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NOUVEAUX ENJEUX
PROSPECTIFS DES TERRITOIRES
ET CO-CONSTRUCTION
DES STRATÉGIES
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Mise à jour
23/04/2018

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DU MERCREDI 29 AOÛT (19 H)
AU DIMANCHE 2 SEPTEMBRE
(14 H) 2018
( colloque de
4 jours )
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DIRECTION :
Isabelle LAUDIER, Lucie RENOU
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ARGUMENT :
Dans un contexte de mutations économiques, écologiques, sociétales
d'une part, d’évolutions institutionnelles et de gouvernance locale
d'autre part, la notion de territoire — et ce qui fait territoire — est
remise en question.
Qu’est-ce qui fait territoire en ce début de XXIe siècle, comment
identifier et caractériser les dynamiques à l’œuvre, et sur quelles
bases construire les perspectives futures? Comment les collectivités
définissent-elles des visions stratégiques et pour quelles politiques?
Si les mutations en cours nous invitent à repenser la notion de
territoire, il importe de dépasser une définition qui le considère
seulement comme entité politico-administrative afin de mieux prendre en
compte l’ensemble des mouvements qui le traversent et d'y intégrer
davantage le rôle de la société civile et des transformations
économiques et
sociales actuelles. Enfin, comment co-construire des stratégies de
territoires, proposant un cadre pour l'action publique et ouvrant des
perspectives à l’ensemble des acteurs?
La Caisse des dépôts, en tant
qu’acteur du développement des territoires, engage des réflexions sur
ces sujets dans un objectif de lutte contre les disparités
territoriales. Le colloque s'appuiera sur la notion de mutation
territoriale qui réinterroge les modalités d’actions des acteurs
locaux, publics ou privés, et impose la nécessité de co-construire les
stratégies.
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CALENDRIER
PROVISOIRE :
Mercredi 29
août
Après-midi:
ACCUEIL DES
PARTICIPANTS
Soirée:
Présentation du Centre, du colloque et des participants
Jeudi 30 août
LA
DIVERSITÉ DES CONFIGURATIONS TERRITORIALES ET DES PROCESSUS DE MUTATION
Matin:
Caractérisation
des territoires et enjeux de prospective actuels
Olivier
BOUBA-OLGA: Comprendre les dynamiques territoriales, une
entrée
par les processus
Nadine
LEVRATTO & Denis CARRÉ: La diversité des trajectoires de
développement des territoires: acteurs et systèmes
Stéphane
CORDOBES: La prospective comme processus de réagencement
socio-spatial
Après-midi:
Les écosystèmes territoriaux à
l’heure des transformations écologique
et numérique
Ateliers en parallèles:
1) Dynamiques
écologiques et territoires
Gilles
LEPESANT: La transition énergétique comme levier du
développement territorial
Alice
HERBELIN: Écologie territoriale et territoires traversés:
application à la moyenne vallée du Rhône
Laetitia
VERHAEGHE: Appréhender les nouvelles relations
villes-campagnes
en France: éclairage d’une étude de cas
Gwénaël DORÉ:
Clusters, économie de proximité et circuits courts
Benoit
LEGUET: Les stratégies "climat" des territoires
2) Dynamiques
numériques et territoires
Antoine
COURMONT: Qu'est-ce que le numérique fait aux territoires?
Fanny
LOPEZ
& Cécile DIGUET: Territoires numériques et transition
énergétique: quelles infrastructures?
Gilles
JEANNOT: Numérique et transformation de la gestion des
villes
[en collaboration avec Steve Bernardin, David Guéranger et Alexandre
Mathieu-Fritz]
Vendredi 31
août
QUELS
LEVIERS ET OUTILS POUR PENSER L'ACTION?
Matin:
Illustration
de deux leviers d’action: les finances locales et l’aménagement à
vocation économique
Ateliers en parallèles:
1) Levier
"finances
locales"
Guy GILBERT:
Prospective financière des collectivités locales
2015-2020
Matthieu
LEPRINCE: Simplifier les péréquations financières?
2) Levier
"aménagement et activités productives"
Nicolas
GILLIO & Sylvie DUVILLARD: L’action foncière et le
maintien
des activités productives dans les territoires des métropoles
Gilles
CRAGUE: Aménagement urbain et développement
des activités économiques: quels systèmes d’action?
Amandine
TOUSSAINT & Julien MOULARD: Les zones d'activités
économiques, ces espaces mal identifiés et pourtant leviers de
développement économique et urbain
Après-midi:
Les
enjeux et les outils de la prospective et de l’intelligence
économique des territoires (le point de vue des collectivités
territoriales)
Table
ronde d'acteurs de Normandie et d'ailleurs [présentation]
Sophie
GAUGAIN (vice-présidente de la Région Normandie, en charge du
développement économique et du soutien aux entreprises)
Fabrice
JEANNE (directeur général des services du département de la
Manche)
François
BRIÈRE (maire de Saint-Lô)
Florence
MAS (directrice régionale de la Caisse des dépôts en Normandie)
Nicolas
PORTIER (délégué général de l'ADCF - Association des Communautés
de France)
"Les zones d'activités économiques, des espaces
à dévoiler", exposition organisée par le collectif Point-Virgule
Samedi 1er
septembre
VERS
LA CO-CONSTRUCTION DES STRATÉGIES TERRITORIALES
Matin:
Partager
des visions de territoires, les ressorts de la coopération
Jean DEBRIE
& Simon D’HÉNIN: Prospective et
projet de territoires: quels dispositifs et méthodologies
interdisciplinaires?
Jean-Jacques
TERRIN: Coproduction d’une vision
partagée du territoire dans les villes moyennes
Patrice
VUIDEL & Christian DU TERTRE: L’économie de la
fonctionnalité et de la coopération: un nouveau modèle économique,
levier d’un nouveau modèle de développement des territoires
Anne et
Patrick BEAUVILLARD: Développer la maturité coopérative du
territoire
Après-midi:
Coproduire
l’action locale avec des acteurs hétérogènes
Frédéric
GILLI: Et si on changeait les règles du jeu de la participation?
Pauline
GABILLET: Le Schéma directeur des énergies
de la Métropole de Lyon, vers une politique énergétique métropolitaine
solide et partagée
Bernard
LEMOULT: Territoires en transition
énergétique et sociétale: l’enjeu du "faire ensemble"
Laurence DE
CARLO: La confiance, un moteur et/ou un résultat de la
coopération territoriale?
Hervé
DEFALVARD: L’ESS à l’âge du translocalisme
des communs
Dimanche 2
septembre
Matin:
Conclusions du colloque
Après-midi:
DÉPARTS
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RÉSUMÉS :
Anne et
Patrick BEAUVILLARD: Développer la maturité coopérative du
territoire
Comment mettre en place une gouvernance coopérative, fédérer des
acteurs hétérogènes, organiser la coconstruction, faciliter le
changement d’échelle...? Pour éclairer ces questions au cœur des
dispositifs d’ingénierie territoriale, l’InsTerCoop a mené une
action-recherche auprès de 35 collectifs pour comprendre les ressorts
profonds de la coopération. De ces travaux émerge le concept de
maturité coopérative qui englobe douze principes d’action de la
coopération. Ils montrent que la maturité coopérative peut être un
levier de résilience, permettant l’émergence, le développement et le
renouvellement d’initiatives territoriales à fort impact. Pour
développer sa maturité coopérative, un écosystème territorial doit
apprendre à détecter ses signaux faibles mais aussi développer une
compréhension humaine du territoire et des organisations. Notre
communication expose les principes d’action de la coopération et les
leviers de cette compréhension.
Anne et Patrick Beauvillard accompagnent
la mise
en œuvre de projets collectifs depuis 2002. En 2015, ils ont créé
l’Institut des Territoires Coopératifs, centre
d’action-recherche-transmission sur la coopération.
Leurs travaux font l’objet d’une publication accessible à l’adresse:
http://institut-territoires-cooperatifs.fr/wp-content/uploads/2018/01/Principes-daction-de-la-cooperation.pdf
Olivier
BOUBA-OLGA: Comprendre les dynamiques territoriales, une entrée
par les processus
L’objectif de la communication est de proposer des éléments de
réflexion sur la façon de penser les dynamiques territoriales. Dans un
premier temps, nous montrerons que certains discours, plus ou moins
affirmés, conduisent à l’émergence d’une idéologie que nous résumons
par l’acronyme CAME (Compétitivité, Attractivité, Métropolisation,
Excellence), idéologie qui ne résiste pas à l’épreuve des faits. Nous
présenterons alors, dans un deuxième temps, une autre façon d’analyser
les dynamiques territoriales, en proposant une entrée par les processus
et en insistant sur la nécessité de distinguer différentes conceptions
de la temporalité.
Olivier Bouba-Olga est professeur
d’Aménagement de l’Espace et Urbanisme à l’Université de Poitiers. Ses
travaux portent sur la géographie économique et l’analyse des
dynamiques territoriales.
Dernière
publication:
Dynamiques
territoriales: éloge de la diversité, Éditions Atlantique, 2017.
Antoine
COURMONT: Qu'est-ce que le numérique fait aux territoires?
À partir des années 90, avec le développement massif d’Internet et du
web, les promesses autour de la création d’un "village global" où les
frontières et les distances seraient abolies par les technologies
numériques, se sont multipliées. Un nouveau monde virtuel et
déterritorialisé s’offrait aux internautes qui pouvaient développer
librement leurs pratiques tout en s’affranchissant des contraintes
légales. Dans cette perspective, les logiques étatiques et
territoriales entrent en contradiction avec ce nouvel espace virtuel.
Les approches territoriales semblent peu appropriées pour réguler un
espace global, qui nécessiterait une gouvernance à cette échelle. Le
développement du numérique marquerait ainsi la fin des territoires et
questionnerait, dès lors, nos institutions pensées et construites pour
gouverner des espaces territoriaux. Pourtant, malgré cette fin
longtemps annoncée à l’ère de la mondialisation, les
territoires résistent bel et bien. C’est ce que nous souhaitons
démontrer dans cette communication en mettant en évidence quelques
interrelations entre numérique et territoires. D’une part, le numérique
s’inscrit dans les territoires par le biais d’infrastructures
matérielles nécessaires à son déploiement. D’autre part, le numérique
produit de nouvelles représentations spatiales qui s’interfacent avec
l’espace physique et font évoluer les pratiques territoriales.
Docteur en science politique, Antoine
Courmont est chercheur au Centre d’études européennes de Sciences Po et
responsable scientifique de la chaire "Villes et numérique" de l’École
urbaine de Sciences Po. Spécialiste des politiques de données urbaines,
il analyse et enseigne les recompositions de la gouvernance des
métropoles à l’ère du numérique.
Jean DEBRIE
& Simon D’HÉNIN: Prospective et
projet de territoires: quels dispositifs et méthodologies
interdisciplinaires?
La prospective est marquée par une triple transition repérée dans des
travaux nombreux, une diversification territoriale des exercices de
prospective, une évolution des registres de coopération dans ces
exercices, la production de nouveaux outils de scénarisation. Cette
contribution analysera la recomposition des
méthodes et des dispositifs de prospective liée à ces transitions. Elle
portera d'abord sur l’éclatement des oppositions
classiques (formel et informel, savant et profane, court terme et long
terme, visible et invisible) et sur l’évolution des objectifs portés
par
les acteurs de la prospective (aspirations locales, résilience et
crise, stratégie territoriale, challenges et recomposition). Elle
s’attachera ensuite à clarifier les décalages (twist) d’échelles
(temporelles et spatiales), d’acteurs
(pluridisciplinarité/interdisciplinarité, participation ouverte) et
d’approches (crise, préférable, technologie) associés à cette
transition. La matrice proposée pour rendre compte de ces transitions
s’appuie sur un travail collectif d’état de l’art des exercices de
prospective complété par l’analyse de projets menés au Centre Michel
Serres.
Jean Debrie est professeur à
l’Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne, Simon d’Hénin est designer et enseignant au Centre
Michel Serres et à l’Ecole Nationale Supérieure de Création
Industrielle, Cécile Wendling est responsable de la prospective pour le
groupe AXA, Jean Claude Ruano Borbolan est professeur au Centre
National des Arts et Métiers, Marc Le Coq est professeur à l’École
Nationale Supérieure des Arts et Métiers et directeur du Centre Michel
Serres. Cette contribution est issue d’un projet
soutenu par la Caisse des Dépôts associant le Centre Michel Serres et
le Labex Dynamite. Elle a également profité d’apports nombreux issus de
deux workshops.
Laurence DE
CARLO: La confiance, un moteur et/ou un résultat de la
coopération territoriale?
CONNECT mène des recherches dans une approche de "design research".
Pragmatique et expérimentale, elle place le savoir au service de
l’action dans la perspective de systèmes-cibles idéaux (Romme, 2003),
en l’occurrence le développement durable. La conception des
problématiques de recherche se fait en collaboration avec les
partenaires du centre. Dans ce cadre, nous avons étudié les relations
de confiance, méfiance et défiance dans plusieurs cas d’aménagement en
Europe, les maîtres d’ouvrage publics et privés cherchant à
(re)construire la confiance avec leurs parties prenantes et le public:
deux projets urbains dans des pays de fortes confiances
institutionnelle et généralisée (Göteborg, Suède; Helsinki, Finlande)
et deux organisations locales de "community energy" à Brighton,
Royaume-Uni, dans un pays de niveaux de confiances moyens et
comparables aux niveaux français (CSPL, 2014). Les résultats de cette
recherche seront présentés. Dans les deux cas nordiques ont été
constatés une forte méfiance locale exprimée dans des conflits
d’opposition binaire (pour/contre le projet) et un faible impact des
concertations institutionnelles sur les décisions; la défiance
institutionnelle envers l’État constitue un moteur de l’action des
membres des "community energy" qui cherchent à construire la confiance
avec des acteurs locaux aux objectifs différents afin d’implanter des
équipements d’énergies renouvelables.
Laurence de Carlo, Ph.D. en aménagement
de l’Université de Montréal, est professeure d’aménagement, management
et ménagement des territoires à l’ESSEC. Elle est titulaire du centre
CONNECT (CONcertation, Négociation, Environnement, Conception et
Territoires) dont les partenaires sont l’Institut Caisse des Dépôts
pour la Recherche, la Fondation de France, EDF et SNCF réseau. De 2011
à 2014, elle a été garante, désignée par la CNDP, d’une consultation
sur un projet ferroviaire et elle est l’auteure du chapitre "Complexité
des
conflits territoriaux: des oppositions binaires à l’acceptation des
paradoxes", paru dans l’ouvrage Complexité
et organisations - faire face aux défis de demain, aux
éditions Eyrolles en janvier 2018 sous la direction d’Edgar Morin et
Laurent Bibard.
Hervé
DEFALVARD: L’ESS à l’âge du translocalisme
des communs
Les organisations de l’économie sociale
et solidaire se sont très souvent inscrites dans une logique de
territoire de laquelle elles ont pu s’éloigner si l’on pense aux
grandes banques coopératives et aux mutuelles. Néanmoins, elles ont pu
également renouveler cet ancrage territorial à travers, par exemple, le
développement des sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic),
celui des pôles territoriaux de coopération économique (Ptce), voire
les expérimentations territoire zéro chômeur de longue durée. Chacune
de ces innovations sociales est marquée par une large co-construction
entre acteurs de l’ESS et collectivités territoriales. Cette
communication partira de ces dynamiques récentes pour montrer
qu’elles peuvent trouver dans les communs
non seulement le fondement
théorique qui leur fait défaut mais aussi le modèle politique d’un
nouveau développement des territoires. Ce dernier se caractérise par le
translocalisme des communs qui associe "ce que la mondialisation avait
rendu contradictoires: s’attacher à un sol, d’une part, se mondialiser,
de l’autre" (Latour, Où atterrir?,
2017, p. 22)
Économiste, responsable de la chaire
d’économie sociale et solidaire à l’Université de Paris Est Marne la
Vallée, Hervé Defalvard a récemment publié La révolution de l’économie (en 10 leçons),
2015, éd. L’Atelier; "Des communs sociaux à la société du commun", Recma, 2017, juillet. Ces
publications développent la thèse de l’ESS comme acteur des territoires
pour un mode de développement durable et solidaire.
Gwénaël DORÉ:
Clusters, économie de proximité et circuits courts
L'économie de proximité vise la valorisation du potentiel de
développement de circuits économiques locaux à partir de
l’identification des flux dans les territoires de manière à permettre
la relocalisation de l’économie sur le territoire. Nous tenterons
d'abord de démêler différentes notions (circuits courts entendus au
sens large, économie circulaire, écologie industrielle, écosystèmes
industriels, barters...). Nous examinerons ensuite des projets concrets
d’économie de proximité développés par les clusters et les territoires,
sur la base de monographies d'expériences, réalisées dans le cadre d'un
projet porté par l'association française France Clusters et soutenu par
l'Institut CDC pour la Recherche. Ainsi aujourd'hui à côté de logiques
de substitution ("les déchets des uns deviennent les ressources des
autres", reposant sur des échanges de flux et la valorisation
d'externalités émises par certaines entreprises ou par d’autres entités
voisines, se développent des logiques de mutualisation (partage des
biens, des ressources ou des services: matériels, logistique,
expertise...), permettant des économies de ressources et
d’échelle parallèlement à la diminution de certains impacts
environnementaux de l’activité économique.
Gwénaël
Doré, aujourd'hui consultant, titulaire d'une habilitation à diriger
des recherches en
géographie et aménagement, est docteur en sciences économiques. Il
a travaillé dans différentes structures nationales d’appui au
développement
territorial et exercé des activités d'enseignement en université.
Il enseigne
actuellement à l'École de Management de Normandie et est chercheur
associé à l'UMR SAD-APT (Équipe Proximités, AgroParisTech-Paris).
Site: http://gwenaeldore.e-monsite.com/
Publication:
Doré G., 2017, Hors des métropoles,
point de salut? Les capacités de développement des territoires non
métropolitains, L'Harmattan.
Pauline
GABILLET: Le Schéma directeur des énergies
de la Métropole de Lyon, vers une politique énergétique métropolitaine
solide et partagée
L’énergie constitue un enjeu de politique publique historiquement
structuré à l’échelle nationale, qui est aujourd’hui également saisi à
une échelle plus fine, avec notamment une augmentation des compétences
des métropoles. Dans ce contexte, la Métropole de Lyon a lancé, en
2015,
le Schéma directeur des énergies, une démarche de planification
énergétique innovante de par son caractère multi-énergies,
multi-partenarial et son ambition de territorialisation. L’objectif est
de définir une stratégie énergétique territoriale à l’horizon 2030 et
de faire de l’énergie un enjeu des autres politiques publiques et des
projets qui en découlent. Il s’agira de présenter la manière dont la
Métropole structure cette
démarche pour que celle-ci soit légitime et crédible dans le
territoire. Le Schéma directeur des énergies articule ainsi un
outillage technique important, une implication transversale large en
interne, une mobilisation partenariale forte des acteurs-clés du
système énergétique territorial, un regard scientifique dans la durée
et un portage politique central. Cette articulation a été instaurée
depuis la construction du diagnostic fin. Elle s’est poursuivie dans la
construction de scénarios des futurs énergétiques du territoire pour
définir une stratégie énergétique métropolitaine solide et
partagée.
Pauline Gabillet est docteure en
aménagement de l’espace et urbanisme. Ses recherches portent sur les
politiques énergétiques territoriales et sur le rôle des opérateurs
énergétiques de réseaux dans leur élaboration et leur mise en œuvre (Les entreprises locales de distribution à
Grenoble et Metz: des outils de gouvernement énergétique urbain
partiellement appropriés, Université Paris Est, 2015). Depuis
trois ans, elle est chef de projet du Schéma directeur des énergies de
la Métropole de Lyon.
Nicolas GILLIO
& Sylvie DUVILLARD: L’action foncière et le maintien des activités
productives dans les territoires des métropoles
La place des activités économiques, notamment industrielles et
artisanales en ville, est devenue un enjeu pour l’action publique alors
que les travaux scientifiques les plus récents ont montré que nous
étions entrés dans une société hyper-industrielle (Veltz) dont les
métropoles étaient le principal moteur économique (Davezies, Levratto
et Carré). Face à la pression foncière exercée dans ces mêmes
métropoles pour y développer des programmes de logement et de commerces
ou de bureaux, les activités productives nécessitent une attention
particulière de la part des collectivités afin de préserver les
conditions de leur développement. Notre projet cherche donc à
identifier les activités concernées à l’aide d’une nomenclature
d’activités spécifiques. Elle s’attache ensuite à mettre en évidence le
risque d’éviction qui pèse sur ces activités à l’aide d’une analyse des
prix fonciers et immobiliers pratiqués dans les quartiers engagés
depuis quelques années dans
des transformations urbaines importantes. À cet
égard, l’utilisation des bases DV3F et Majic, croisées avec le fichier
Sirene, ouvre des perspectives nouvelles. L’analyse empirique sur les
territoires des métropoles de Bordeaux et Grenoble permet de mieux
cerner le phénomène et de préciser les conditions d’intervention des
opérateurs fonciers et de l’aménagement.
Nicolas
Gillio est directeur d’études en
aménagement et développement économique territorial au Cerema
territoires et ville. Il a obtenu une thèse de doctorat en géographie à
l’Université de Grenoble, dont le thème est "Le foncier une
ressource territoriale pour le développement économique". Il a publié
plusieurs articles dans la Revue
Foncière sur l’aménagement économique et les zones d’activités.
Sylvie Duvillard est enseignante-chercheuse à l’Université de Grenoble
Alpes, membre du laboratoire Pacte Territoires. Agrégée de géographie
et titulaire d’une thèse de doctorat en géographie, ses travaux de
recherche portent sur les relations entre dynamiques foncières et
dynamiques territoriales ainsi que sur l’étude des processus à partir
d’une
catégorie d’acteurs, le propriétaire foncier.
Alice
HERBELIN: Écologie territoriale et territoires traversés:
application à la moyenne vallée du Rhône
L’écologie territoriale est un champ interdisciplinaire émergent qui se
propose d’analyser le fonctionnement d’un territoire sous l’angle des
flux de matières et d’énergie qui le traversent et qui le
caractérisent. Tout l’intérêt est de ne pas envisager ces flux
uniquement dans leur dimension matérielle, mais d’étudier également les
systèmes d’acteurs qui les gouvernent, les choix politiques,
stratégiques et réglementaires mis en œuvre, gouvernant l’ensemble de
la circulation des flux. Nous proposons une application à la moyenne
vallée du Rhône (entre Lyon et Valence), espace industriel et agricole
qui se résidentialise, traversé par un ensemble de réseaux et
d’infrastructures de transport. L’analyse de ces flux dans leurs
dimensions matérielle et politique nous permet de mieux caractériser le
territoire, les dynamiques à l’œuvre et les déséquilibres existants, en
proposant une vision du territoire qui décloisonne les systèmes
économique, sociétal et environnemental. Cela nous conduit à nous
interroger sur la capacité des acteurs locaux à agir sur ces flux, et
les modalités d’action, dans une perspective de développement
territorial soutenable.
Alice Herbelin, doctorante en
aménagement du territoire au laboratoire Pacte (Grenoble), encadrée par
Nicolas Buclet (Université Grenoble-Alpes) et Sabine Barles (Paris 1).
Thèse co-financée par l'ADEME et l'Institut pour la recherche de la
Caisse des Dépôts.
Gilles
JEANNOT: Numérique et transformation de la gestion des villes
Les mutations technologiques récentes permettent la multiplication de
données chiffrées sur différents pans de la vie urbaine. Les références
nombreuses et incessantes aux "big data" ou aux "smart cities"
enregistrent ces transformations dans le champ de la gestion urbaine.
Cela se traduit par au moins trois transformations majeures:
l’augmentation colossale du volume de données, l’implication de la
population dans leur production, et l’émergence de nouveaux acteurs
privés
dans cette offre, ce qui conduit de nombreux observateurs à parler de
"révolution des données". Si cette nouveauté est clairement établie,
les effets sur la gestion urbaine (au-delà de quelques expériences
pilote et "démonstrateurs") restent à apprécier. La communication
présentera un état intermédiaire d’une recherche collective menée par
le LATTS, avec Steve Bernardin, David Guéranger, et Alexandre Mathieu
Fritz, pour la Caisse des dépôts.
Gilles Jeannot est sociologue, président
du département SHS de l’École des ponts et directeur adjoint du Latts.
Ses recherches portent sur une approche au quotidien du travail des
fonctionnaires et sur les évolutions du service public en particulier
face au développement des nouveaux outils de gestion, de la
concurrence et des nouvelles technologies. Il a animé en 2017 un
séminaire du Plan Urbanisme Construction Architecture sur les villes
intelligentes.
Bernard
LEMOULT: Territoires en transition
énergétique et sociétale: l’enjeu du "faire ensemble"
"Réussir" la transition énergétique et sociétale en Pays de la Loire,
comme ailleurs, passe par la mobilisation du plus grand nombre
d’acteurs dans la durée. Il s’agit de passer des
quelques success stories d’aujourd’hui au changement d’échelle
qu’appelle la situation. Les acteurs sont nombreux: les
intercommunalités sont en charge de la
mise en œuvre des Plans Climat Air Énergie Territoriaux (PCAET), en
articulation avec les services de l’État; les régions ont été désignées
comme "chef de file de la politique énergétique régionale"; dans le
même temps, les syndicats d’énergie s’organisent à l’échelle
départementale pour assurer leurs missions traditionnelles de gestion
de réseau et, de plus en plus, pour accompagner les intercommunalités
dans leurs démarches énergie-climat; enfin, une multitude d’autres
intervenants (opérateurs énergétiques, entreprises, fédérations
professionnelles, chambres consulaires, syndicats, collectivités, ONG,
organismes de formation, associations...) sont également concernés.
Chacun va devoir faire "cause commune". Construire une véritable
communauté régionale d’acteurs de la transition énergétique suppose un
renforcement des capacités de coopération. Comment s’y prendre? Comment
avancer? Comment créer des "lieux de
transition" pour passer d’une logique et d’une pratique de pré-carré, à
un imaginaire plus systémique, solidaire et coopératif? C’est tout
l’enjeu du "faire ensemble" qu’explore le programme
partenarial Transition Énergétique et Sociétal.
Bernard Lemoult est directeur de
recherche à IMT Atlantique. Il dirige le Collège des transitions
sociétales ainsi que le programme de recherche-action partenarial
Transition Énergétique et Sociétale.
Publication:
Co-direction avec Carine
Dartigue-Peyrou et Samuel Aubin, Territoires en transition énergétique
& sociétale: quel rôle des dynamiques collectives en Pays de la
Loire?, à paraître en mars 2018 aux Éditions l’Harmattan.
Gilles
LEPESANT: La transition énergétique comme levier du
développement territorial
L’ouverture à la concurrence des marchés européens de l’énergie a
parfois été assimilée à une perte de contrôle de la puissance publique
sur ce secteur. De fait, de nouveaux acteurs privés ont fait irruption
mais villes et régions ont su jouer des spécificités des énergies
renouvelables et de la remise en cause des monopoles pour s’affirmer en
matière de production décentralisée d’énergie. Comme le confirment une
série d’innovations observées en Italie, en Suède, en Allemagne, le
territoire est plus que jamais réévalué à l’aune de ses ressources en
énergies renouvelables, les acteurs forgent des partenariats inédits et
de nouvelles activités économiques contribuent à structurer les
filières concernées. Les implications de ces innovations sur les
réseaux énergétiques, sur la cohésion nationale et sociale rappellent
au demeurant que le développement territorial doit s’appréhender dans
l’articulation entre les différentes échelles de gouvernance, en
l’occurrence locale, étatique et européenne.
Gilles Lepesant, géographe, est
directeur
de recherche au CNRS (Géographie-Cités) et chercheur associé à l’Asian
Energy Studies Centre (Hong Kong Baptist University).
Publications:
"Implementing EU renewable energy policy at the subnational level -
Navigating between conflicting interests", in Douglas Arent, Channing
Arndt, Mackay Miller, Finn Tarp, and Owen Zinaman (eds), 2017, The Political Economy of Clean Energy
Transitions, Oxford University Press.
"Gouvernance et acceptabilité de l’énergie éolienne en Allemagne - Le
cas du Brandebourg", in F. Bafoil (Dir.), 2016, L'énergie éolienne en Europe, Conflits,
démocratie, acceptabilité sociale, Presses de Sc Po, Paris.
Matthieu
LEPRINCE: Simplifier les péréquations financières?
L’État comme les collectivités locales ont développé nombre de leviers
de péréquation financière pour réduire les inégalités de ressources et
de charges entre collectivités locales en France. Cependant, ces
leviers sont loin d’être homogènes. Le premier objectif de la
communication est de caractériser la diversité des dispositifs de
péréquation financière mis en place en France, autant en termes de
principes de conception, de modalités de mise en œuvre que d’impacts.
Son second objectif est d’identifier les voies
possibles d’une meilleure coordination des différents dispositifs,
notamment en examinant les enjeux d’une simplification qui donnerait un
pouvoir accru aux intercommunalités à fiscalité propre.
Matthieu Leprince est économiste à
l’Université de Bretagne Occidentale, chercheur au laboratoire AMURE
(Aménagement des Usages, des Ressources et des Espaces marins et
littoraux). Ses recherches portent sur les finances locales, la
coopération intercommunale, les leviers de développement et
d’aménagement du territoire.
Nadine
LEVRATTO & Denis CARRÉ: La diversité des trajectoires de
développement des territoires: acteurs et systèmes
Les différentes études et recherches sur les entreprises et les
territoires conduites avec le soutien de l’Institut CDC pour la
Recherche nous ont permis de mettre en évidence une importante
diversité de territoires et d’identifier une partie des sources des
différences observées. Nos résultats montrent que la concentration
d’activités et la spécialisation des territoires, mises au premier plan
par la nouvelle économie géographique, expliquent très partiellement
les écarts de croissance de l’emploi. Ces derniers sont en revanche
significativement déterminés par les stratégies des acteurs et les
interactions spatiales. À partir du cas des métropoles, dont la mise en
œuvre dans le cadre de la loi MAPTAM repose sur leur capacité à
ruisseler sur les territoires alentours, il apparaÎt que ces effets de
diffusion sont loin d’être systématiques et que leur ampleur varie
selon les territoires et dépend d’un ensemble de caractéristiques
productives, organisationnelles et structurelles. Notre communication
insistera sur le caractère systémique et
idiosyncrasique de la performance des territoires. Les dynamiques
locales résultent en effet de la combinaison de différents facteurs
dont l’effet local, combinaison de phénomènes difficilement mesurables,
"invisibles" dans lesquels intervient, entre autres, la qualité des
mécanismes de coordination entre les acteurs. Ces résultats ont
d’importantes conséquences sur l’efficacité et l’évaluation des
politiques publiques que nous évoquerons en conclusion.
Denis Carré et Nadine Levratto sont
chercheurs à EconomiX, unité de recherche du CNRS à l’Université Paris
Nanterre. Ils ont réalisé plusieurs études et recherches portant sur
les trajectoires d’entreprises et les performances des territoires avec
l’Institut CDC pour la Recherche.
Leurs contributions sur le sujet sont disponibles en ligne:
Denis Carré - https://economix.fr/fr/page/carre-denis?tab=presentation
Nadine Levratto - https://economix.fr/fr/page/levratto-nadine
Fanny LOPEZ
& Cécile DIGUET: Territoires numériques et transition
énergétique: quelles infrastructures?
Portés par l’explosion des échanges de données, du cloud et des objets
connectés, les data center
seront l’un des plus importants postes de consommation électrique du
XXIe siècle. Nouvelle étape de l’urbanisme des réseaux, la smart city est souvent analysée en
termes d’usages et de pratiques, de services et d’événements, laissant
au deuxième plan la physicalité et l’impact énergétique de ses
infrastructures. Les promoteurs et opérateurs de centres de données
développent un large panel typologique: des "boîtes" sécurisées,
standardisées et flexibles; des architectures signal sur des campus
high-tech; des bâtiments transformés tels d’anciens hôtels télécom,
bureaux ou des sites industriels. Ils sont présents partout en
centre-ville, en zone périphérique, dans les territoires ruraux. Qu’ils
soient complètement autonomes énergétiquement ou intégrés dans des
cercles d’échanges de périmètres variables (îlot, quartier, ville,
territoire), ils redéfinissent à chaque fois le projet énergétique des
lieux dans lesquels ils s’implantent. Une intégration plus
éco-systémique de ces objets, dont la gouvernance et les modalités de
régulation échappent majoritairement aux acteurs de la planification
urbaine, est-elle possible? À partir d’étude de cas américaines et
européennes (visites de sites et entretiens), cette communication
présentera une actualité de la recherche en termes d’intégration du data center dans des écosystèmes
énergétiques territoriaux.
Sources
et origine de la recherche:
Cette communication est issue d’une recherche co-financée par
l’Institut de recherche de la Caisse des Dépôts et des consignations.
Co-direction scientifique: Fanny Lopez (ÉAVT) et Cécile Diguet (IAU), From the Cloud to the Ground, L’enjeu
éco-systémique des infrastructures numériques.
Fanny Lopez est maîtresse de conférences
en Histoire et théories de l'architecture et de l’urbanisme à l’École
d’architecture de la ville et des territoires (l’Eav&t) à
Marne-la-Vallée – Université Paris-Est. Elle est chercheuse au LIAT
(Laboratoire infrastructure architecture territoire) à l’Ensa Paris
Malaquais et membre du Labex Futurs Urbains UPE. Elle
est l’auteure de nombreux
articles sur l’autonomie énergétique, la transition infrastructurelle
et les micro-réseaux.
Publications:
Le Rêve d’une
déconnexion, éditions de la Villette, 2014.
L’ordre
électrique de l’architecture et la
condition infrastructurelle des territoires, Éditions Métiss
Press, à paraître en 2018.
Cécile Diguet, est une urbaniste expérimentée, formée à Sciences-Po et
à la Bartlett School of Architecture à UCL (urban design). Elle est
chargée d’études confirmée à l’IAU ÎdF et chercheure associée au LIAT
(Laboratoire infrastructure architecture territoire) à l’Ensa Paris
Malaquais. Elle a participé à la coordination du Cahier IAU "De la
smart city à la région intelligente", paru en novembre 2017, dans
lequel elle a écrit plusieurs articles concernant notamment l’impact du
numérique sur la mixité des usages en ville, les potentiels de la
technologie blockchain pour la fabrique urbaine, ou encore les enjeux
de l’inclusion numérique.
Jean-Jacques
TERRIN: Coproduction d’une vision
partagée du territoire dans les villes moyennes
Pour évoluer dans le sens d’une meilleure attractivité et d’une plus
grande qualité de vie, les villes moyennes doivent
mettre en œuvre de nouveaux modes d’action: se redéfinir
par rapport à leurs trajectoires historiques, revaloriser leurs
patrimoines matériels et immatériels, réévaluer leurs capacités de
production à partir de leurs ressources propres, dynamiser le débat
public autour de principes d’aménagement soutenable et, pour cela,
mobiliser les capacités créatives de leurs populations. Accomplie avec
le soutien de l’Institut CDC pour la Recherche, cette étude propose une
démarche pour mobiliser les forces vives d’un territoire, les aider à
favoriser une dynamique de coproduction et à faire émerger une vision
partagée de leur avenir. Cette méthode questionne la culture actuelle
de l’investissement, trop souvent fondée sur l’offre financière
d’opérateurs privés et sur des ingénieries parfois éloignées des
besoins réels. Elle privilégie aussi, avant toute action, la mise en
œuvre de diagnostics approfondis, basés sur des connaissances locales
du territoire.
Jean-Jacques Terrin est architecte,
docteur en architecture, professeur émérite à l’école d’architecture de
Versailles et chercheur dans plusieurs laboratoires de recherche
urbaine, en France et au Canada. Ses travaux, dont certains sont
soutenus par l’Institut CDC pour la Recherche, sont orientés sur
l’évolution des processus de conception, les stratégies de l’innovation
et les démarches collaboratives. Ses projets européens lui assurent une
bonne connaissance des enjeux de la ville européenne.
Site: www.terrin.net
Amandine
TOUSSAINT & Julien MOULARD: Les zones d'activités
économiques, ces espaces mal identifiés et pourtant leviers de
développement économique et urbain
Conçues à partir des années 1960 comme des espaces dédiés et vecteurs
de développement des entreprises, les zones d’activités économiques
sont devenues, dans la représentation collective et dans les faits, des
espaces enclavés de moins en moins attractifs pour les entreprises et
pour les usagers. Elles restent aujourd’hui des espaces méconnus des
habitants, dépréciés et peu étudiés par les praticiens de l’urbanisme
et de l’aménagement. D’une grande diversité de formes et d’usages, les
zones d'activités
économiques jouent pourtant un rôle important dans le paysage urbain,
et primordial dans l’organisation du territoire et des systèmes
économiques locaux. Elles accueillent notamment des fonctions
logistiques, commerciales, industrielles, artisanales, essentielles au
bon fonctionnement du métabolisme urbain. Au travers de ce travail,
nous proposons de poser un nouveau regard
sur ces objets urbains mal identifiés, mais aussi de mettre en lumière
leurs
potentialités en termes de développement de pratiques sociales et
urbaines ainsi que les richesses qu’elles peuvent représenter pour le
territoire.
Amandine Toussaint et Julien Moulard
font partie des co-fondateurs de Point
Virgule, un collectif
multi-disciplinaire, qui réalise un travail prospectif et sensible pour
questionner, réinvestir les espaces productifs, et proposer des
stratégies d'action et de transformation des territoires.
Amandine Toussaint est urbaniste - économiste, et travaille sur les
problématiques de développement économique local et d'aménagement
durable des territoires (zones d'activités économiques et zones
commerciales).
Julien Moulard est urbaniste - politiste, s'intéresse aux
représentations associées aux territoires productifs et travaille sur
les enjeux de la fabrique durable et partenariale de l'urbain.
Laetitia
VERHAEGHE: Appréhender les nouvelles relations villes-campagnes en
France: éclairage d’une étude de cas
Les relations villes-campagnes constituent un objet de recherche
relativement ancien dans les sciences humaines et sociales. Cependant,
différentes préoccupations sociétales, économiques et environnementales
contemporaines ré-interpellent ces liens. Il s’agit notamment de
rechercher des alternatives aux modes d’interactions, d'une part entre
société et
biosphère, d'autre part entre modes de productions et de consommation
des ressources
et services qui caractérisent le modèle socio-écologique dominant(1).
Ce sont ces nouvelles relations villes-campagnes, portant sur les flux
de matières et d’énergie (denrées alimentaires, énergie, eau etc.) que
nous analyserons, en France, au Danemark et en Italie. La communication
portera en particulier sur une étude de cas réalisée en France dans le
courant de l’année 2018. Les résultats qui en sont issus contribuent à
éclairer les dynamiques et les spécificités de ces nouvelles relations
ville-campagne.
(1) "Un régime socio-écologique d’un
territoire caractérise les interactions entre les sociétés et la
biosphère pour une période donnée. Le modèle socio-écologique dominant
est caractérisé par une société industrialisée, une mondialisation des
échanges et des productions, l’ouverture des cycles biogéochimiques la
linéarisation et l’intensification des flux de matières et d’énergie".
Sources: Gilles Billen, Josette Garnier et Sabine Barles, "History of
the urban environmental imprint: introduction to a multidisciplinary
approach to the long-term relationships between Western cities and
their hinterland", Regional
Environmental Change, 1 juin 2012, vol. 12, n°2, p. 249 253;
Sabine Barles, "The main characteristics of urban socio-ecological
trajectories: Paris (France) from the 18th to the 20th century", Ecological Economics, octobre 2015,
vol. 118, p. 177 185.
Laetitia Verhaeghe, titulaire d’un
Master en Urbanisme et aménagement de l’Université Paris 1
Panthéon-Sorbonne, est doctorante en CIFRE à l’UMR Géographie-Cités et
au sein de l’association Sol et Civilisation (dir. Antoine Brès et
Sabine Barles). Ses travaux de recherche portent sur les nouvelles
relations villes-campagnes. Cette thèse est réalisée en partenariat
avec la Caisse des Dépôts, France urbaine et la fondation Avril.
Publication:
Sol et
Civilisation, "Chemins de campagnes, la ville
autrement", n°60, 2018.
Patrice
VUIDEL & Christian DU TERTRE: L’économie de la
fonctionnalité et de la coopération: un nouveau modèle économique,
levier d’un nouveau modèle de développement des territoires
L’économie de la fonctionnalité et de la coopération consiste à
produire des solutions intégrées de biens et de services, basées sur la
vente d’une performance d’usage ou inscrites dans une dynamique
territoriale centrée sur les enjeux du développement durable. Ces
solutions sont conçues afin de prendre en charge des externalités
sociales et environnementales dans les domaines de l’habiter, de la
mobilité, de la transition énergétique, de la prévention des déchets,
du bien vivre alimentaire, etc. Cette nouvelle dynamique économique
repose sur une capacité à développer des écosystèmes coopératifs
associant acteurs publics, privés, bénéficiaires. Elle redonne de la
reconnaissance et du sens au travail et ouvre de nouvelles possibilités
de création d’activité et d’emplois pérennes.
Patrice Vuidel est consultant chercheur
associé au sein du laboratoire
d’intervention et de recherche ATEMIS. Délégué général du
Club Économie de la Fonctionnalité & Développement Durable, il a
récemment produit une étude prospective pour l’ADEME sur le sujet de
l’économie de la fonctionnalité.
Christian Du Tertre, économiste, est professeur émérite à l’Université
Paris Diderot, directeur scientifique du laboratoire d’intervention et
de recherche ATEMIS . Il préside l’Institut Européen de l’Économie
de la Fonctionnalité et de la Coopération.
Les
enjeux et les outils de la prospective et de l’intelligence
économique des territoires (le point de vue des collectivités
territoriales)
Table
ronde d'acteurs de Normandie et d'ailleurs:
Sophie
GAUGAIN (vice-présidente de la Région Normandie, en charge du
développement économique et du soutien aux entreprises)
Fabrice
JEANNE (directeur général des services du département de la
Manche)
François
BRIÈRE (maire de Saint-Lô)
Florence
MAS (directrice régionale de la Caisse des dépôts en Normandie)
Nicolas
PORTIER (délégué général de l'ADCF - Association des Communautés
de France)
Dans le contexte actuel de grandes mutations (économiques, écologiques,
sociétales) et d’évolutions institutionnelles, les démarches de
prospective prennent un souffle nouveau. En France, les travaux du CGET
(ex-DATAR) ont longtemps contribué — et contribuent encore —, parmi
bien d’autres, à la prospective territoriale, au travers de la
production de visions pour les années 2000, 2020, 2030, 2040.
Désormais, et à mesure de la décentralisation, les collectivités
territoriales deviennent de plus en plus les instigatrices de
réflexions leur servant à se projeter dans l’avenir. Démarche de
connaissance pour l’action(1) et en même
temps philosophie de l’action collective(2),
la prospective permet d’élaborer des visions partagées à partir
desquelles peuvent se bâtir une représentation cohérente de l’avenir et
en conséquence de "nouvelles alliances" entre les acteurs concernés
pour co-construire des stratégies territoriales.
L’expérience de la Normandie, laboratoire à partir duquel le géographe
Armand Frémont a nourri sa conception de l’Aménagement du territoire(3),
est particulièrement féconde. Depuis les années 2010, un groupe de 15
géographes normands (Universités de Caen, Le Havre et Rouen) s’est
mobilisé en faveur de la réunification des deux Normandie et, dès
l’annonce de la réforme, a émis des propositions à l’intention des
décideurs. En juin 2015, les 15 géographes ont organisé un colloque à
Cerisy(4), au cours duquel, au-delà du simple
découpage territorial, ont été étudiés des problèmes d’envergure:
aménagement et/ou développement, insertion dans les réseaux et les
flux, rapports aux autres entités territoriales (métropoles, villes),
notions d’identité et de citoyenneté régionale...
La thématique transversale du présent colloque "Nouveaux enjeux
prospectifs des
territoires et co-construction des stratégies" suggère de s’interroger
sur ces démarches de prospective et de co-construction des stratégies,
qui ne se recouvrent pas — l’une étant ouverte et l’autre finalisée —
mais qui, néanmoins, suscitent des coopérations multi-acteurs,
transversales et interterritoriales.
Différents niveaux de collectivités, représentés dans cette table
ronde, aborderont ces questions au travers de leur retour
d’expériences. La présence de la directrice régionale de la Caisse des
dépôts apportera un éclairage complémentaire qui permettra de faire le
point sur les démarches de prospective et de co-construction des
stratégies territoriales conduites en Normandie, région dont le nom,
l’histoire et la culture sont mondialement connues. Le débat sera
ensuite ouvert aux participants du colloque afin de dégager ensemble
des enseignements de portée générale à l’ensemble des régions
françaises.
Les thématiques et questions autour desquelles pourraient s’articuler
les débats sont les suivantes:
- le passage
de la vision prospective à l’action: quels souhaits les
différents acteurs formulent-ils quant aux futurs de leurs
collectivités? quelles démarches engagent-ils, à partir d’un diagnostic
des mutations en permanence renouvelées, pour définir une vision
partagée et pour impulser une dynamique collective? avec quels modes de
pensée et d’action rénovés? avec quelles nouvelles méthodes? quels
outils? pour quels usages et quelles pratiques de la prospective et de
l’intelligence territoriale? avec quel lien à l’évaluation?
-
l’articulation entre temporalités et spatialités: comment
partager et interfacer une vision entre les différents niveaux de
collectivités au regard des diverses temporalités? quelles avancées?
quelles difficultés?
- la
co-construction des stratégies territoriales: quelles
concertations et quelles participations de la société civile (citoyens,
entreprises, associations)? comment forger les "nouvelles alliances"
capables de conduire les transitions nécessaires (écologiques,
économiques, sociétales)? quelles contributions des schémas régionaux
aux démarches de co-construction?
(1) Durance Philippe, Cordobes Stéphane,
"Les
Entretiens de la Mémoire de la Prospective: Edith Heurgon", 2004.
(2) Vidal-Kratochvil Chloé, La
prospective territoriale dans tous ses états. Rationalités, savoirs et
pratiques de la prospective (1957-2014), Thèse de doctorat.
Lyon, École normale supérieure, 2015.
(3) Aménagement du
territoire. Changement de temps, changement d’espace,
Presses Universitaires de Caen, colloque de Cerisy, dir. Armand Frémont
et al., 2008.
(4) La région, de
l’identité à la citoyenneté, Éditions Hermann, 2016,
colloque de Cerisy sous la direction d’Armand Frémont, Yves Guermond et
des quinze géographes normands, 2016.
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EXPOSITION :
"Les
zones d'activités économiques, des espaces à dévoiler",
organisée par le collectif Point-Virgule
Point Virgule, collectif à la croisée des disciplines liées à la ville,
propose de mettre en place une exposition le temps du colloque. Il
s’agit d’explorer de nouveaux supports de représentation des espaces
productifs propices à nourrir les débats de Cerisy sur les nouveaux
enjeux prospectifs des territoires. Souvent dépréciées, les zones
d’activités économiques sont aujourd’hui des objets urbains mal
identifiés et peu investis par les projets artistiques. Au travers de
contributions sensibles et prospectives, il s’agira de poser un regard
nouveau sur ces espaces, d’illustrer leur empreinte sur l’urbain et le
paysage, sans occulter leur rôle dans les systèmes économiques locaux.
Nous proposerons ainsi de croiser les regards de chercheurs, de
praticiens, d’amateurs et d’usagers afin de contribuer à une
compréhension et une définition de ce qu’est "l’objet ZAE" aujourd’hui.
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Avec le soutien
de l'Institut CDC pour la Recherche de la Caisse des Dépôts
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