CCIC
Centre Culturel International de Cerisy

Association des Amis de Pontigny-Cerisy

Juillet - Août 2016

Jean Ricardou nous a quittés soudainement, au bord de l'eau, à Cannes, le 23 juillet 2016

Écrivain et théoricien, il s'apprêtait à animer à Cerisy le 28ème séminaire de textique, nouvelle discipline à laquelle, depuis 1989, il consacrait tous ses efforts.
Conseiller à la programmation et à l'édition, il a fait bénéficier pendant plus de 35 ans, dans tous les domaines, le Centre culturel international de Cerisy de ses qualités d'intelligence et de rigueur.

Nous avons demandé à Mireille Calle-Gruber, vice-présidente de l'Association des Amis de Pontigny-Cerisy et qui l'a bien connu, de lui rendre ici hommage. De Norvège, Bente Christensen, amie de longue date, a eu la gentillesse de nous faire parvenir un témoignage d'amitié. D'autres textes, lus lors des obsèques le 2 août par les texticiens, sont proposés en téléchargement.

Le séminaire de textique, qui s'est effectvement tenu du 4 au 8 août, a été consacré aux actions à mettre en œuvre pour que se développent les travaux textiques en cours. Nous avons prié Jean-Christophe Tournière de nous dire ce que lui avait apporté la textique et quelles étaient les suites envisagées.
Par ailleurs, une journée d'hommage sera organisée à Paris dans les prochains mois, ainsi que, en 2019, à Cerisy, un colloque international autour de toute l'œuvre de Jean Ricardou.

Édith Heurgon et l'équipe du Centre culturel international de Cerisy-la-Salle

POUR JEAN RICARDOU, par la vice-présidente de l'AAPC

À Cerisy, dans la mémoire des hôtes et dans celle de ce lieu séculaire où il a longtemps œuvré à façonner la vie des rencontres, le souvenir de Jean Ricardou n’est pas près de s’effacer: silhouette énigmatique soigneusement composée et perpétuée, gracile, un peu féline, tout en souplesse musclée, moulée dans l’éternel jeans-maillot noir sous l’abondance des boucles de plus en plus grisonnantes. Les longues rouflaquettes barrant les joues et les lunettes noires reportaient vers les lèvres volontiers ironiques toute l’expression du visage. Ne pas omettre le pendentif à son cou, quelque chose comme de la corne ou de l’ivoire, une dent de sanglier, une corne d’abondance, un symbole phallique ou apotropaïque, les hypothèses étaient sans fin. Le personnage, iconique, se tenait ainsi hors de toute familiarité, ce qui n’empêchait aucunement de sa part un accueil généreux à la chaleur méditerranéenne.
Déconcertant à tous égards, il l’était: car il aimait jeter le trouble dans les rencontres à l’unisson et les évidences les mieux partagées.
Jean Ricardou, ce fut le rocker du roman dans les années soixante-dix, mais sa turbulence qui se méfiait des émotions cherchait à établir "l’ordre dans la débâcle" — titre du premier article qu’il écrivit sur La Route des Flandres de Claude Simon. Jean Ricardou, ce fut le baroudeur de la littérature mais qui faisait dans la dentelle de la phrase. Certains, lors de débats un peu âpres, le surnommèrent "Le Saint-Just des Lettres", mais s’il était tranchant en séance de colloque, il savait prendre le soin, lors des transcriptions qu’il effectuait pour la publication des Actes, de rendre à chacun fidèlement ses paroles.

Comme les chats, Jean Ricardou eut plusieurs vies. Des "Cerisy de Ricardou", j’en sais au moins cinq.
Première vie à Cerisy. Dans les années soixante-dix, reprenant le mot de "nouveau roman" au journaliste du Monde Emile Henriot lequel avait, un jour de 1957, lancé cette expression, somme toute banale, en désespoir de cause, ne sachant comment désigner des romans de facture inclassable, Ricardou réussit à ré-inventer le "Nouveau Roman" en "Nouveau Nouveau Roman": écrivant quatre livres de théorie et quatre livres de fiction [1] (il aimait souligner cette symétrie de sa production), et réunissant à l’enseigne du colloque "Nouveau Roman, hier, aujourd’hui", en 1971 à Cerisy, avec Françoise van Rossum Guyon, ceux qui allaient officialiser, de façon éphémère, leur appartenance de "nouveaux romanciers": Michel Butor, Claude Ollier, Robert Pinget, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute, Claude Simon. Et Jean Ricardou, donc, le plus jeune. C’est de Claude Simon, de vingt ans son aîné, qui appréciait ses travaux de théorie, dont il fut alors, finalement, le plus proche (Colloque "Claude Simon", 1974). À l’opposé de Robbe-Grillet, Ricardou fit avec lui, le temps du colloque qu’il lui consacra, un tandem explosif.
C’est à cette occasion qu’il m’invita à Cerisy. Je venais de terminer une première thèse à Montpellier sur le Nouveau Roman, je la lui avais envoyée, nous avions commencé une correspondance. Alors aux Affaires étrangères en poste en Egypte, je découvrais un monde, une effervescence intellectuelle insoupçonnée. Et bientôt, notamment, que le Centre culturel international de Cerisy avait la faculté d’accueillir de grands colloques universitaires pluridisciplinaires en même temps qu’un espace de résistance au prêt-à-penser et aux protocoles institutionnels.

La deuxième vie de Ricardou à Cerisy, ce fut l’instauration des "ateliers du texte" à la fin des années soixante-dix [2]. Ou plutôt, comme il aimait le dire, "l’obstination de l’atelier" ("Le Tout-à-lire", Micromégas, 1981). Le "groupe" Nouveau Roman, c’était terminé, chacun suivait sa forme propre d’écriture (même si une certaine critique continue à appliquer l’étiquette indistinctement à des œuvres disparates). Poursuivant sa logique selon quoi le texte s’écrit et l’auteur n’est qu’illusion idéologique, Ricardou embarqua vers "Une nouvelle éducation textuelle" — sous-titre de son ouvrage "mixte/Seuil" théorie/fiction, Le théâtre des métamorphoses, paru en 1981 dans la collection "Fiction & Cie" que dirigeait Denis Roche aux éditions du Seuil. Nous avons formé un étrange attelage et beaucoup d’amitié autour de Ricardou, toutes tendances réunies, littéraires, philologues, philosophes, écrivains, théoriciens, qu’il s’efforçait, avec une patience inépuisable et une férule tout aussi inépuisable, de convertir à la radicale matérialité de l’écriture — avec profusion de "textualisation", "scription", "scripture", "autoréflexivité de second degré", etc., il professait qu’"Un lecteur averti en vaut deux"; qu’il fallait remédier à la division du travail entre "ceux qui écrivent et qui ne savent pas ce qu’ils font et ceux qui savent mais qui n’écrivent pas"; n’hésitant pas à recourir à la polémique afin de protéger de la "crétinisation de premier degré" et de la "crétinisation de second degré" les lecteurs qui se laisseraient endormir par le "plaisir du texte". Avec Ricardou, nous étions à l’école de l’effronterie et de l’irrévérence, lui qui avait le front d’enseigner que tout texte est "améliorable" et qui s’en prenait à Mallarmé, à Proust ou encore, "prenait le risque", au Théâtre-Poème de Bruxelles, invité par Monique Dorsel et Emile Lanc, "d’une OPA sur Flaubert, une Offre Publique d’Amélioration" (Le Mensuel littéraire et poétique, avril-mai 1988).
Je l’avoue, mon amour de la littérature fut le plus fort, j’abandonnai bientôt l’atelier ricardolien. Mais j’ai gardé, et je sais que c’était réciproque, une grande affection et le plus profond respect pour l’engagement et les travaux de Jean Ricardou. Et aussi de la reconnaissance pour ce que j’ai désappris auprès de lui. Lors d’une de nos conversations téléphoniques où nous confrontions encore nos divergences, il avait eu ces mots, très forts, qui m’émurent: "J’ai trouvé ce que je cherchais, je suis dans une grande sérénité, que les autres l’entendent ou non, c’est leur affaire".

Sa troisième vie à Cerisy où il inventa "la Textique", lui consacrant à partir de 1989, un séminaire annuel de dix jours ou d’une semaine et plusieurs publications importantes aux Impressions nouvelles, je suis trop ignorante pour en parler. La cathédrale de sens (1988) qui joue dès la couverture avec "dans tous les sens" "dans tous les sans" et avec "la cathédrale des sons"; Révolutions minuscules, republié après réécriture, et précédé de "Révélations minuscules"; Une maladie chronique (1989); Intelligibilité structurale du trait: TEXTICA 2 et Grivèlerie: TEXTICA 3 (2012), marquent les jalons d’une réflexion toujours plus rigoureusement formalisée. Son charisme a formé un groupe de fidèles "texticiens" qui le suivent pour certains depuis plus de vingt ans comme Marc Avelot, Daniel Bilous, Jean-Claude Raillon, Gilles Tronchet. Nul doute qu’ils prendront la relève.

Textique (2015)
Textique: que dire quant à la lecture? (2015)
(Gilles Tronchet, Marc Avelot, Daniel Bilous, Jean Ricardou, Jean-Claude Raillon)

Pendant ses trois vies, Ricardou en eut deux autres à Cerisy: conseiller à la programmation et à l’édition du Centre culturel international, il veillait aux apports intellectuels, assurait l’articulation des programmes, la préparation d’ensemble et la diffusion ainsi que le suivi des manifestations. Et puis, il y avait la vie du joueur de pétanque: spontanéité, galéjades, hasards du jeu, la rigueur textique envolée on riait aux éclats.

Auprès de Ricardou, nous avons été très sérieux, ratiocinant tout le jour à la moindre pesée d’une lettre, et très insouciants, passant les nuits à danser dans la cave du Château. Avec Ricardou, nous avons été audacieux, lancés pleins d’enthousiasme dans l’aventure d’une première revue La chronique des écrits en cours, quatre livraisons en 1981 et 1982 (Marc Avelot, Mireille Calle-Gruber, Michel Falempin, Daniel Fleury, Claudette Oriol-Boyer, Benoît Peeters), et une présentation à la "Revue parlée" à Beaubourg avec une communication de Jean Ricardou: "Une revue, aujourd’hui: pour quoi faire?". Puis enchaînant sur l’aventure d’une seconde revue Conséquences (1er numéro automne 1983) qui eut, grâce aux Impressions nouvelles, une belle longévité. Nous avaient rejoints à la rédaction Jan Baetens, José Calvelo, Michel Gauthier, Patrice Hamel, Guy Lelong, Jean-Claude Raillon. Claudette Oriol-Boyer s’en était allée fonder sa propre revue Texte en main.

J’aimais la vigilance de Jean Ricardou. Qu’il fût là, tenace, indompté, ne lâchant rien, avait quelque chose de rassurant. Il faut que sa pensée continue à vivre.

Comme s’il avait réussi à mettre aussi de l’ordre dans la débâcle ultime du cœur, Jean Ricardou est mort le 23 juillet 2016, "chez lui", sur la plage de Cannes, d’un arrêt cardiaque après avoir nagé pour poser ses lignes de pêcheur le plus loin possible. C’est à décrire cette plage et le mouvement récurrent des vagues près d’un corps allongé qu’il avait consacré, 55 ans plus tôt, ses premières lignes d’écriture déposées dans son roman L’Observatoire de Cannes (1961):

Une nouvelle vague déferle. Elle s’étend tout au long de la grève en une nappe épaisse d’abord, de plus en plus mince ensuite, jusqu’à la lisière ondulée du sable sec, dans les creux duquel, ici et là, s’infiltrant déjà, elle a déposé des constellations d’ellipses mousseuses.
Le corps de la jeune fille, entièrement submergée, n’est qu’une silhouette floue, dont les contours sont déformés par la réfraction.

Mireille Calle-Gruber

[1] Jean Ricardou, L’Observatoire de Cannes, Minuit, 1961; La Prise de Constantinople, Minuit, 1965; Les lieux-dits, Gallimard, 1969; Révolutions minuscules, Gallimard, 1971; Problèmes du Nouveau Roman, Seuil, 1967; Pour une théorie du Nouveau Roman, Seuil, 1971; Le Nouveau Roman, Seuil, 1973; Nouveaux Problèmes du Roman, Seuil, 1978.
[2] Le Texte (à effets) de fiction (1977), Le Texte (à effets) de théorie (1978), Pour une théorie matérialiste du texte, I (1980), Pour une théorie matérialiste du texte, II (1981), Pour une théorie matérialiste du texte, III (1982), Le Texte de fiction et sa théorie (1983), Comment écrire la théorie?, I (1984), Comment écrire la théorie?, II (1985), Initiation à la Textologie (1986).

TÉMOIGNAGE D'UNE AMIE DE NORVÈGE

"Je vous instruirai avec plaisir de la partie technique de notre art et nous lirons ensemble les écrits les plus remarquables". Jean Ricardou a choisi cette citation de Novalis en exergue de son livre Pour une théorie du Nouveau Roman, paru en 1971. Dans l'exemplaire dont je dispose, j’ai noté ”Oslo, printemps 1972” — une année avant ma première rencontre avec Jean; il est venu en Norvège, au printemps 1973, faire des conférences sur le sujet. Depuis, j’ai suivi son enseignement — de près et de moins près — avec la plus grande attention. Jean avait une intelligence hors du commun, une grande honnêteté intellectuelle, un vrai désir de comprendre et de faire comprendre. Chaque fois que je l’ai entendu et vu — car il utilisait beaucoup le tableau noir — développer une pensée, j’ai été fascinée par cet esprit si supérieur au mien.
Sa supériorité ne se traduisait pourtant pas en arrogance. Il traitait tout le monde de la même façon, et prenait au sérieux toute question posée avec sérieux, même si elle pouvait lui sembler élémentaire. Sérieux ne veut cependant pas dire austère. Jean avait le sens de l’humour et une bonne répartie. Nous avons beaucoup ri dans le groupe de travail, et il était évident qu’il trouvait un grand plaisir à cette recherche en commun.
Jean a eu une grande influence sur mon approche de "notre art": la littérature, les textes. Je suis très triste d’avoir perdu un tel maître à penser — et un ami — mais je suis aussi très reconnaissante d’avoir connu Jean et d’avoir lu, avec lui, ”les écrits les plus remarquables”.

Bente Christensen, Oslo

Pour en savoir plus, il est possible de télécharger les textes lus aux obsèques de Jean Ricardou, le 2 août 2016, en cliquant sur le lien ci-dessous:

APPORTS DE LA TEXTIQUE ET SUITE DES TRAVAUX

Que vous ont apporté la textique, et son inventeur Jean Ricardou?

Il est évidemment impossible, en quelques lignes, de rendre compte avec justesse des enseignements d’une théorie qui, dans sa dernière mouture, et sans ajouter ses nombreux corrélats, se déploie sur environ... 1800 pages.

En outre, s’agissant de dégager certains des apports de la textique, plutôt que de focaliser l'attention, fût-elle un peu avertie en la matière, sur l'anecdotique subjectivité d’une personne, il semble plus instructif de limiter cette attention au strict plan des idées, et de viser à montrer en quoi telle discipline fait progresser l’intellection commune.

Sous tel angle, l’extrait suivant d’un propos de Jean Ricardou (disponible dans son intégralité à partir du lien fourni plus bas), en ce qu’il répond lui-même à une question interrogeant l’utilité de la textique, paraît assez éclairant:

"JR: A quoi sert la textique? Cette question, si peu qu'on y songe, ne compte point parmi les plus simples. Non que la textique ne serve à rien, non qu'il soit difficile de préciser certaines des siennes utilités, mais bien parce que, comme mainte autre chose, elle peut être avantageuse, non seulement sous divers angles, mais encore à diverses profondeurs. Du coup, préciser, sommairement, certains services qu'elle semble pouvoir assez vite rendre, c'est courir un péril: celui, en privilégiant, mieux sensibles, les bénéfices immédiats, de repousser dans l'ombre tels autres, peut-être moins flagrants, mais d'un plus haut prix. D'emblée j'avancerai donc que, en tout cas pour certains, la textique présente des avantages rapides (c'est ce qui incite le débutant intéressé à poursuivre l’effort), et, si j'en crois mon expérience, des avantages ultérieurs moins attendus (qui inclinent à devenir véritablement texticien).

Permettez-moi de le préciser d'abord: la textique présente les avantages du recul théorique. Si l'on compare les divisions, qui distinguent, d'une part, les animaux "entre vertébrés et invertébrés", et, d'autre part, entre "comestibles et incomestibles", "nuisibles et utiles", l'on aperçoit que la première, théorique, tend à se dégager de l'observateur, et que les deux autres, pratiques, sont, à l'inverse, foncièrement liées à celui-ci. Elles rendent toutes leur service, mais aucunement d'identique façon.

Les classifications pratiques ont le puissant mérite d'autoriser la survie: quiconque est dépourvu d'un certain savoir sur ce qui est comestible ou non, utile ou non, ne saurait guère prétendre, n'est-ce pas, réussir "de vieux os". Et si l'on observe le quotidien sous cet angle, l'on voit que c'est de mille manières, à tous niveaux, sans cesse, qu'il est soumis au jugement "bon, pas bon". L'avantage des classifications pratiques vient donc, précisément, de ce qu'elles sont faites pour l'observateur concret. Quant à leur élaboration, elle pro¬cède, pour l'essentiel, nullement négligeable, multimillénaire le plus souvent, d'une géographique accumulation empirique.

Les classifications théoriques ont l'insigne vertu de favoriser l'intellection: au lieu de répondre, immédiatement, à la seule utilitaire demande "à quoi ça sert?", elles correspondent, plutôt, à la question "comment ça marche?". L'avantage des classifications théoriques vient donc, précisément, de ce qu'elles sont faites par un observateur excentré, tendanciellement affranchi des œillères de l'utilitarisme immédiat. Quant à leur élaboration, elle ressortit moins à un inventaire des choses sous l'emprise, au mieux, de notions évidentes, qu'à une invention de concepts permettant de mieux voir, dans les choses, ce qui, peut-être, n'était pas encore tout à fait vu. (...)".

(N°7/8 de la revue À travers champs consacré à la textique, où Jean Ricardou répond, avec de nombreux exemples à l’appui, à deux questionnaires de Jean-Pierre Depétris: http://www.textique.org/discipline/complements).


Comment envisagez-vous la suite du travail textique?

Lors du Séminaire de textique 2016, les camarades œuvrant en textique se sont réunis, non plus autour du thème Nouvelles questions sur la lecture, mais, en somme, autour de la question "Comment réorganiser le travail textique?".

Ce sur quoi chacune et chacun est tombé d’accord, c’est sur la nécessité de conserver au moins les deux instances du travail collectif, à savoir le Cortext (Cercle Ouvert de Recherche en TEXtique) et le Semtext (SEMinaire de TEXTique).

Ce souci de placer le collectif au-dessus des individualités, il apparaît clairement quant à l’organisation du prochain Semtext en 2017: au nom de JR (Jean Ricardou) succède celui, englobant quiconque se trouve prendre part aux travaux, de Collectif Textique.

Si, pour l’heure, l’avenir de la discipline est à envisager sans trop d'inquiétude, c’est pour trois raisons.

La première, c’est que, lors des séances du Semtext 2016, malgré d’inévitables moments de flottements dus aux circonstances exceptionnelles, un certain travail, d’une tenue proche de celui auquel nous a habitué JR, s’est effectivement produit.

La deuxième, c’est que, lors de telles séances, de vives controverses, qui ont pu faire constater que, JR absent, les débats ne versent pas pour autant dans de douillettes complaisances, n’ont pas laissé d’éclater.

La troisième, c’est que plusieurs projets de travaux ont été conçus.

Pour ma part, je compte bientôt, entre autres choses, soumettre au groupe les premiers éléments d'un écrit dont le titre provisoire est: La textique expliquée aux enfants.

Dès lors, puisque l’application de ces trois règles capitales (à savoir produire des travaux, les partager et en débattre) a paru de la plus haute importance à toutes et tous, il n’y a aucune raison de ne pas voir, au fil des années qui viennent, la pensée textique continuer de s'approfondir.

Jean-Christophe Tournière

COLLOQUES 2016

S'agissant des inscriptions aux colloques 2016, elles sont ouvertes depuis le 15 mars.
Vous pouvez retrouver, pour chaque colloque, mise à jour chaque semaine, une présentation détaillée (argument, calendrier provisoire, bibliographie, résumé et présentation des intervenants).
Vous pouvez télécharger les flyers des colloques qui vous intéressent, à la rubrique "Programme" de notre site et, s'il vous plaît, les diffuser largement autour de vous.
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Vous pouvez aussi télécharger le programme 2016 complet (au format PDF) en cliquant sur l'image ci-contre.

Rappel: L'Association des Amis de Pontigny-Cerisy est un organisme agréé pour la Formation continue, enregistré sous le numéro: 25 50 00326 60.
Programme2016

PUBLICATIONS

Barbey d'Aurevilly. Perspectives critiques Barbey d'Aurevilly
Perspectives critiques
Direction: Pierre Galudes, Marie-Françoise Melmoux-Montaubin
Éditeur: Éditions Classiques Garnier — 2016
Collection: Littérature, 2
ISBN: 978-2-406-05899-1

Prolongeant le bicentenaire de la naissance de Barbey d’Aurevilly célébré en 2008, cet ouvrage, issu d'un colloque tenu à Cerisy en 2014, explore les chemins actuels de la critique consacrée à l’écrivain. Après le Barbey idéologue de la fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle, le Barbey normand des années 1960, les approches psychanalytiques ou narratologiques des années 1980, une nouvelle critique s’est fait jour, susceptible de faire feu de tout bois méthodologique ou théorique. Cet ouvrage s’efforce de dégager les perspectives ouvertes par cette critique, qu’elle aborde les rapports de Barbey à l’histoire, à la politique, à la religion, à la critique elle-même, ou qu’elle propose de nouvelles lectures de ses romans.
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R
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Les archives de la mise en scène. Spectacles populaires et culture médiatique Les archives de la mise en scène
Spectacles populaires et culture médiatique (1870-1950)
Direction: Pascale Alexandre-Bergues, Martin Laliberté
Éditeur: Presses Universitaires du Septentrion — 2016
Collection: Arts du spectacle - Images et sons
ISBN: 978-2-7574-1369-2

Longtemps méprisés, les spectacles populaires sont abordés ici sous l'angle d’une culture médiatique dont on suit l’essor à travers différentes formes de spectacles visuels et sonores, théâtre, cinéma, music-hall ou café-concert.
Ce volume s’inscrit dans la continuité du précédent ouvrage publié dans la même collection, Hypermédialités du théâtre.
Les dix-neuf contributions que renferme le présent volume poursuivent l’analyse des archives du fonds de l’Association de la Régie Théâtrale (ART), déposé à la Bibliothèque Historique de la Ville de Paris. Peu étudiée jusqu’ici, cette riche collection rassemble les documents – près de 6 500 pour la période choisie — déposés par les régisseurs, metteurs en scène et directeurs de théâtre de la région parisienne: relevés de mise en scène, photographies, partitions, articles de presse… Une grande partie de ce fonds concerne des œuvres traditionnellement rangées dans la catégorie des spectacles populaires.
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Ecritures de soi, écritures du corps Écritures de soi, écritures du corps
Direction: Jean-François Chiantaretto, Catherine Matha
Éditeur: Hermann Éditeurs — 2016
Collection: Colloque de Cerisy
ISBN: 978-2-7056-9242-1

On peut relever la place de plus en plus importante occupée par le corps et la sensorialité dans les écritures de soi, comme dans la clinique psychanalytique. Cela renvoie à l’évolution tant des modalités de l’intime que de la psychopathologie contemporaine. Et cette évolution offre à penser autrement les liaisons et les déliaisons du corps somatique et du corps érotique, du corps à aimer et du corps à détruire, c’est-à-dire du corps et de ce qui l’anime.
Différentes questions sont ici débattues, notamment: le corps dans la cure et les conditions de possibilité de son écriture; la dimension sensorielle de l’intime dans les écritures de soi; le corps comme lieu et lien d’écritures... Le débat prend la forme d’un dialogue entre écrivains, spécialistes du texte littéraire et psychanalystes, autour des différentes formes d’écriture de soi et de leurs ancrages sensoriels: les écritures de soi, c’est-à-dire, au-delà même des "genres" consacrés (autobiographies, journaux intimes, autofictions, essais, etc.), toute écriture considérée dans sa dimension d’autoprésentation, lorsque l’écrit inclut un certificat d’authenticité produit par l’auteur en personne.
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NB: Vous pouvez accéder à l'ensemble des publications du CCIC ainsi qu'à une liste plus complète des prochaines parutions à la rubrique "Publications" de notre site internet.
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CONFÉRENCES EN LIGNE

Les enregistrements audio de certaines conférences, choisies pendant les colloques, sont mises en ligne sur la Forge Numérique de la MRSH de l'Université de Caen Normandie ainsi que sur le webcampus France Culture Plus.
Forge Numérique
France Culture Plus
Adeline WRONA: Zola dans la presse, figures mouvementées
[Colloque "Lire Zola au XXIe siècle"]
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Servanne MONJOUR: Profils d'usagers et production de l'identité: au delà de l'opposition homme-machine
[Colloque "Posthumain et subjectivités numériques"]
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Thierry POYET: Le Paris-Guide de 1867: politiques d’écrivains
[Colloque "La France en livres illustrés (XIXe-XXIe siècles)"]
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Jean-Yves TAMET: Une trace qui parfois s’impose
[Colloque "L'écriture du psychanalyste"]
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