Partenariat Saclay-Cerisy (cf. lettre de janvier 2016)

Parmi sa cinquantaine de participants, le colloque "Archéologie des media, écologies de l’attention"  (30 mai-6 juin), qui inaugurait la saison 2016, accueillait quatre jeunes diplômés de l’Université Paris-Saclay*, au titre d’un partenariat noué à l’initiative de Laurence Decréau, intervenue l’an passé au colloque "Le format court". La mission de ces élèves: suivre le colloque dans son intégralité pour en restituer les principaux enseignements lors de celui qui se tiendra l’an prochain, sur le campus de l’Université. Tous découvraient Cerisy à cette occasion. Voici leurs impressions**.

Baptiste Gauthier (Normalien, docteur en sciences cognitives): À Cerisy, la vie est régie par des règles, voire des rites, qui paraissent de prime abord archaïques, mais dont on comprend vite l’importance pour le bon déroulement du colloque et des échanges. Je pense à la cloche qui annonce le début des repas ou la reprise des conférences. Je pense aussi, le soir de notre arrivée, à la séance de présentation autour d’un verre de calva. En à peine une journée, tout le monde s'appelle par son prénom, connaît les centres d’intérêt des uns et des autres.

Catherine Jacob (Diplômée de l’ENSTA ParisTech): Malgré sa notoriété et la richesse des colloques qui s’y sont déroulés, Cerisy est un lieu où l'on se sent chez soi. On y est accueilli comme on le serait par une famille. Au cours du colloque, nous étions libres de circuler dans les pièces communes du château et de ses dépendances. Nous pouvions même y improviser des séances supplémentaires, en soirée. À Cerisy, il s’agit juste de faire attention aux autres, de respecter l’horaire des repas. J’ai beaucoup apprécié le fait de vivre ensemble, dans la durée, en partageant les repas. Nous avons disposé de temps pour mieux nous connaître. Au cours des sept jours, je pense avoir échangé avec chaque participant.

Antoine Vidon (Centralien, engagé actuellement dans un master d’histoire des sciences à l’EHESS): Le dispositif du colloque cerisyen crée à l’évidence les conditions de réels échanges, qui ménagent la possibilité aux uns et aux autres de surmonter d’éventuels désaccords ou contradictions, non sans faire évoluer son propre point de vue. Le colloque durait pas moins de sept jours. On disposait ainsi de temps pour faire plus ample connaissance. Partager les repas ensemble permet de prolonger les échanges de manière plus informelle.

Renée Zachariou (Titulaire d’un double diplôme Sciences Po/HEC): Cerisy est un lieu magnifique, chargé d’histoire. S’y sont succédé de nombreux colloques qui ont marqué la vie intellectuelle et culturelle depuis les années 50. J’en apprécie aussi beaucoup l’environnement: où que l'on soit au château, on peut contempler la campagne ! À priori, je n’avais pas le background pour suivre les conférences et les débats de ce colloque-ci. Et pourtant, je n’ai pas eu l’impression de décrocher. Au contraire. J’ai eu le sentiment d’être comme portée par une émulation collective: tout le monde discute avec tout le monde, les intervenants avec les auditeurs qui, d’ailleurs, partagent ensemble les repas. Rien à voir avec l’idée que je me faisais d’un colloque scientifique: des spécialistes qui ne parlent qu’à leurs pairs. À Cerisy, nous avons pu entendre des chercheurs aussi bien que des artistes.

* Pour mémoire, l’Université Paris-Saclay réunit une vingtaine d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche situés pour la plupart sur le Plateau de Saclay ou appelés à s’y installer.
** D’après les entretiens accordés au Média Paris-Saclay (http://www.media-paris-saclay.fr).