La saison des colloques 2016 s'est achevée le 2 octobre dernier et les membres de l'Association des Amis de Pontigny-Cerisy, à jour de leur cotisation, recevront bientôt la lettre compte rendu mise au point, à partir d'indications des directeurs des 23 manifestations, par Jean-Christophe Tournière. Il prend ainsi le relais du regretté Jean Ricardou qui, depuis le début du XXIe siècle, en assurait la charge.

Mais l'activité cerisyenne se poursuit tout au long de l'année.

D'abord il s'agit d'assurer la publication des rencontres précédentes (plus de 20 ouvrages en 2016 dont vous êtes tenus au courant à mesure de leur parution) et, avec leurs responsables scientifiques, de préparer les rencontres à venir (voir "Colloques 2017").

Ensuite, il convient d'animer divers réseaux de partenariats : ainsi, le 21 octobre, à Cerisy, la COCOR (qui coordonne, avec l'Université de Caen Normandie, l'ensemble des coopérations avec la Région Normandie); ainsi, le 17 novembre, à Paris, à l'invitation de la Caisse des Dépôts, le Cercle des Partenaires de Cerisy, auquel Armand Hatchuel (vice-président de l'AAPC, qui en est, avec Jean-Paul Bailly, le co-animateur) consacre ci-dessous quelques lignes (le compte rendu complet figurera dans la prochaine lettre).

Enfin, chaque année, pendant la période de fermeture du CCIC, le château et ses bâtiments annexes font l'objet de travaux d'entretien et d'amélioration que vous pouvez apprécier à chacune de vos venues à Cerisy, grâce à l'action de la famille et au suivi particulier d'Anne Peyrou-Bas, avec l'aide de Philippe Kister.

Ce sont aussi les travaux de rénovation du mur de soutènement de la terrasse nord qui, après plusieurs éboulements et diverses mésaventures, ont subi à la fois un retard et un surcoût d'environ 10% sur la tranche ferme. Ils ont repris courant novembre et devraient s'achever avant la prochaine saison. Dominique Peyrou assure leur suivi pour la maîtrise d'ouvrage : il vous présente, dans cette lettre, l'état d'avancement du projet. Grâce à l’important soutien au titre des Monuments historiques de la DRAC et du Conseil départemental de la Manche, 65% du financement est assuré. Pour réunir les 35% restants, une démarche de mécénat a été engagée : elle a permis aujourd’hui de rassembler, grâce à la générosité d’une centaine de donateurs, environ 40% des 120 000 € espérés. Comme nous sommes encore loin du compte, nous lançons un nouvel appel à participation à celles et ceux qui sont attachés à l’avenir de Cerisy en les invitant à adresser leurs dons (même modestes, par exemple de 10 €) à la Fondation du Patrimoine* (ce qui leur permet de fortes déductions fiscales).

Par ailleurs, c'est avec plaisir que le 25 novembre dernier, nous avons planté dans le parc de Cerisy à proximité de l'Orangerie un érable en hommage au poète Frédéric Jacques Temple, auquel a été consacré en 2015 un colloque dont les actes viennent de paraître aux éditions Hermann sous la forme d'un somptueux ouvrage illustré (voir présentation en ligne). Avant de planter l'arbre ainsi qu'un exemplaire du livre, Pierre Charvet, beau-fils de FJT, a lu un texte adressé par l'écrivain (empêché de nous rejoindre pour des raisons de santé), en présence de l'éditeur et d'une douzaine d'amis venus partager un moment de forte émotion auquel les journaux locaux ont fait écho (Ouest-France, La Manche Libre). Vous pourrez trouver dans cette lettre ce texte, accompagné de quelques photos.

Ainsi, donc, l'activité cerisyenne se poursuit sans interruption. Permettez-moi d'ajouter deux bonnes nouvelles : la première, c'est que les enfants de Catherine et Jacques Peyrou se mobilisent afin d'assurer une continuité familiale à l'aventure culturelle engagée, en 1910, par Paul Desjardins à Pontigny et reprise à Cerisy, en 1952, par Anne Heurgon-Desjardins; la seconde, c'est que le Conseil d'administration s'engage également avec vigueur pour accompagner l'équipe du Centre culturel international de Cerisy dans la poursuite et le réinvention de son œuvre de culture et de pensée.

Vous remerciant de votre fidélité à Cerisy en cette période de transmission, j'espère vous accueillir en Normandie pour l'un de nos colloques 2017, et vous adresse mes meilleurs voeux pour la nouvelle année.

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(*) Vous pouvez adresser vos dons, soit sur le site internet sécurisé de la Fondation du Patrimoine (https://www.fondation-patrimoine.org/37254), soit par chèque à l’ordre de la « Fondation du Patrimoine - Château de Cerisy-la-Salle », 90 rue Saint Blaise, BP 08, 61001 ALENÇON Cedex, Tél. 02 33 29 95 36.

Cela fait maintenant quatre ans que le château a connu les premières secousses qui ont fragilisé puis mis à terre le mur qui soutient sa terrasse, mettant en danger les vestiges de l’ancien manoir du XVIe siècle mais aussi le cadre dans lequel les colloques de Cerisy se déroulent depuis bientôt 65 ans (voir la place du mur dans les moments de convivialité de Cerisy).
Quatre années d’incertitudes et de rebondissements jalonnées par des études diagnostic, d’avant-projet, de projet, un premier début de chantier fin 2015, une interruption pour remise à plat du protocole de restauration, un nouvel éboulement du mur Est, la suspension et la mise en sécurité du site pour la saison 2016 du centre culturel et enfin une reprise des travaux en novembre dernier avec la perte d’un nouveau tilleul mais une issue annoncée avant la saison 2017...
La première phase de cette reprise est consacrée à la réalisation de travaux de terrassement et de coulage des ouvrages en béton sur leur partie basse puis haute.
Dans un second temps, le parement des murs sera reconstitué à partir des pierres d’origine.
Nous espérons que le chantier sera achevé avant le début de notre saison 2017.

"Ainsi nous y sommes ! Cette idée, surgie au mois d’août 2015 de l’imagination de Marie-Paule Berranger, un soir de musique et de champagne, voici qu’elle a pris forme, qu’elle a pris vie, avec la bienveillance active d’Édith, l’énergie poétique, voire chamanique d’Emmanuel et, tout à fait décisive, la compétence du jardinier, Pascal Augrain, qui a choisi la Sainte Catherine, où tout s’enracine, pour mettre toutes les chances de notre côté.
...
Quand j’ai découvert le château de Cerisy, il y a plus de 40 ans, c’était sur le chemin de Canisy, patrie de Jean Follain. La présence accueillante d’Anne Heurgon me ramenait à l’année 1942 où, grâce à Émile Dermenghem et Edmond Charlot, j’avais connu vos parents, Édith, dans leur appartement de la rue Michelet, à Alger. Jeune homme rêvant de littérature, tout étonné d’en être le témoin,  j’y voyais Saint-Exupéry faire des tours de carte pour épater André Gide… Je n’imaginais pas alors que l’histoire continuerait.

Pourtant je suis revenu régulièrement à Cerisy, j’ai assisté à plusieurs colloques, consacrés à des amis ou organisés par des amis, sans penser que j’y figurerais un jour en tant que sujet d’étude ! C’est quelque chose de tout à fait spécial, une sorte d’apothéose où l’excellence scientifique se déploie dans un climat de bienveillance heureuse, grâce à la beauté des lieux et à la qualité des hôtes. J’ai une gratitude immense envers Claude, Marie-Paule et Pierre-Marie, et bien sûr envers Édith, qui m’ont offert, en 2015, de connaître cette expérience de mon vivant !.

J’imaginais encore moins qu’un arbre, que j’ai eu le privilège de choisir, un érable — acer platanoides —, serait planté pour en marquer la mémoire. Il ne m’est pas possible d’être ici aujourd’hui, cela me révolte et me chagrine, mais Pierre, Mathieu, Guilhem, Jean, sont mes témoins et mes messagers. Je réunis toutes les forces de ma pensée pour exprimer mon affection, mon amitié et ma reconnaissance envers ceux qui m’ont permis d’être désormais, à travers l’âme bruissante de cet arbre, l’hôte invisible mais présent du château et de sa forêt".