaire de l'espace à deux dimensions,
voilà, semble-t-il, qui ne heurte point trop
l'intellect. La pensée, même, devient plus
évidente encore si, et pour reprendre un langage ordinaire,
l'on songe aux
écrits alphabétiques.
En effet, ce qui se trouve lors concerné, ce
sont, pour le dire trop vite, deux sortes de surfaces:
celle, exiguë, nécessaire à
la venue de chaque "
lettre", et celle, étendue,
nécessaire à la venue des
écrits
diversement tronçonnés sur quelque
page.
Aux fins de saisir l'
écrit paginal dans
toutes ses variétés, l'on se propose
d'établir une typologie sans reste.
L'on distinguera, d'abord, les deux concepts de
spatialisation
et de
tabularisation.
L'on appellera
spatialisation, la
nécessité
structurale inhérente aux
écrits segmentaires
survenus au moins chaque fois qu'il y a division
et répartition, en proche parallèle, de leurs
fragments ainsi obtenus.
L'on appellera
tabularisation, l'
opérativité
sur-structurale permise par cette nécessité.
L'on distinguera, ensuite, les deux loisibles catégories
d'
écrits tabulaires.
L'on parlera d'
écrit linéo-tabulaire
chaque fois que peut être mis en évidence un
effet sur-structurant de la spatialité pensable
en linéarité.
L'on parlera d'
écrit tabulo-linéaire
chaque fois que peut être mis en évidence
un
effet sur-structurant de la spatialité
impensable en linéarité.
L'on examinera, également, les éventualités
de part et d'autre : d'un côté,
par restriction, le
prétendu écrit
seulement linéaire; d'un autre côté,
l'
effectif écrit à mixage des
tabulaires.
Ajoutons que chacun des types sera examiné sur quelque
exemple.
Ainsi, s'agissant
des
écrits linéo-tabulaires,
l'on examinera, avec soin,
deux sonnets de Charles
Baudelaire: "Parfum exotique" et "Sisina".
Ainsi, s'agissant
des
écrits tabulo-linéaires,
et après avoir noté, d'une part, que
Un coup de dés (de Stéphane Mallarmé)
est un
écrit alphabétique à
développement syntaxique, d'autre part que
les
Calligrammes (de Guillaume Apollinaire),
dont "Paysage", "Fumées", "Du coton dans les oreilles",
"Poème épistolaire (à André Billy)",
sont des
écrits alphabétiques à
développement iconique, l'on observera, sur
un groupe d'écrits inédits à variations
spatiales, composé pour la circonstance, ce qui pourrait
bien devoir être nommé l'
écrit alphabétique
à développement sémantique.
Jean-Christophe TOURNIÈRE: Une couverture
recouverte
La
couverture d’un livre, on le sait
peut-être, forme, par sa division en une "
première",
une "
tranche", et une "
quatrième", la trifaciale
enveloppe d’un ensemble de pages.
Or, on l’a sans doute observé, ces
trois faces constituent autant de loisibles
espaces
d’inscription.
Avec la "
première de couverture",
comme d’ordinaire on l’appelle, se dispose, très fréquemment,
un trio d’indications (le
titre de l’ouvrage, le nom
du
scripteur, et le nom de l’
éditeur) qu’il
n’est pas rare de trouver agrémenté d’une quatrième
(une
illustration).
Avec la "
tranche de couverture", comme
on pourrait l’appeler, se redispose, très fréquemment,
lesdites indications offertes sur la "
première de couverture".
Avec la "
quatrième de couverture",
comme d’ordinaire on l’appelle, s’articule, assez fréquemment,
portant sur le contenu de l’ouvrage, un
commentaire d’ordre
publicitaire.
La
recouverte, faisons-le savoir,
désigne l’
illusion selon laquelle un
scripteur,
notamment, "au lieu d’
apercevoir ce qui est inscrit sur sa
page (bref ce qu’il propose à lire concrètement),
hallucine ce qui se trouve dans sa tête (bref ce qu’il
veut dire ou faire)"
1.
Ou, si l’on aime mieux, l’on nomme
recouverte,
s’agissant du
scripteur, la
méprise selon
laquelle celui-ci habille son
écrit effectif d’un
écrit fantasmé.
Dès lors, le
titre un peu étrange
offert plus haut se laisse moins mal saisir: ce dont il s’agira,
dans l’étude qui en sera porteuse, c’est, voici une reproduction
de sa "
première"
2:
d’une
couverture recouverte, autrement
dit, d’une livresque enveloppe dont la face première
pourrait bien, car une
lecture avisée par la textique
sera conduite à y faire saillir de légers
dysfonctionnements
(notamment au niveau du
titre, de l’
illustration,
et de la
relation entre le
titre et l’
illustration),
n’avoir pas reçu toute l’attention qu’elle méritât.
1 Citation basée
sur l’article intitulé Dédoubler la recouverte
par Jean Ricardou, revue Texte En Main n°5, Grenoble 1986,
p. 91.
2 Tirée de l’ouvrage intitulé
La traduction des jeux de mots par Jacqueline Henry,
Presses Sorbonne Nouvelle, 2008.
Gilles TRONCHET: Les écrits à contrainte
présentative
Certains écrits paraissent admettre diverses
présentations sans qu’une telle variété perturbe
ou modifie foncièrement leurs structures et leurs effets. Aussi
admet-on qu’au fil des rééditions bien des proses romanesques
reçoivent des mises en pages sans cesse différentes.
D’autres écrits se montrent d’emblée tributaires
d’un agencement déterminé, qui, pour au moins une partie
de leurs constituants, exige une disposition réglée.
Aussi est-on en droit d’attendre à leur égard que toute
copie défère aux normes qui régissent l’original,
impliquant, à la limite, un fac-similé.
La réflexion s’efforcera, en s’appuyant sur la
conceptualité qu’offre la textique, d’examiner le rôle que
peuvent jouer les contraintes présentatives, selon notamment
leur degré, en tâchant d’éclaircir leur impact
sur l’appréhension des écrits où elles interviennent.
INVITATION
Sandra K. SIMMONS: Structures du mouvement
J’esquisse dans ma communication une approche concernant les
structures de l’écrit à partir desquelles se produit du
mouvement. En premier lieu, je propose que le mouvement est un paramètre
qui ne se limite ni à un effet virtuel, ce qui demande une imagination
active dans sa réalisation, ni au seul effet sensuel, ce qui
réside dans les capacités neurobiologiques de chacun/e.
Un écrit peut aussi jouer d’un mouvement actuel, qu’il soit interne
ou externe à l’inscription. En second lieu, je suggère que
le mouvement se fonde sur une interaction entre plusieurs éléments,
par exemple le support, le médium de l’inscription et les phases
programmées du mouvement. Je présenterai une matrice théorique
(à refaire, évidemment, sous la loupe texticienne) illustrée
et argumentée.
RÉVISION
Concepts majeurs
Au cours des séances prévues, l'on
abordera, avec le souci de les faire bien
saisir, et choisis dans le massif théorique
Intelligibilité structurale de
l'écrit,
Évolution
2011, abrégé en ISE (11), les concepts
suivants.
Première séance:
La textique - Ecrit (schème, comparution)
Textique: discipline animée d'un
double souci: d'une part, celui de concourir
à une
théorie unifiée
des structures de l'écrit, quel
soit-il, sous ses divers
aspects; d'autre
part, celui d'établir, conjointement,
une
théorie unifiée de l'activité
d'écriture, quelle soit-elle, sous ses divers
angles (ISE (11),
UF-4.1).
Ecrit: ensemble des
éléments d'un
champ rendu sensible au moins par un
effet différentiel
(ISE (11),
UF-4.5).
Schèmes:
visibles zones issues d'un effet
différentiel qui comparaissent dans le
champ
qu'elles impliquent (ISE (11),
UF-14.6).
Comparution: opération universelle par
laquelle, selon la
schémisation,
un
effet différentiel
impliquant un
champ y fait advenir
toujours, sur sa totalité, au moins
deux
schèmes (ISE (11),
UF-14.14).
Deuxième séance: Modes
(schémique, grammique, iconique, symbolique)
Mode schémique: manière d'être
d'un
écrit quand
il est fait de
simples schèmes (ISE (11),
UF-14.9).
Grammes:
schèmes permettant, seuls
ou réunis, de produire un
effet
représentatif en ce que, diversement liables,
par le relais de
spéciales associations
convenues, aux sons d'au moins une langue selon
certaines suites déterminées,
ils contribuent à permettre que s'ajoute,
pour un récepteur envisagé, au
moins une autre idée à celles qu'on
peut se faire d'eux-mêmes (ISE (11),
UF-15.5).
Mode grammique: manière d'être
d'un
écrit quand il est fait de
grammes
(ISE (11),
UF-15.8).
Icônes:
schèmes permettant,
seuls ou réunis, de produire un
effet
représentatif en ce que, sans
devoir être liés aux sons d'une
langue, ils comportent, pour un récepteur
envisagé, au moins un caractère
déterminant de tel objet ou type d'objet distinct,
concret ou abstrait, réel ou fictif, vu sous
un certain angle, dit
objet concerné, et
dont l'idée, ainsi, s'ajoute à celles que
l'on peut se faire d'eux-mêmes (ISE (11),
UF-15.11).
Mode iconique: manière d'être
d'un
écrit quand il est fait
d'
icônes (ISE (11),
UF-15.14).
Symboles:
schèmes permettant, seuls
ou réunis, de produire un
effet
représentatif en ce qu'ils rendent
possible que s'ajoute, pour un récepteur
envisagé, directement ou indirectement,
par le relais au moins d'une
spéciale
association, reçue ou convenue,
au moins une autre idée à celles que l'on
peut se faire d'eux-mêmes (ISE (09), UF-7.17).
Mode symbolique: manière d'être
d'un écrit quand il est fait
de
symboles (ISE (11),
UF-15.17).
Troisième séance:
Structures (morphismes, chorismes) - Régimes
(représentation, métareprésentation)
Structure: toute cohérence par laquelle s'établit
un
ensemble (ISE (11),
UF-4.26).
Paramètre: tout aspect d'une
structure
(ISE (11),
UF-11.5).
-
paramètre phanique: apparence d'un
schème
-
hypoparamètre morphophanique:
bordement d'un
schème
-
paramètre chorique: situation
d'un
schème
Orthoreprésentation:
opération
par laquelle des
schèmes
permettent
correctement que s'ajoute, pour un récepteur
envisagé, au moins une autre
idée à celles qu'on peut se faire d'eux-mêmes
(ISE (11),
UF-17.4).
Ortho(méta)représentation:
opération par laquelle un
écrit conduit
organiquement, de façon directe ou indirecte,
les "moyens", matériels notamment,
qu'en son ordinaire procès celle-ci
à la fois requiert et, en son conjoint
effet destitutif, estompe à une restitution au-delà
de l'orthoreprésentation (ISE (11),
UF-12.5).
Quatrième séance:
Effectuation (orthostructure, dysorthostructure)
- Pratique (écriture, récriture)
Factures structurales: diverses réalisaions
par lesquelles peut s'offrir une
structure (ISE
(11),
UF-23.6).
Orthostructure:
structure censée
correcte en son
efficience
(ISE (11),
UF-10.5).
Dysorthostructure:
structure censée
incorrecte en son
efficience (ISE
(11),
UF-10.6).
Ecriture: enchaînement des opérations
qui concourent à la venue
d'un
écrit dans ses diverses
structures (ISE (11),
UF-4.1).
Récriture: enchaînement des
opérations qui concourent,
à
partir d'un écrit, à la venue
d'un nouvel
autre écrit dans ses diverses
structures.
Ecrit: ensemble des
composants d'un
champ rendu sensible au moins par un
effet
différentiel (ISE (09),
UF-4.5).
ATELIER D'ÉCRITURE
Les règles du BESTIAIRE
Le travail quotidien en
Atelier d'écriture
se
fera en deux phases sur la base d'un
programme, lié à de précises
considérations théoriques,
mais qu'il est possible d'honorer
d'une façon toute naïve,
en suivant simplement, au mieux,
les neuf prescriptions que voici:
Première règle: Chaque écrit,
destiné
à un perfectionnement collectif,
et pouvant ultérieurement
faire partie d'un corpus intitulé
BESTIAIRE, sera établi de façon
individuelle sous les relatives
apparences d'un article encyclopédique
ayant pour thème un animal
fantastique.
Deuxième règle: Il débutera
par le nom de l'animal,
précédé d'un article
défini, et se terminera par
une mise en rapport de cet être
avec un autre dont le nom, formant le
dernier mot de l'ultime ligne, et l'article
qui le précède seront
mentionnés avec des points de
suspension (en principe, dans le corpus, cette
zone recevra le titre de l'écrit suivant).
Troisième règle: Il adoptera,
en guise de titre, le nom de
l'animal, exclusivement
composé avec le plus grand nombre
possible des lettres du mot BESTIAIRE.
Quatrième règle: Il choisira,
pour ce nom, une combinaison
de ces lettres capable
de fournir approximativement un certain
sens.
Cinquième règle: Il déterminera,
à partir du sens ainsi produit,
certains caractères majeurs
de l'animal.
Sixième règle: Il se composera
d'une série de neuf
lignes, toutes faites de neuf mots.
Septième règle: Il manifestera
au moins une fois, en les
comportant à des places respectives
notables, les lettres du mot de
base, BESTIAIRE.
Huitième règle: Il présentera,
si possible,
au moins une mention capable
d'assurer une désignation
de certains des aspects matériels
du mot de base, BESTIAIRE.
Neuvième règle: Il offrira,
si possible, au moins
une mention capable d'évoquer
certain de ses propres
aspects matériels hors ceux
qu'il partage avec le mot de base,
BESTIAIRE.
+++
La
première phase sera consacrée,
sur plusieurs séances,
à la lecture et à
la récriture collectives, selon
une méthode stricte, d'un des
écrits
qu'auront composé,
dans cette optique, au préalable,
certains participants (pour information, précisons
que
l'écrit examiné, cette année
,
a été
"La SIBARITE").
L'écrit examiné
|
La SIBARITE
|
|
|
|
«Sybarite:
personne qui recherche les plaisirs dans
une atmosphère de luxe et de raffinement » (Petit Robert)
|
|
«Y:
I grec (ainsi dit parce qu’il servait aux Latins à transcrire
le upsilon grec) » (Petit Robert)
|
La sibarite est
|
un authentique animal voulant
six barres
|
pour son image mais
|
ne sachant incorporer que trois
|
d’entre elles.
Bien
|
que belle à sa façon,
|
elle éprouve
une carence
|
absolue et se ressent tristement
|
gauche, cherchant
ce qui
|
réussirait à la
rendre adroite.
|
Connu depuis les
anciens
|
idiosyncrasiques grecs qui manquaient
de
|
ce qu’elle possède,
|
tout son comportement la pousse
|
à féconder
son œuf
|
en visant maints plaisirs, son
|
rite lui intimant
une
|
bascule spéciale vers l...
...
|
|
|
|
(le tribar)
|
|
(J.R.)
|
+++
La
deuxième phase, au fil des
séances suivantes,
sera vouée à un examen et une
éventuelle recomposition de cet écrit (pour information,
précisons que
l'écrit recomposé, cette année,
a été "Le SIBARITE").
L'écrit recomposé
|
Le SIBARITE
|
|
|
|
«Sybarite:
personne qui recherche les plaisirs dans
une atmosphère de luxe et de raffinement» (Petit Robert)
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«Y:
I grec (ainsi dit parce qu’il servait aux Latins à transcrire
le upsilon grec)» (Petit Robert)
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Le sibarite est
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un autre animal rêvant six
barres
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pour son image mais
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ne sachant incorporer que trois
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d’entre elles. Bien
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que beau à la lettre,
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il éprouve
un vide
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abyssal et se ressent tristement
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gauche, cherchant
ce qui
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réussirait à la rendre
adroite.
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Connu depuis les
anciens
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idiomes grecs qui manquaient de
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ce qu’elle possède,
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tout son comportement la pousse
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à féconder
son œuf
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en visant maints plaisirs, son
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rite lui intimant
une
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bascule spéciale vers l...
...
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(le tribar)
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