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CENTRE CULTUREL INTERNATIONAL DE CERISY

Programme 2016 : un des colloques





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"PLAN" ET "CHAMP"
DANS LE CINÉMA DES PREMIERS TEMPS

Mise à jour
23/06/2016


DU MERCREDI 8 JUIN (19 H) AU DIMANCHE 12 JUIN (14 H) 2016

DIRECTION : André GAUDREAULT, Laurent LE FORESTIER, Jean-Baptiste MASSUET

ARGUMENT :

Lorsqu’on aborde aujourd’hui un film sous un angle analytique, sont généralement assez régulièrement convoquées les notions de "plan" et de "champ" qui sont alors liées à des problématiques de découpage et de composition de l’image, mais dont on ne questionne plus guère les origines plurimédiatiques.

Or, ni l’une ni l’autre de ces deux notions n’a été "inventée" pour ou par le cinéma: en provenance de diverses séries culturelles (notamment le théâtre, la peinture, la photographie, l’architecture, les illustrés), chacune a pu faire l’objet de définitions et d’usages divers auxquels les premières productions cinématographiques font nécessairement écho, non seulement au cœur des bandes filmées, mais également au sein des discours qui les entourent.

Il s’agira donc de réfléchir aux références croisées qui existent entre la cinématographie des premiers temps et les autres pratiques culturelles au début du XXe siècle, non seulement dans la façon d'aborder les notions de "plan" et de "champ", longtemps envisagées comme proprement cinématographiques, mais aussi dans la manière même de les nommer.

CALENDRIER DÉFINITIF :

Mercredi 8 juin
Après-midi:
ACCUEIL DES PARTICIPANTS

Soirée:
Présentation du Centre, des colloques et des participants


Jeudi 9 juin
Matin:
Théories du plan et du champ
André GAUDREAULT: Les tribulations de l’expression "premier plan" d’une série culturelle à l’autre au tournant du XXe siècle

Éducation au plan et au champ
Santiago HIDALGO: "L’Histoire" du plan de cinéma

Après-midi:
De la théorie à la pratique
Jean-Pierre SIROIS-TRAHAN: Champ et premiers plans, ou la constitution du découpage
Benoît TURQUETY: Techniques du champ


Vendredi 10 juin
Matin:
Dessin de presse, bande dessinée
Alain BOILLAT: Bécassine, cousine du cinéma. Le hors-champ dans la "bande dessinée" des premiers temps (Christophe, Pinchon)
Philippe MARION: Du champ séquentiel à l’hyperchamp dans le comic strip. Little Nemo, acrobate sur planches...
Jérémy HOUILLÈRE: Quand le dessinateur se fait opérateur. Le champ de la caméra dans le dessin de presse entre 1895 et 1918

Après-midi:
Plan et champ en animation
Valérie VIGNAUX: Formations/déformations médiatiques ou culturelles et mise en perspective du plan dans l’œuvre animée d’Émile Cohl
Jean-Baptiste MASSUET: De la case au plan. Les transpositions des comic strips en animated cartoons de 1911 à 1916 et leurs conséquences esthétiques


Samedi 11 juin
Matin:
Genres et catégories filmiques
Laurent LE FORESTIER: Deux conceptions du champ et du plan, deux systèmes de fabrication?
Stéphane TRALONGO: Le crime en "premier plan". Détection, déception et scénarios de la vision troublée

Après-midi:
Valentine ROBERT: Entre tableau et plan, l’espace pictural du cinéma des premiers temps [enregistrement audio en ligne sur la Forge Numérique de la MRSH de l'Université de Caen Normandie et sur le site France Culture]

Presse et documentaire
Stéphane PICHELIN: Documentaire ou fiction, prise sur le vif ou mise en scène: y a-t-il un lieu pour l'émergence des formes institutionnelles du hors-champ en France entre 1908 et 1911?
André GAUDREAULT: "Bonus"


Dimanche 12 juin
Matin:
Espaces scéniques
Simon DANIELLOU: Étagement des plans et verticalité des corps chez Shôzô Makino: un espace filmique sous influence théâtrale?
Pierre CHEMARTIN: L'image anthropocentrique: la scène et l'espace de jeu dans les récits en images et les vues animées

Après-midi:
DÉPARTS

RÉSUMÉS :

Alain BOILLAT: Bécassine, cousine du cinéma: les termes du comparant cinématographique dans les discours sur la "bande dessinée" d’avant 1915
Notre intervention se donne pour objectif d’investiguer l’intersection entre la sphère médiatique du "cinéma" (des premiers temps) et celle comprenant des productions dessinées contemporaines  ultérieurement rattachées à la "bande dessinée". Les séquences d’images qui paraissent dans la presse  n’ont guère été commentées au tout début du XXe siècle, mais l’on s’intéressera — non sans évoquer les commentaires émis par un auteur comme Christophe (Georges Colomb)  à propos des projections Lumière —, dans une perspective historiographique, à la manière dont les critiques et historiens de la bande dessinée ont élaboré un discours sur les pionniers (dès Rodolphe Töpfer) en recourant à une comparaison plus ou moins explicite avec le cinéma: celui des débuts, mais également le cinéma institutionnalisé ultérieur, dans une démarche téléologique intéressante à examiner en ce qu’elle témoigne souvent d’une valorisation de pratiques jugées innovantes en raison de jeux sur la frontière entre champ et hors-champ; la notion de "péri-champs", avancée par Benoit Peeters, témoigne d’ailleurs de la nécessité apparue aux théoriciens de la bande dessinée de penser certaines spécificités du médium par rapport au cinéma. Dans cette traversée de discours sous-tendus par une conception intermédiale dont nous exposerons les tendances les plus marquantes et discuterons, notamment en revenant sur les exemples cités (souvent tirés des albums de Christophe), les extraits les plus emblématiques ou singuliers, nous nous limiterons à l’espace francophone en raison de l’intérêt que nous porterons, en deçà des concepts, aux termes mêmes de "champ" et de "plan" (en l’espèce d’une assimilation à celui de "case"). Sur la base de ces constats, nous nous pencherons enfin, dans une perspective d’analyse des rapports entre champ et hors-champ, sur l’exemple des vignettes dessinées par Pinchon pour la série Bécassine,  personnage qui apparaît dès 1905 dans la Semaine de Suzette puis en album dès 1913; l’examen des premières aventures de cette anti-héroïne bretonne sera guidé par une comparaison avec le dernier album paru, Bécassine au studio (1950/1992), dans lequel, précisément, les auteurs Caumery et Pinchon, dans une sorte d’éclairage rétrospectif, conduisent cette ingénue "des premiers temps" à se confronter au dispositif cinématographique.

Alain Boillat est professeur ordinaire à la Section d’histoire et esthétique du cinéma et doyen de la Faculté des Lettres de l’Université de Lausanne. Ses cours, publications et recherches ont notamment trait à l’étude des pratiques scénaristiques, à l’histoire des théories du cinéma, à l’examen du rôle de la voix dans les dispositifs audiovisuels, aux liens entre bande dessinée et cinéma et, plus généralement, aux questions de narration et de fiction dans les productions médiatiques.
Publications
Du bonimenteur à la voix-over (2007) et Cinéma, machine à mondes. Essai sur les films à univers multiples (2014), paru dans la collection "Emprise de vue" qu’il dirige chez l’éditeur Georg (Genève).
Ouvrages collectifs
Les Cases à l’écran. Bande dessinée et cinéma en dialogue (2010).
Avec Marc Atallah, BD-US: les comics vus par l’Europe (2016).


Pierre CHEMARTIN: L'image anthropocentrique: la scène et le jeu dans les récits en images et les vues animées
Le dialogue qui s’instaure, au tournant du XXe siècle, entre les récits en images et les vues animées, montre à quel point les séries culturelles sont perméables et malléables. Cette communication montrera que les humoristes, comme ils aiment parfois s’appeler, adaptent ou détournent des formules comiques qui n’appartiennent pas en propre aux arts graphiques, mais bien plutôt à l’univers de la scène et, dans une moindre mesure, des vues animées. Ce phénomène s’observe un peu partout, notamment dans des séries comme Notre film comique, Our moving pictures ou Freddy film. Les vues animées imprègnent profondément l’imaginaire des humoristes, tout comme ce fut le cas, avant, avec le caf’conc’, la pantomime ou la chronophotographie. Nous verrons que la matière de ce dialogue, dans les saynètes à caractère comique, porte à la fois sur la scène et le jeu, c’est-à-dire sur la scène en tant qu’espace de jeu et en tant que séquence de jeu. On peut parler, en empruntant la notion à Thierry Groensteen, d’une image anthropocentrée. C’est que la scène, dans la saynète comique, est pensée en fonction d’une action ininterrompue et d’un espace centré sur la figure humaine. Dans les récits en images, la case s’ajuste toujours aux dimensions des personnages qu’elle représente, les montrant le plus souvent en pied, un peu comme s’ils évoluaient sur scène. L’action est brève, avec unité de temps et de lieu. On observe la même chose dans les vues comiques, dont le caractère uniponctuel, sans trace apparente de montage, évoque les pièces en un acte et les numéros de vaudeville. On voit s’ouvrir ici, en considérant certaines formules à l’aune des arts de la scène, de nouvelles pistes de réflexion sur la formation des séries culturelles, mais aussi, plus indirectement, sur les notions de plan et de champ.

Pierre Chemartin est chargé de cours à l'Université de Montréal. Il est associé aux activités du Groupe de recherche sur l'avènement et la formation des institutions cinématographique et scénique, le GRAFICS. Ses articles les plus récents portent sur les échanges entre cinéma, animation et bande dessinée.
Bibliographie
Boillat, Alain, 2010, Les cases à l’écran. Bande dessinée et cinéma en dialogue, Lausanne, Georg.
Bottomore, Stephen, 1995, "I want to see this Annie Mattygraph" : a cartoon history of the coming of the movies, Gemona, Le Giornate del cinema muto.
Gaudreault, André et Frank Kessler, 2002, "L’acteur comme opérateur de continuité, ou: les aventures du corps mis en cadre, mis en scène et mis en chaîne", dans Laura Vichi (dir.), L'Uomo visibile, p. 23-32, Udine, Forum.
Gaudreault, André, 2008, Cinéma et attraction: pour une nouvelle histoire du cinématographe, Paris, CNRS.
Groensteen, Thierry, 1990, "Du 7e au 9e art: l’inventaire des singularités". in Gilles Ciment (dir.), Cinéma et bande dessinée, p. 16-28, Paris, Corlet/Télérama.
Groensteen, Thierry, 1999, Système de la bande dessinée, Paris, PUF.
Kunzle, David, 1973, History of the comic strip, Berkeley, University of California Press.
Patrice Pavis, 1980, Dictionnaire du théâtre, termes et concepts de l’analyse théâtrale, Éditions sociales, Paris.
Smolderen, Thierry, 2009, Les naissances de la bande dessinée, Paris, Les impressions nouvelles.
Stefanelli, Matteo, 2010. "Du cinéma-centrisme dans le champ de la bande dessinée", in Éric Maigret et Matteo Stefanelli (dir.), Une bande dessinée: une médiaculture, p. 217-236, Paris, Armand Colin.


Simon DANIELLOU: Profondeur de champ et étagement des plans: influences des pratiques scéniques sur les compositions spatiales des films japonais du début des années 1920
Au sein du maillage culturel qui voit l’introduction en 1897 du cinématographe Lumière au Japon, le kabuki et le bunraku (théâtre de marionnettes) se présentent comme des influences majeures pour les métrages produits localement en raison des sujets "mouvementés" qu’ils fournissent et par la suite du répertoire qu’ils partagent. Or, les mises en scène de ces deux formes théâtrales se caractérisent par l’exploitation de la hauteur plutôt que de la profondeur de leurs espaces scéniques principaux. De telles spécificités scénographiques nous incitent à déterminer si, durant les premières décennies de la production cinématographique japonaise, l’espace filmé est exploité par des mises en scène reposant sur l’étagement des plans en profondeur ou plutôt sur des déplacements continus dans la profondeur de champ. Cela invite en outre à repérer les échelles particulièrement sollicitées par la mise en cadre qui en découle. Pour ce faire, nous nous focaliserons sur des films comme Jiraiya le héros (Makino, 1921), Le Col Kosuzume (Numata, 1923) ou Contre-courant (Futagawa, 1924) qui présentent des variations compositionnelles très marquées selon que leurs scènes prennent place en intérieur ou en extérieur.

Docteur en Études cinématographiques, Simon Daniellou est l’auteur d’une thèse sur la représentation des arts scéniques dans le cinéma japonais. Ses recherches portent plus largement sur la notion de théâtralité appliquée aux cinémas d’Extrême-Orient et comprennent des travaux sur les films de Hong Sang-soo (dans A. Fiant, P.H. Frangne et G. Mouëllic (dir.), Les Œuvres d’art dans le cinéma de fiction, PUR, 2014), Kōji Wakamatsu (dans F. Nicol et L. Perrigault (dir.), La Scène érotique sous le regard, PUR, 2014), Hou Hsiao-hsien, Tsui Hark, Toshio Matsumoto, Nagisa Ōshima et Kenji Mizoguchi.

Santiago HIDALGO:
"L’Histoire" du plan de cinéma
Cette communication poursuit les recherches entamées par André Gaudreault et Philippe Marion sur les catalogues de films et la novélisation (Gaudreault et Marion, 2003) en montrant que les textes publiés au sein de la presse corporatiste des premiers temps ont peut-être été nécessaires pour rendre les séquences constituées de plans — et les plans en eux-mêmes — compréhensibles. Alors que David Hulfish affirme en 1909 que "l’art de l’image cinématographique est pleinement développé au cœur des scènes elles-mêmes avant que la caméra ne les enregistre" (Hulfish, 1909), une autre évidence indique un important et substantiel fossé informationnel entre le profilmique, le plan perçu, et son interprétation. Comme le note le Moving Picture World en 1910, les spectateurs trouvaient les films difficiles à comprendre, au point "que nous ayons entendu dire qu’un spectateur de cinéma avait littéralement pris une copie du Moving Picture World avec lui dans la salle pour s’efforcer de suivre le film à l’aide de l’histoire". Le rôle de ces "petites histoires" ("Les Histoires du Film") est peut-être plus intelligible du point de vue de la notion d’Edward Branigan de "théorie populaire du film", collectant connaissances et savoirs qui guident "certaines décisions visant à mieux comprendre comment regarder une image, imaginer son achèvement, mettre en forme des prototypes, réviser, et se rappeler de son sens" (Branigan, 2006). De ce point de vue, "Les Histoires du Film" ne fournissent pas seulement les informations manquantes pour "compléter" les plans, mais fournissent également un schéma par lequel une série de plans pouvait être comprise comme une histoire. Je montrerai également que ces textes ont contribué à l’émergence de la "conscience du film" (Hidalgo, 2010), définie ici comme une connaissance de la nature construite des films, par le truchement du développement progressif d’un vocabulaire cinématographique, permettant de rendre visibles les composantes du plan. Cette présentation reposera, entre autres, sur le cas d’étude de The Musketeer’s of Pig Alley (1912) de D. W. Griffith pour illustrer le rôle fonctionnel des revues des premiers temps visant à compléter le sens des plans de cinéma.

Santiago Hidalgo est chercheur postdoctoral à la Chaire de recherche du Canada en études cinématographiques et médiatiques (Université de Montréal). Il a codirigé The Blackwell Companion to Early Cinema (2011) et dirigé l’ouvrage Technology and Film Scholarship: Experience, Study, History (Amsterdam University Press, à paraître en 2016).
Bibliographie
Branigan, Edward, Projecting a Camera: Language-Games in Film Theory, London, Routledge, 2006.
Gaudreautlt André et Philippe Marion, "Les catalogues des premiers fabricants de vues animées: une première forme de novellisation?", in Jan Baetens et Marc Lits (dir.), La novellisation. Du film au livre / Novelization. From Film to Novel, Leuven, Leuven University Press, 2004, p. 41-59.
Hidalgo, Santiago, "Early American Film Publications: Film Consciousness, Self Consciousness", in Nicolas Dulac, André Gaudreault, and Santiago Hidalgo (eds.), The Blackwell Companion to Early Cinema, Malden, MA, Wiley-Blackwell, 2012.
Hulfish, David, "Art in Moving Pictures", Nickelodeon 1, n°5, May 1909, 139–40.
"The Stories of the Films", Moving Picture World, 2 April 1910, 502.


Jérémy HOUILLÈRE: Quand le dessinateur se fait opérateur. Le champ de la caméra dans le dessin de presse entre 1895 et 1914
À partir de l’analyse d’un corpus d’images issues de la presse illustrée (essentiellement française) entre 1895 et 1914, et mettant en scène la présence d’une caméra et/ou d’un opérateur de vues animées, cette communication mettra en lumière les différentes tentatives de réappropriation, par le dessin, du champ cinématographique. Nous chercherons à déterminer par quels moyens le dessinateur, en se nourrissant de l'imaginaire des vues animées, s'est appliqué à réaliser des images à la croisée du dessin de presse et du plan de cinéma.

Doctorant en études cinématographiques à l’Université Rennes 2 et à l’Université de Montréal, la thèse de Jérémy Houillère porte sur les relations intermédiales entre les premiers films comiques français (1896-1914) et la presse illustrée satirique de cette période.
Il a publié récemment un texte sur la figure de Charlot dans la presse française des années 1920 (PUR, 2015) et un article, avec Sarah Gely, sur les résumés de films comiques des catalogues Pathé (Cinéma&Cie, automne 2013).


Laurent LE FORESTIER: Le champ des possibles du cinéma comique des premiers temps
Cette communication part d'un double constat: d'une part, le cinéma comique des premiers temps a été érigé par certains historiens comme une sorte de modèle de "cinématographicité"; d'autre part, cette défense du cinéma comique s'adosse le plus souvent à la croyance en la nature bifide de l'invention du cinéma, partagée entre un mode d'enregistrement (comme Lumière) et une modalité de spectacle (comme Méliès). En retournant à l'étude d'un grand nombre de films comiques français des premiers temps, on se demandera dans quelle mesure cette "cinématographicité" ne réside pas dans la capacité de ces films à réunir cette double nature. Au-delà de son importance dans le processus de linéarisation (Burch), la poursuite comique pourrait ainsi être vue comme une tentative d'appliquer au spectacle une conception du champ plutôt "lumièriste" (un espace d'aléas). Cette conception assez singulière vaudrait aussi pour les comiques tournés en studio, par l'expérimentation des limites et la mise en crise de l'espace construit traditionnel (le champ totalement centripète des tournages en décors fabriqués) dont ils témoignent. Il s'agirait in fine de se demander si la classification des scènes opérée par les éditeurs des premiers temps n'est pas elle-même sous-tendue par l'idée que ces différents types de films mettent en jeu des conceptions diverses du champ.

Philippe MARION: Du champ séquentiel à l’hyperchamp en bande dessinée. Little Nemo, acrobate sur planches...
Dans l’univers spatial de la bande dessinée, l’image ne s’ouvrent pas sur un champ, mais plutôt sur un effet de champ construit par l’acte démiurgique d’un énonciateur graphique. En outre, les images juxtaposées et co-présentes sur la page articulent un champ séquentiel, dans un contexte "hétérochrone" où le temps de la transmission / réception dépend du  regard du spectateur et de sa manière de gérer son parcours de l’espace visuel disponible.

Cette conférence envisagera certaines singularités de ce champ graphique de la bande dessinée en s’articulant en trois étapes. La première tentera de cerner les dimensions de ce champ généré par le dispositif tabulaire de la BD en avançant les notions de champ agrégé et d’hyperchamp. Dans l’espace iconique et narratif des comics, le champ construit dans la case est sans cesse affecté par le champ d’à côté. Il se construit ainsi une forme d’hyperchamp fait de correspondances, de continuité et de contrastes, d’échos et de résonances et de décalages entre les images disponibles sur la planche. Ce qui favorise la gestion d’une narration  singulière comme en atteste bien la forme culturelle du gag graphique. Le deuxième temps de l’exposé sera consacré à une exploration du champ agrégé et de l’hyperchamp dans la célèbre série de Winsor McCay: Little Nemo in Slumberland (1905-1914). Le monde inventé par McCay dans chacune de ses planches tresse inextricablement composition graphique, contrepoints visuels et construction diégétique, tandis que son récit onirique procède intimement de cette gestion du champ agrégé. Enfin, la troisième étape de l’exposé confrontera cette dynamique de l’hyperchamp aux champs temporalisés tels qu’ils apparaissent dans les animated comics du même McCay, mettant en mouvement Little Nemo (notamment dans "Watch me move !").

Jean-Baptiste MASSUET: De la case au plan. Les transpositions des comic strips en animated cartoons de 1911 à 1916 et leurs conséquences esthétiques
Avant d’être pleinement intégrées à l’institution cinématographique, les premières expériences américaines d’animation de dessins se caractérisent par un double statut: si elles sont pour la plupart diffusées dans les salles de cinéma reposant donc sur des codes narratifs et représentationnels cinématographiques, elles se présentent en réalité davantage comme des transpositions assez directes de comic strips à succès de l’époque, comme arrachées à leur médium d’inscription originel (la presse) pour intégrer un autre espace institutionnel. Or, il conviendrait de s’interroger sur les modalités esthétiques de cette transposition: les cases dans lesquelles sont représentés les personnages deviennent-elles des plans une fois transposées sur un écran? La question se pose d’autant plus que les normes représentationnelles de ces premiers animated cartoons sont largement héritées de leurs occurrences journalistiques (phylactères, absence d’échelles de plan, absence de perspective dans le champ de représentation, etc.). De quelle manière ces illustrations se sont-elles vues octroyer le statut de productions cinématographiques? Dans quelle mesure cette institutionnalisation du dessin animé a-t-elle pu reposer sur des questions liées au statut de ces images délaissant leur statut de cases pour devenir des plans de cinéma?

Stéphane PICHELIN: Les films à caractère documentaire: des matériaux pour l'élaboration du champ narratif
En définissant une rupture dans le champ des pratiques cinématographiques au tournant des années 1910, entre cinématographie-attraction et cinéma-institution, la Nouvelle Histoire affirme une distinction des technologies et des usages auxquels elles donnent lieu. Dans cette perspective, il est légitime de supposer une pluralité de la notion de champ incluant, outre le champ optique inhérent à l'appareil de prise de vue, un champ monstratif qui s'y superpose, et dont la clôture a souvent été remarquée, et un champ narratif ouvert sur un hors-champ où le monde diégétique continue. Il convient alors de poser la question du rôle, dans ce passage, des films à caractère documentaire, films pris sur le vif et sans le contrôle autorisé par la mise en scène. Il s'agit en effet de bandes dans lesquelles le monde réel rôde nécessairement bord-cadre et empêchent l'accomplissement de la fermeture sur lui-même du champ monstratif. S'agit-il pour autant de modèles ou de précurseurs à une conception narrative du hoirs-champ?

Stéphane Pichelin est doctorant en études cinématographiques à l'Université Rennes 2. Sa thèse, traitant de l'émergence de la catégorie documentaire dans le processus d'institutionnalisation du cinéma entre 1908 et 1932, entre dans des recherches portant sur les conditions de réception des films aux plans esthétique et psycho-social ("Au départ des images, noir", Mondes du cinéma n°4, "Vérité et historicité à partir des Chants de Mandrin", Mondes du cinéma n°5, "Histoire(s) de champ", Mondes du cinéma n°7).

Valentine ROBERT: Entre tableau et plan, l’espace pictural du cinéma des premiers temps
Cette contribution questionnera la dialectique entre "plan" et "tableau". On croit souvent que le terme "tableau", qui était historiquement utilisé pour désigner les premières images cinématographiques et qui fut réactivé dans le champ théorique comme nom même de leur esthétique (on parle de "tableau-style", de "tableau autonome et autosuffisant"), est venu au cinéma par le théâtre. En réalité, cette désignation est le fruit d’un paradigme pictural qui régnait non seulement au théâtre, mais dans tout le champ spectaculaire, et qui a modélisé la conception de l’image filmique des premiers temps. Or, le mot "plan", qui va s’imposer pour qualifier les images du cinéma institutionnalisé et se substituer au mot "tableau", trouve également une acception picturale essentielle. Le "plan" est un terme clé de la peinture figurative, permettant non seulement de diviser le tableau en sous-unités (1er plan, 2e plan, arrière-plan...), mais aussi de concevoir  l’image tout entière comme une section du champ de vision. Du "tableau" au "plan", il semble donc que la peinture propose un "découpage" des plus éclairants...

Valentine Robert est chargée de cours en Histoire et esthétique du cinéma à l’Université de Lausanne, membre du comité exécutif de DOMITOR et membre affiliée du GRAFICS. Auteure d’une thèse sur la relation entre les tableaux vivants et le cinéma des premiers temps, elle a publié de nombreux articles sur la relation entre peinture et cinéma, organisé des rétrospectives sur la question (au Musée d'Orsay, à la Cinémathèque suisse, etc.) et codirigé (avec François Albera et Laurent Le Forestier) Le film sur l’art, entre histoire de l’art et documentaire de création (PUR, 2014).

Jean-Pierre SIROIS-TRAHAN: Champ et premiers plans, ou: la constitution du découpage
Dans une chronique du Film en 1917, Colette fait une remarque bien curieuse à première vue: "J’ai vu des films français ces derniers mois — inspirés justement par les chefs d’œuvre du cinéma américain — qui projetaient des premiers plans gigantesques. C’est très bien. Mais il y en avait tous les trente mètres. C’est trop. S’ils ne sont pas projetés rapidement et à l’endroit précis, à la minute intense où tout l’intérêt de la scène réside dans l’expression d’un visage, les gros premiers plans ralentissent l’action. Nos artistes ne sont pas tous des génies. Leurs jeux de physionomie résistent mal à cet agrandissement exagéré". Cette remarque de Colette arrive à la fin d’un long processus où ces plans, qu’elle put admirer dans Forfaiture (1915) chez un Sessue Hayakawa, se sont naturalisés dans le cinéma, d'abord américain, puis français. Comme le précise un article que j'ai commis en 2002, les premiers cinégraphistes, à la suite de Méliès, créaient leur composition scénique en aménageant un espace circonscrit par une barre (ficelle, latte de bois, ligne tracée à la craie, etc.) en-deçà de laquelle, dans l’axe de la caméra, les comédiens restaient en "grandeur naturelle". Cet espace, appelé le "champ d’évolution des artistes", permettait à Méliès et à ses émules de créer des trompe-l’œil scéniques. Puis vers 1908, tout d’abord à la Vitagraph, on commença à passer la barre, ce qu’on appelait à l’époque "faire des premiers plans". Par là, il faut entendre les plans plus rapprochés que le plan-pied. Au début, on fit des plans-cheville; puis, timidement, on se rapprocha des visages pour capter "les jeux de physionomie". Les "gros premiers plans", c’est-à-dire les gros plans d’aujourd’hui, ne furent adoptés que tardivement (on en verra les raisons). Ce n’étaient plus "les têtes grimaçantes", attractions inspirées de la lanterne magique, des premières vues animées, mais des gros plans insérés, par le découpage, "à l’endroit précis, à la minute intense" où le visage humain relance l’action plutôt qu’il ne la freine. Cette communication proposera une relecture de cette histoire à la lumière de découvertes récentes, où se croiseront discours critique, recension des techniques de mise en scène (staging) et analyse des films. Nous essayerons de voir quelles techniques, venant d’autres arts (théâtre bien sûr, mais aussi peinture et photographie), furent réfractées par cette "merveille, le cinématographe" (Colette). Ainsi, nous espérons raffiner notre modèle décrivant un processus qui n’est rien d’autre que la constitution du découpage et, partant, du cinéma tel qu’on le conçoit aujourd’hui.

Directeur de la revue savante Nouvelles Vues, Jean-Pierre Sirois-Trahan est professeur de cinéma au Département des littératures de l’Université Laval depuis 2003. Il a obtenu un double doctorat à l’Université de Montréal et à l’Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle. Sa thèse portait sur le découpage, les automates et la réception au cinéma. Il a dirigé avec Sophie-Jan Arrien l’ouvrage Le Montage des identités (PUL, coll. "Kairos", 2008). Il a codirigé un numéro de la revue Cinémas sur le dispositif cinématographique (aut. 2003), un numéro de Nouvelles Vues sur le nouveau cinéma québécois (print.-été 2011) et il vient de codiriger avec Martin Barnier un numéro de Cinémas sur la théorie et l’histoire du son (aut. 2013). Théoricien et historien, il travaille présentement sur l’intermédialité du cinéma, le "pré-cinéma", l’enregistrement et le cinéma de Georges Méliès dont il a établi l’autobiographie: La Vie et l’Œuvre d’un pionnier du cinéma (Éditions du Sonneur, "La petite collection", 2012).
Publications
Charles O’Brien, "Camera Distance and Acting in Griffith Biographs", Performing New Media 1890-1915, Kaveh Askari, Scott Curtis, Frank Gray, Louis Pelletier, Tami Williams et Joshua Yumibe (dir.), Londres, John Libbay Publishing Ltd, 2014, p. 41-47.
Barry Salt, Film Style and Technology: History and Analysis, Londres, Starword, 2009 (3e édition), 461 p.
Jean-Pierre Sirois-Trahan, "Le Passage de la barre: transformation de la mise en scène dans le cinéma des premiers temps", L’uomo visibile. The Visible Man, Laura Vichi (dir.), Udine, Forum, 2002, p. 33-41.
Jean-Pierre Sirois-Trahan, "Découpage, mon beau souci (II). Réfractions de la lanterne magique et du théâtre", Les spectacles populaires: formes, dispositifs, diffusion (1870-1945), actes du Colloque de Cerisy, Pascale Alexandre et Martin Laliberté (dir.), à paraître.
Jean-Pierre Sirois-Trahan, "Découpage, mon beau souci", Le découpage au cinéma, enjeux théoriques et poétiques, actes du Colloque de Cerisy, Vincent Amiel, Gilles Mouëllic et José Moure (dir.), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, à paraître.


Stéphane TRALONGO: Le crime en "premier plan". Détection, déception et scénarios de la vision troublée
Dans le tournant des années 1910, les films exploitant le filon des "aventures policières" sollicitent une attitude méfiante à l’égard des images d’un univers urbain que le cinématographe montre peuplé de doubles et de faux-semblants. Cette attitude de suspicion, éveillée dès l’origine par les machines à vues animées, semble désormais intériorisée dans la forme même de ces films où s’affrontent détectives et membres du crime organisé. La notion de "plan", telle qu’elle apparaît dans l’expression "premier plan" mais aussi dans d’autres syntagmes contemporains, relève de la terminologie technique convoquée alors pour l’écriture des scénarios de films. Nous proposons d’en interroger plus spécialement l’usage dans son articulation avec la thématique de la vision troublée (parce qu’elle est amplifiée ou trompée) qui traverse le corpus de ce premier cinéma criminel, un cinéma de la mise en scène du regard, entre détection et déception. Se dessinent en effet, à la lecture des scénarios, des découpages où la narration de l’enquête policière, en impliquant des transformations de personnages, des inspections de décors ou des communications entre les espaces, se base sur un jeu constant entre dissimulation et monstration qui contribue à rendre caduque le principe d’autonomie du "tableau". Nous relierons les procédés d’écriture des scénarios anciens (conservés notamment grâce au Dépôt légal) aux figures de montage qu’elles appellent, en posant comme hypothèse l’idée d’un lien possible entre l’affinement du découpage et le questionnement des apparences (et de la perception).

Stéphane Tralongo est premier assistant à la Section d’histoire et esthétique du cinéma de l’Université de Lausanne. Docteur ès Lettres et arts, il est l’auteur d’une thèse sur l’histoire des débuts du spectacle cinématographique envisagé dans ses rapports aux arts de la scène (Université Lyon 2/Université de Montréal, 2012). Membre affilié du GRAFICS, il a publié plusieurs travaux sur le cinéma des premiers temps, notamment une étude sur le montage dans l’ouvrage collectif Techniques et technologies du cinéma (PUR, 2015). Ses recherches actuelles portent sur l’histoire du music-hall, le développement des techniques de montage et les usages du cinéma en contexte industriel.

Benoît TURQUETY: Techniques du champ
D’un point de vue technique, la construction du "champ" en cinéma, tel que le terme est compris aujourd’hui, résulte de l’agencement de plusieurs facteurs. Le premier est "l’angle de champ", donnée technique de la machine en usage, dépendant du format de la fenêtre d’impression et du choix de la focale de l’objectif. Le second facteur est la distance de la caméra à l’objet filmé. Pour un "champ" similaire, une focale plus longue correspondra à une caméra placée plus loin de l’objet. Mais cette similitude du champ est relative, car si elle garantit une présence pratiquement identique du sujet principal (notion qu’il faudrait réinterroger) à l’écran, il reste que le résultat visuel — le "plan" — s’en trouvera profondément modifié. L’économie spatiale et sociale du tournage en sera également transformée. Cette contribution se propose l’étude technologique de quelques agencements machiniques exemplaires du cinéma des premiers temps (du Cinématographe Lumière à la caméra Pathé Professionnelle, en passant par le Kinetograph Edison/Dickson par exemple) et des recherches qui y menèrent. Avec quels formats et objectifs tournait-on? D’où venaient-ils (photographie amateur, microscopie scientifique, etc.) ou en quoi différaient-ils des domaines connexes? Quelles distances de la caméra au décor, des opérateurs aux acteurs, s’en trouvaient-elles impliquées? Que peuvent nous apprendre les machines de ce que peut-être les sources écrites ne gardent pas en mémoire? Comment, par ailleurs, s’assurer que les objectifs dont sont munies aujourd’hui les machines dans les archives furent bien ceux utilisés à l’époque? Cette question du "champ" articule exemplairement machines, pratiques sociales et problèmes esthétiques. Son analyse technologique doit pouvoir mobiliser et réagencer ensemble ces éléments, mais aussi aider à la compréhension de cette articulation, en un moment historique donné.

Benoît Turquety, professeur assistant à la Section d’histoire et esthétique de l’Université de Lausanne, formé aux métiers techniques du cinéma (il est diplômé de l’École nationale supérieure Louis-Lumière), a soutenu à l’Université Paris 8 une thèse intitulée Danièle Huillet et Jean-Marie Straub, "objectivistes" en cinéma (Lausanne, L’Âge d’Homme, 2009). Ses recherches récentes portent sur l’épistémologie des techniques cinématographiques, cadre dans lequel se place son dernier ouvrage, Inventer le cinéma. Epistémologie: problèmes, machines (Lausanne, L'Âge d'Homme, 2014).
Bibliographie & Filmographie
Marie-Sophie Corcy, Jacques Malthête, Laurent Mannoni, Jean-Jacques Meusy (dir.), Les premières années de la société L. Gaumont et Cie, Paris, AFRHC/Bifi/Gaumont, 1998.
Laurent Mannoni, Le Mouvement continué, Milan/Paris, Mazzotta/Cinémathèque française, 1996.
Paul C. Spehr, The Man Who Made Movies: W.K.L. Dickson, London, John Libbey, 2008.
Benoît Turquety, Inventer le cinéma, Lausanne, L'Âge d'Homme, 2014.


Valérie VIGNAUX: Formations/déformations médiatiques ou culturelles et mise en perspective du plan dans l’œuvre animée d’Émile Cohl
Les films préservés d’Émile Cohl, majoritairement réalisés avant la Grande Guerre, empruntent à nombre d’activités médiatiques comme la carte postale, la lanterne magique ou la caricature, et se réfèrent également à une grande variété de pratiques culturelles, tels que le théâtre, le cirque, la magie, la bande dessinée... Autant d'éléments référentiels qui attestent d'une réflexion sur les spécificités du médium. Or, en introduisant un hors champ médiatique ou culturel, Cohl conduit une mise en perspective du plan qui influe sur la composition en cadre de l’animation elle-même. Ainsi, on envisagera cette œuvre en fonction de sa propre chronologie afin de restituer le cheminement technique et esthétique d’une pensée plastique. On s’intéressera également à la façon dont les référents culturels et médiatiques façonnent les plans: cadres dans le cadre; plan-séquence pour les animations en métamorphose; formation et déformation du plan qui; en composant des cadres ouverts, l’articule en autant de champs.

Valérie Vignaux est maître de conférences à l'Université de Tours et présidente de l'Association française de recherches sur l'histoire du cinéma. Historienne du cinéma français, spécialiste des usages non commerciaux (éducateur, amateur et militant).
Elle prépare une monographie dédiée à l'historien du cinéma Georges Sadoul.
Publication et direction d'ouvrages
"Émile Cohl", 1895, Revue d’histoire du cinéma, n°53, décembre 2007.
"Entertainment and Instruction as Models in the Early Years of Animated Film, New Perspectives on Filmaking in France", in André Gaudreault and Philippe Gauthier (ed.).
"Animation: New Perspectives on the Moving Image at the turn of the Century", Animation: an Interdisciplinary Journal, juillet 2011.


BIBLIOGRAPHIE :

François Albera, Marta Braun et André Gaudreault (dir.), Arrêt sur image, fragmentation du temps. Aux sources de la culture visuelle moderne, Lausanne, Payot Lausanne, 2002.
Vincent Amiel, Gilles Mouëllic et José Moure (dir.), Le découpage au cinéma, enjeux théoriques et poétiques, colloque de Cerisy, Rennes, Presses Universitaires de Rennes (à paraître début 2016).
Jacques Aumont, L’image, Paris, Armand Colin, 2011.
Alain Boillat (dir.), Les cases à l’écran. Bande dessinée et cinéma en dialogue, Genève, Georg, coll. "L’Equinoxe", 2010.
Marie-Sophie Corcy, Jacques Malthête, Laurent Mannoni, Jean-Jacques Meusy (dir.), Les premières années de la société L. Gaumont et Cie, Paris, AFRHC/Bifi/Gaumont, 1998.
André Gaudreault, Cinéma et attraction, Paris, CNRS Editions, 2008.
Laurent Guido et Olivier Lugon (dir.), Fixe/animé – Croisements de la photographie et du cinéma au XXe siècle, Lausanne, L’Âge d’Homme,  2010.
Laurent Le Forestier, Aux sources de l’industrie du cinéma. Le modèle Pathé. 1905-1908, Paris, L’Harmattan, 2006.
Jean Mitry, "De la notion de plan", Cinématographe, n°88, avril 1983.
Bernard Perron et Pierre Chemartin, "De la vignette à la vue et vice-versa: l’alternance avant le montage alterné", Cinéma & Cie., n°10, printemps 2007, p. 111-132.
Vincent Pinel, Vocabulaire technique du cinéma, Paris, Nathan, 1999, p. 304, article "Plan".
A. Reyner, "Conseils aux cinéphotographes et aux photographes – Du choix des plans (suite et fin)", Ciné-Journal, n°144, 27 mai 1911.
Emmanuel Siety, Le plan, au commencement du cinéma, Paris, Cahiers du Cinéma, 2001.
Jean-Pierre Sirois-Trahan, "Le Passage de la barre: transformation de la mise en scène dans le cinéma des premiers temps", in Laura Vichi (dir.), L’uomo visibile. The Visible Man, Udine, Forum, 2002, p. 33-41.
Benoît Turquety, Inventer le cinéma, Lausanne, L'Âge d'Homme, 2014.

Avec le soutien
du Conseil scientifique de l'Université Rennes 2,
de l'Équipe d'accueil EA 3208 Arts, pratiques et poétiques (Université Rennes 2),
du GRAFICS (Université de Montréal),
du Partenariat international de recherche TECHNÈS
et de l'AFRHC (Association Française de Recherche en Histoire du Cinéma)


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